Célébrations du débarquement (75 ans)

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Yakiv
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par Yakiv » 07 juin 2019, 08:55:13

johanono a écrit :
07 juin 2019, 08:34:44
Je suis toujours partagé sur ce genre de cérémonies.

D'un côté, je trouve qu'il y a beaucoup d'hypocrisie. On fait de beaux discours, on s'embrasse, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, et les Américains sont nos amis, et les Britanniques sont nos amis, alors que le reste de l'année, on se plante des coups de couteaux dans le dos... On s'embrasse avec Trump, et dans deux jours, il va publier des gazouillis moqueurs envers la France... Bref, beaucoup d'hypocrisie.

D'un autre côté, j'admets la nécessité de ce genre de cérémonies. Parce que c'est important de se souvenir, de ne pas oublier, et d'honorer ceux qui ont perdu la vie.
Pas tant que ça en fait.
Alors personne n'a encore mis sur la table l'absence de Poutine à cette cérémonie qui a fait couler un peu d'encre.
Mais qu'on soit d'accord ou pas, force est d'admettre que l'absence de Poutine (qui n'a pas été invité par la France) montre bien que tout n'est pas complètement hypocrite non plus, nous avons invité nos alliés (passés ET actuels) à célébrer cette commémoration mais pas les états avec lesquels nous rencontrons d'énormes divergences et problèmes.
Pour le coup, l'hypocrisie totale aurait peut-être été d'inviter et d'embrasser Vladimir Poutine pour ensuite le tanner sur sa politique étrangère, non ?

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johanono
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par johanono » 07 juin 2019, 09:30:20

C'est vrai que ça aurait très hypocrite d'inviter Poutine. On a échappé à ça... Mais la Russie n'a pas eu un rôle majeur dans le Débarquement. Ne pas inviter Poutine n'est pas si choquant que ça.

Je veux surtout parler de l'invitation faite à Donald Trump et Theresa May.

Il y a quand même de graves divergences diplomatiques entre la France et les États-Unis. Donald Trump est même accusé d'avoir une politique extérieure brutale, de nature à conduire à la guerre (sur le dossier iranien). Il ne rate pas non plus une occasion pour publier des gazouillis hostiles à l'Europe en général et à la France en particulier. L'inviter, n'est-ce pas un peu hypocrite ? J'admets aussi qu'il est délicat de commémorer le Débarquement sans inviter les Américains...

Quant à Theresa May, elle est à la tête d'un pays qui veut couper les ponts avec l'Europe. N'est-ce pas hypocrite de l'inviter, alors que depuis des mois, Britanniques et autres pays membres de l'Union européenne se disputent ? Mais j'admets aussi qu'il est délicat de commémorer le Débarquement sans inviter les Britanniques...

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signora
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par signora » 07 juin 2019, 14:04:07

Comme tu le dis c'est de la diplomatie ... différente de l'hypocrisie.
Je pense que ces liens rapprochent, un peu comme les fêtes de noel en famille, ou qu'en arrive la bûche tu te dis, c'est bon, personne n'a déterré de vieilles histoires ...
Avec ces trois pays, nous avons un passé en commun, je pense que c'est important de cultiver ce qui nous rassemble, en oubliant pour un temps ce qui nous sépare.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
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Yakiv
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par Yakiv » 07 juin 2019, 23:03:05

johanono a écrit :
07 juin 2019, 09:30:20
C'est vrai que ça aurait très hypocrite d'inviter Poutine. On a échappé à ça... Mais la Russie n'a pas eu un rôle majeur dans le Débarquement. Ne pas inviter Poutine n'est pas si choquant que ça.

Je veux surtout parler de l'invitation faite à Donald Trump et Theresa May.

Il y a quand même de graves divergences diplomatiques entre la France et les États-Unis. Donald Trump est même accusé d'avoir une politique extérieure brutale, de nature à conduire à la guerre (sur le dossier iranien). Il ne rate pas non plus une occasion pour publier des gazouillis hostiles à l'Europe en général et à la France en particulier. L'inviter, n'est-ce pas un peu hypocrite ? J'admets aussi qu'il est délicat de commémorer le Débarquement sans inviter les Américains...

Quant à Theresa May, elle est à la tête d'un pays qui veut couper les ponts avec l'Europe. N'est-ce pas hypocrite de l'inviter, alors que depuis des mois, Britanniques et autres pays membres de l'Union européenne se disputent ? Mais j'admets aussi qu'il est délicat de commémorer le Débarquement sans inviter les Britanniques...
Je pense qu'il faut faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas.
Nos relations avec le RU et les USA font plus l'objet de divergences que de réelles confrontations.
Les gazouillis de Trump ne sont pas si méchants, d'ailleurs il est déjà en train de lever le pied sur l'Iran.
Ces 2 pays ne font pas l'objet d'une batterie de sanctions par notre pays comme d'autres.
Et je crois que le RU restera un partenaire et un allié, même lorsqu'il sera (enfin) sorti de l'Europe.

Bref, je suis le premier à dire qu'il faut faire le ménage dans nos échanges diplomatiques, qu'il fait arrêter d'entretenir des relations avec tout le monde, à commencer par certaines monarchies pétrolières, mais si on ne peut plus célébrer un truc avec les Anglais, là pour le coup je trouve que tu vas loin...

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Yakiv
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par Yakiv » 08 juin 2019, 14:42:03

Huffington Post a écrit :
Débarquement de Normandie: quand la presse collabo décriait "l’invasion" du D-Day
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Le D-Day, aujourd'hui célébré comme “un moment fort de cohésion nationale", fut présenté comme "un débarquement ennemi" par la presse aux ordres de l'Occupant.
Par Geoffroy Clavel

POLITIQUE - Vitrines aux couleurs des Alliés et véhicules militaires sur les routes normandes, invités de marque: la France tout entière commémore ce jeudi le débarquement du 6 juin 1944, en présence de Donald Trump, d’Emmanuel Macron et de quelque 500 vétérans souvent centenaires. Cette célébration, censée reléguer au second plan les tensions franco-américaines, doit offrir “un moment fort de cohésion nationale et de célébration historique, qui permet à la France de rendre hommage à tous ceux qui ont combattu pour sa libération”, saluent la ministre des Armées Florence Parly et sa secrétaire d’Etat Geneviève Darrieussecq.

Il y a 75 ans, ce D-Day n’a pourtant pas été vécu ni relaté de la même manière partout en France, où la presse collaborationniste ou maréchaliste décriait alors, avec force détails, “l’invasion de l’Europe par l’armée anglo-américaine”.

Comme l’attestent les coupures de presse de l’époque, dénichées par RetroNews, le site de presse de la BnF, pour Le HuffPost, l’Opération Overlord fait alors l’objet d’une contre-opération de propagande pointant l’offensive meurtrière de ces troupes “ennemies” menaçant le continent tout entier.

“Débarquement ennemi”

Dès le Jour-J, la presse française feint d’ignorer l’effet de surprise. Le 6 juin 1944, le quotidien régional basque La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz relate ainsi cette “invasion par les Anglo-Américains si longtemps attendue”. Attendue peut-être, mais pas à cet endroit là. Car la propagande de guerre tourne alors à plein régime. Une vaste opération de manipulation britannique, baptisée “Fortitude”, a longtemps conforté les Allemands dans l’idée que le débarquement aurait lieu en Scandinavie puis dans le Pas-de-Calais, et non en Normandie. Tant et si bien qu’après le 6 juin, les Allemands croiront encore à un deuxième débarquement dans le Pas-de Calais.


“Attendu”, le débarquement devient dans la presse aux ordres une offensive étrangère. Entre les descriptions des mouvements de troupes et les supputations sur les objectifs militaires visés, le mot “invasion” revient inlassablement pour qualifier ce “débarquement ennemi”.

A l’évidence, la presse sous contrôle de l’armée occupante ou liée au régime de Vichy ignore qu’au sein de cette “flotte d’invasion” figurent les 177 fusiliers marins des Forces françaises libres du commando Kieffer. Intégrés au Royal Marine Commando N° 4, ils sont les seuls Français en uniforme à avoir participé au débarquement allié.

Nourries par “l’agence Reuter” et sourcées pour la plupart à Berlin, ces dépêches reproduites telles quelles épousent volontiers le point de vue de l’armée occupante. “L’invasion des Anglo-Américains contre l’embouchure de la Seine et la Normandie se présente comme une offensive de grand style. Sa puissance dépasse de beaucoup celle d’un kommando et on peut considérer cela comme la première phase de l’invasion anglo-américaine”, insiste La Gazette basque.

De son côté, le journal L’Oeuvre, passé dans le camp de la presse pro-nazie, reproduit in extenso le communiqué officiel du Haut commandement des forces armées allemandes.

Au moment même où le général de Gaulle et la presse libre saluent “la bataille suprême” pour “la libération de la France”, les reportages de la presse d’occupation s’opposent. D’un côté, les Résistants acclamés par les populations, de l’autre la colère des Normands, écrasés par les bombardements et la crainte de représailles.

Le poids des “bombardements criminels”

La violence de l’offensive, et notamment les bombardements alliés qui mettent à rude épreuve les populations civiles, font en effet l’objet d’une couverture appuyée. Le 7 juin, au lendemain du Débarquement, le journal collaborationniste Le Petit Parisien, qui sera interdit à la fin de la guerre, s’ouvre sur les “violents combats” entre Cherbourg et Le Havre.

L’édition du 7 juin de L’Action française consacre un entrefilet à la seule question des bombardements sur un ton particulièrement anxiogène. “Il n’y a pas un seul Français encore indemne qui puisse être assuré que son tour ne viendra pas demain.[...] On ne tourne pas un bouton de la radio, on n’ouvre pas un journal sans se demander quelle ville aura été frappée, sur quelle région de notre territoire il aura plu à nos anciens alliés de semer la destruction, le deuil et la mort”, écrit alors Jacques Delebecque.

Le prix humain de l’offensive alliée et des bombardements reviendra constamment tout au long de la bataille de Libération du pays. Mi-juillet, Le Petit Parisien insiste sur les “bombardements criminels anglo-américains” tout en assurant la promotion de la nouvelle “torpille monoplace allemande”. Ce jour-là; le quotidien du soir s’ouvre sur les dégâts provoqués par “la flotte d’invasion” et une photo du centre dévasté de Vire (Normandie).

En pied de Une, ce dessin intitulé “Debout les morts”, montrant des soldats britanniques cherchant des survivants à mobiliser sous les décombres.

Ce ressentiment instrumentalisé n’est pas pour autant fantasmé. Car la bataille de Normandie, et le bombardement des colonnes allemandes, font de nombreuses victimes collatérales parmi les populations civiles. De juin à septembre 1944, près de 17.560 tonnes de bombes sont déversées en soutien des forces terrestres en Normandie, estime l’historien britannique Andrew Knapp, dans “Les Français sous les bombes alliées 1940-1945”.

Les principales villes normandes (Le Havre, Caen, Rouen, Saint-Lô) payent un lourd tribut. “Au matin du 7 juin, on compte près de 3000 morts parmi les civils, soit presque autant que de soldats alliés” décédés le 6 juin, rappelle à l’AFP Jean Quellien, auteur de “La Bataille de Normandie”.

Du bombardement de Rouen en mai 1944 à ceux du Havre en septembre, et en incluant les victimes des mines de 1944, 20.000 civils ont péri, selon l’universitaire honoraire.

Le “solennel avertissement” du Maréchal

Au-delà de la qualification de l’offensive, la réponse politique au débarquement allié est elle-même sans équivoque. Dans son édition du 7 juin, L’Action française de Charles Maurras réserve sa colonne centrale à la retranscription du “solennel avertissement” prononcé par le Maréchal Pétain à la radio.

Ce dernier y somme les Français de ne pas répondre aux appels à la Résistance au risque de s’attirer de “tragiques représailles”.

Même choix éditorial de la part du Petit Parisien qui reproduit in extenso le verbatim de l’allocution du chef de l’Etat Français, adossé au verbatim de l’allocution prononcée par le président du Conseil, Pierre Laval. Face aux “appels séditieux”, ce dernier y insiste sur le fait que “les Français n’ont d’ordre à recevoir que du gouvernement français”, tout en rappelant les “obligations” de la France occupée à l’égard des armées allemandes. “Toute désobéissance à ces instructions constituera un crime contre la patrie”, met en garde le chef du gouvernement.

(...)
https://www.huffingtonpost.fr/entry/deb ... r-homepage

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johanono
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par johanono » 11 juin 2019, 16:15:24

D-Day : ce problème diplomatique (de taille) entre Trump et Macron

Les administrations des deux pays ont eu beaucoup de difficulté à se mettre d'accord pour l'organisation des cérémonies en Normandie, révèle « Le Figaro »

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Yakiv
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Re: Célébrations du débarquement (75 ans)

Message non lu par Yakiv » 11 juin 2019, 21:31:06

Ce n'est pas un fake (apparemment).

Et j'aurais aussi pu le mettre sur le fil "Trumperies".

Mais non, vous ne rêvez pas.
D-day.jpg
D-day.jpg (68.94 Kio) Vu 1204 fois
Il a prétexté un problème de stylo. :mrgreen:

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