Certains riches donateurs ont semble-t-il été discrets .
Qui l'a clamé sur les toits ? Des marques de luxe et de cosmétiques pour lesquelles Paris est un élément important de leur image.
Certains riches donateurs ont semble-t-il été discrets .
Voilà les administrations incompétentes qui paralysent le chantier, intentionnellement peut-être.ENQUÊTE - Par crainte d’un scandale sanitaire et en raison des lourdeurs des marchés publics, les travaux sont quasiment à l’arrêt. Les ouvriers avouent leur découragement et s’alarment de nouveaux retards qui mettent en péril l’édifice.
Par CLAIRE BOMMELAER
Publié le 9 octobre 2019 à 17:07, mis à jour le 9 octobre 2019 à 18:49
«On ne nous fait pas confiance, on nous harcèle, c’est devenu difficile de travailler sur le site», témoigne un ouvrier.
«On ne nous fait pas confiance, on nous harcèle, c’est devenu difficile de travailler sur le site», témoigne un ouvrier. MARTIN BUREAU/AFP
Notre-Dame, morne plaine? Six mois après l’incendie, un vent de déprime souffle sur ceux qui travaillent sur le chantier du siècle. «Nous sommes quasiment à l’arrêt», affirme l’un d’entre eux, attablé dans un des petits cafés qui jouxte Notre-Dame. À midi, les tablées de compagnons transpirent parfois le découragement, là où une énergie vivante se dégageait, avant l’été. Les grues sont silencieuses, et le ballet des camions est au ralenti. Quelque chose ne tourne plus rond du côté de la cathédrale, devenue source de tensions. «On ne nous fait pas confiance, on nous harcèle, c’est devenu difficile de travailler sur le site», tonne Didier Durand, tailleur de pierres et patron de Pierre Noël, en résumant tout haut ce que tout le monde pense tout bas. «On», c’est-à-dire, dans le désordre, l’État, l’Inspection du travail ou encore la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France. Lesquels, tétanisés à l’idée de revivre un nouveau scandale sanitaire avec le plomb, soucieux de protéger au mieux les 150 salariés, jouent visiblement la rigueur dans le domaine de la sécurité. Et semblent prendre le code du travail ou celui des marchés publics au pied de la lettre, quand «l’urgence impérieuse» dans laquelle se trouve toujours le bâtiment réclamerait un peu de souplesse.
Originellement contenues dans le toit, les 300 tonnes de plomb ont fondu dans la nuit du 15 ou 16 avril, se répartissant dans les rainures des pierres, coulant sur le sol et contaminant le site. Le préfet de Paris, Michel Cadot, a fait fermer ses portes au mois de juillet afin qu’il soit décontaminé. Après avis de l’Inspection du travail, il a fait redémarrer les opérations, le 19 août. Mais il a assorti son autorisation d’une longue liste de précautions. Notre-Dame a été divisée en zone sale et zone propre, des sas de décontamination séparant les deux espaces. En plus d’un masque, chacun doit revêtir une combinaison blanche et des sous-vêtements jetables. Quant aux gants, ils doivent être scotchés à la fameuse combinaison. «L’été, sous la combinaison, c’était une fournaise. Aujourd’hui les températures chutent, et on commence à avoir froid», témoigne un des compagnons. Lors du passage d’une zone à l’autre, homme et femme sont priés de prendre une douche. Expérience piquante lorsque l’on ne vient qu’une seule fois, cette douche est devenue un motif d’obsession pour «ceux» de Notre-Dame. «Certains d’entre nous doivent parfois en prendre jusqu’à six par jour, pendant 10 minutes d’affilée», raconte un salarié. La simple perspective de devoir «y passer» limite les déplacements, bride les énergies et fait perdre un temps précieux - d’autant que, par ailleurs, une pause de trois quarts d’heure est exigée toutes les deux heures.
Qu’importe! Françoise Rambaud, inspectrice du travail, surveille les procédures comme le lait sur le feu, et se rend sur le site tous les deux jours. Elle a la réputation d’avoir la dent dure et chacun semble craindre ses passages. «Nous faisons partie de deux mondes, on peine à se comprendre», entend-on dire dans les équipes. Interrogée, Françoise Rambaud a réclamé une autorisation de sa hiérarchie pour répondre, laquelle n’est pas parvenue à temps pour cet article.
À lire aussi : Notre-Dame: nos photos exclusives du chantier du siècle
Inutile de préciser que les entreprises, souvent familiales, n’ont aucune envie de faire subir à leurs troupes des risques inconsidérés. Mais tout cela est devenu si stressant et si pesant que, selon plusieurs témoignages, certains compagnons ne veulent plus venir travailler sur Notre-Dame.
L’État, échaudé par le scandale de l’amiante et empêtré dans celui de Rouen, en réclame-t-il trop? Ce spécialiste en est convaincu. «Contrairement à l’amiante, le plomb ne flotte pas dans l’air, il se dépose sur le sol. Selon les zones de la cathédrale, il y a du plomb ou il n’y en a pas», affirme-t-il. «Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de garantir la sécurité au travail des ouvriers et compagnons, et d’assurer l’étanchéité du chantier avec l’espace public extérieur. Personne ne comprendrait qu’il en soit autrement», martèle, en guise de réponse, la préfecture.
L’échafaudage bouge et met en péril Notre-Dame. Il commence à pleuvoir, et si le vent se lève, on risque un nouveau drame. Il est urgentissime de le démonter
Un échafaudagiste
Tour à tour, tout le monde se soumet à des tests de plombémie, à un rythme d’ailleurs plus élevé que celui imposé par la loi (un tous les deux mois). Les responsables le jurent: jusque-là, personne n’a présenté de taux supérieurs à la normale. De même, les 67 salariés de Notre-Dame ont échappé à la contamination, et présentent tous des taux en dessous de la norme.
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Heu...certes, mais tu peux être efficace dans un temps...très (très) long...Hector a écrit :Le rôle d'une administration n'est il pas l'efficacité ?
On va enfin attaquer le démontage de l'échafaudage qui était autour de la flèche de Viollet-Leduc, et d'où est probablement parti l'incendie. Les travaux de démontage, nettoyage et sécurisation devraient être terminés en avril. Ensuite viendra le temps de la reconstruction.La structure métallique présente un danger potentiel pour la cathédrale tant qu'il ne sera pas à terre.
Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 10 heures, mis à jour il y a 10 heures
Le chantier de consolidation de Notre-Dame se concentre en cette fin d'année sur une priorité absolue : le démontage de l'énorme échL'opération a effectivement débuté au tout début du mois de décembre. Une grue de 94 mètres de haut est en train d'être installée sur le côté sud qui longe la Seine. Elle permettra de descendre jusqu'au sol une à une les pièces de cet échafaudage qui, dans la fournaise, s'était soudé. Les pièces très lourdes composant cette grue sont actuellement amenées de nuit, avec des escortes.afaudage de 500 tonnes installé avant l'incendie, qui présente un danger potentiel pour la cathédrale tant qu'il ne sera pas à terre.
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