La capitale de quoi ? De l'Etat français ? Mais quel Etat ? Pour moi à partir d'un certain moment, il n'y a plus d'Etat. Il ne reste plus que des administrations épurées et sous contrôle des uns et des autres. Mais plus d'Etat au sens d'autorité pleinement souveraine sur le territoire français. Encore moins démocratique. La moitié de l'hexagone était sous contrôle direct de l'occupant. L'autre moitié sous contrôle d'une autorité bridée et qui n'existe que parce que ce même occupant le veut bien.
Si par "France" on ne désigne pas l'Etat français, peut-être parle-t-on de la France en tant que peuple ? Or ce peuple n'a plus droit à la parole. Et n'exerce plus aucune souveraineté. Comment peut-il être comptable d'une quelconque décision vu qu'il n'a plus son mot à dire ?
Même en terme de convictions individuelles, bien peu d'historiens évoquent une France massivement pro-nazi ou favorable à l'extermination des juifs. Même au sein des administrations, ce sont surtout les chefs mis en place par les allemands ou Vichy qui soutiennent l'occupant et son idéologie. Chez le fonctionnaire de base, c'est loin d'être le cas.
Alors si on ne peut pas reprocher au peuple français son soutien politique ou idéologique aux déportations, qu'est-ce qu'il reste ?
Et bien en fait, si on y réfléchit bien, ce que certains reprochent aux français, c'est de ne pas s'être massivement révoltés au péril de leur vie pour lutter contre l'occupation ou les déportations. Ce qu'on reproche au flic qui a participé à la Rafle du Vel d'Hiv, c'est de ne pas avoir risqué sa vie et celle de sa famille pour sauver les juifs qu'il devait arrêter.
C'est quand même aller un peu loin. Surtout que les flics "de base" n'ont été informés qu'au dernier moment non seulement de la nature de l'opération. Mais même de leur lieu d'intervention ou des collègues composant leur équipe. En effet, on avait bien pris soin de composer les équipes de policiers de différentes brigades. Quasi-impossible de concerter une action dans ces conditions.