En fin de compte, ce bouquin prétendument complet, fouillé et sérieux ne nous apprend pas grand-chose.EXCLUSIF. Le livre-choc sur la mort de Kennedy
Dans "Anatomie d'un assassinat", Philip Shenon exhume des témoignages écartés par l'enquête sur l'assassinat de JFK. Extrait en avant-première.
Des 190 livres qui viennent ou vont être publiés aux États-Unis pour le 50e anniversaire de l'assassinat de John Kennedy, le 22 novembre, celui de Philip Shenon, journaliste d'investigation au New York Times, mérite un intérêt particulier. Pas seulement parce que l'auteur s'est rendu célèbre aux États-Unis pour ses scoops sur l'enquête qu'il a faite pour son journal sur l'attentat du 11 septembre 2001. Mais parce que, jamais sans doute depuis le drame de novembre 1963 à Dallas, un livre aura autant analysé, disséqué, passé à la moulinette de la recherche de la vérité le travail de la commission d'enquête officielle du chief justice Earl Warren. Durant huit ans, Shenon a pisté les derniers survivants des membres de cette commission et surtout les policiers, médecins, psychologues, avocats, magistrats, qui les ont assistés lors des dix mois d'une enquête à haute tension médiatique et politique. Il a retrouvé beaucoup de ceux qui étaient à l'époque des juniors dans leurs professions respectives et dont les témoignages aujourd'hui sont le reflet des interrogations, des doutes, des luttes d'influence, des fausses pistes, qu'a provoqués cette enquête sans doute trop vite achevée. En effet, un demi-siècle plus tard, on ne sait toujours pas avec certitude si, en tirant sur le 35e président des États-Unis depuis une fenêtre du Texas School Book Depository, Lee Harvey Oswald a agi sous l'empire d'un dérangement psychique ou, au contraire, sous la directive de la mafia ou d'une puissance étrangère. Anatomie d'un assassinat, le livre de Philip Shenon, dont Le Point publie jeudi plusieurs extraits en exclusivité, a également le mérite, même s'il fait des révélations sur un mystérieux voyage d'Oswald à Mexico, de ne pas prendre partie entre les thèses conspirationnistes et celles qui ne voient dans l'attentat de Dallas que le geste d'un déséquilibré. Et surtout, il montre à quel point, deux ans après la crise de Cuba, née de l'affaire de la baie des Cochons, la situation internationale était tellement tendue, en pleine guerre froide, que l'hypothèse d'un éventuel complot de Castro pour tuer le président américain aurait pu, si elle était vérifiée, déclencher une guerre mondiale. C'est l'intérêt du chapitre du livre de Philip Shenon, que publie aujourd'hui, en avant-première, Le Point.fr. On y voit le nouveau président, le Texan, Lyndon Johnson, convaincre Earl Warren d'accepter la présidence de la commission d'enquête en lui faisant valoir les risques pour la paix mondiale que pourraient impliquer des conclusions hâtives sur l'assassinat de Kennedy. Maison-Blanche, Bureau ovale, Washington, vendredi 29 novembre 1963.
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A mon avis, on ne saura jamais la vérité...