Golgoth a écrit :Le même pour l'alcool et ce serait un sacré progrès médical.
Oui .. si les gens le veulent bien aussi. Le principe n'est pas d'obliger les gens à se faire vacciner en cas d'addiction à l' héroine, mais juste de leur offrir la possibilité de se faire vacciner ..
Je partage l' avis de cet article.
http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews ... ille-lune/
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En (très) résumé, l’idée est d’anéantir le plaisir ressenti par les usagers lors de la prise d’héroïne en empêchant la drogue de pénétrer dans le système nerveux et d’agir ainsi sur les récepteurs opiacés qui s’y trouvent. Selon María Elena Medina Mora, directrice de l’INP:
« Le vaccin ne sera pas la solution à toutes les addictions, mais c’est une manière d’aborder le problème. Nous espérons que les personnes vaccinées seront moins tentées de consommer de la drogue parce que la dose de vaccin bloquera le plaisir ressenti. Evidemment, l’usager de drogues devra avoir un réel désir d’arrêter la drogue et devra avoir d’autres types d’aide psychiatrique. »
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le docteur Michel Hautefeuille, du centre Marmottan, mettait toutefois en garde contre les faux espoirs que pourraient susciter ces recherches:
« Des médicaments qui bloquent les effets d’une drogue dans un but thérapeutique, il en existe déjà : le Nalorex pour les opiacés et le Revia pour l’alcool. Un cachet de Nalorex, pris tous les matins, n’a aucun effet ; en revanche, si un toxicomane consomme de l’héroïne alors qu’il est sous traitement, il ne ressentira rien. Ce type de traitements permet à certains patients de passer le cap un peu compliqué où ils ont décroché mais où ils ont encore envie dans leur tête de se défoncer. Ces médicaments doivent être envisagés dans le cadre d’une prise en charge au minimum psychologique. »
En novembre 2010, des experts du Groupe Pomipdou, organe de coopération dans la lutte antidrogues du Conseil de l’europe, mettaient également en garde contre tout triomphalisme en la matière à l’occasion de l’annonce de nouveaux résultats encourageants vers la découverte d’un vaccin:
« Le terme de vaccin est malheureux. Il est source de malentendus quant aux mécanismes en jeu et est de nature à faire naître de faux espoirs. Si un consommateur est incapable de résister à son envie de cocaïne parce qu’il recherche son effet excitant, il peut être tenté d’augmenter la dose pour neutraliser les anticorps ou d’utiliser d’autres stimulants tels qu’amphétamines ou alcool. »
En gros, le « vaccin » pourrait régler une partie du problème, comme les « patchs » antitabac, mais n’aura pas d’effet miracle pour arrêter l’envie de produit. En mai dernier, Daniele Zullino, spécialiste des addictions à l’Hôpital Universitaire de Genève, déclarait au site Pourlascience.fr, à propos d’un vaccin contre la méthamphétamine en cours de développement aux Etats-Unis, que ces traitements pourraient être efficaces pour une action précoce, pour éviter que les mécanismes de dépendance ne se mettent en place, mais seraient moins efficaces dans le cas d’addictions déjà anciennes.
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