Qu'en pensez vous ?Chacune d'elles mériterait d'être discutée et approfondie. Le volume de cette tribune ne le permet pas. Du moins peut-on dire dans quel esprit a été rédigé ce contre dictionnaire d'un certain nombre d'idées reçues.
Coexistent aujourd'hui dans notre économie, deux formes d'organisation productive. L'organisation capitaliste qui offre sur le marché des biens et des services que chacun peut se procurer en fonction de ses ressources. L'organisation collective qui fournit à la population des biens et des services dont chacun doit pouvoir bénéficier en fonction de ses besoins. La seconde forme n'est pas un simple appendice de la première. Elle assure près du tiers de la production globale. Elle est prédominante ou fortement présente dans des secteurs essentiels : sécurité, justice, éducation santé, transport, logement, énergie.
(...)
Il s'agit de dynamiser cet axe alternatif de développement. Le service public peut y contribuer d'une manière décisive, à condition de savoir se repenser. Dans une société où le niveau d'éducation s'est élevé, où le besoin d'autonomie s'est affirmé et où le développement fantastique des moyens de communications multiplie les voies possibles d'interactivité, le modèle tutélaire et parfois autoritaire de l'administration et de l'entreprise publique doit évoluer en profondeur.
(...)
Dix thèmes de discussion C'est pour contribuer à cette réflexion qu'est présenté ci-après, sous une forme volontairement synthétique et quelque peu lapidaire, ce que l'on pourrait appeler le décalogue du service public. Il se décline en dix propositions.
1. Le service public n'est pas une charge pour l'économie. C'est une forme de production d'utilité collective.
2. Le service public n'est pas un simple pansement sur la société capitaliste. C'est le ferment possible d'un mode alternatif de développement.
3. Le service public n'est pas une fantaisie française. Ses principes se retrouvent au delà de nos frontières et Il pourrait être l'un des piliers de la construction européenne.
4. Il ne suffit pas de "défendre" le service public. Il faut prendre l'offensive et chercher à lui donner de nouveaux développements dans le cadre de l'organisation collective de la satisfaction des besoins.
5. Il n'y a pas dichotomie mais simple continuum, entre services publics marchands ou non marchands, régaliens, socio-culturels ou économiques, qui sont tous soumis, au nom de l'intérêt général, à des principes communs.
6. Les partisans du service public ne doivent pas abandonner à ses adversaires l'art de la critique non plus que le thème du changement.
7. Le moment est venu de faire émerger une nouvelle culture du service public, plus conviviale, plus souple, plus participative.
8. les modes d'organisation du service public diffèrent d'une fonction à une autre, des opérateurs privés peuvent y avoir une place, mais le pilotage doit rester du ressort de la décision politique et ne saurait dépendre des cours de bourse.
9. Service public, gestion publique, fonction publique : ces trois notions sont en étroite corrélation mais ne se recouvrent pas nécessairement à 100%.
10. Le service public ne peut se désintéresser de l'évaluation de ses résultats.
Tels sont quelques uns des thèmes sur lesquels on verrait volontiers s'investir partis politiques et syndicats en ce temps de préparation d'un nouveau quinquennat.
(...) Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
A plus tard,