Le maire de Vence condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters |
Christian Iacono, 74 ans, a été condamné, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 avril, à neuf ans de prison par la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour le viol de son petit-fils. Les faits pour lesquels le maire de Vence a été condamné se sont déroulés entre 1996 et 1998, alors que l'enfant avait entre 5 et 8 ans dans la villa du maire à Vence.
L'avocat général
Philippe Vique avait requis quatorze ans de réclusion criminelle. L'accusation contre le maire de Vence reposait sur des rapports d'experts signalant l'existence de deux cicatrices indicatives de sévices sexuels ainsi que sur la parole, constamment répétée depuis neuf ans, du petit fils, qui a réaffirmé ses accusations lors du procès.
"Les faits qui lui sont reprochés (ndlr: à Christian Iacono) sont particulièrement horribles. Ils ont duré une longue période de temps et ils ont eu des conséquences très lourdes sur la victime", traumatisée, en proie à des cauchemars, et qui a fait des tentatives de suicide, a déclaré l'avocat général.
Dans son réquisitoire, Philippe Vique a souligné la cohérence, la constance, la spontanéité et le caractère extrêmement détaillé des accusations portées par Gabriel, aujourd'hui âgé de 18 ans, contre son grand-père. Evoquant les rapports d'expertises médicales, l'avocat général a souligné qu'il s'agissait d'un
"élément très, très important" de l'affaire, rarissime dans ce genre de dossier, même s'ils ne constituaient pas une preuve formelle.
UN SECOND PRÉVENU ACCUSÉ
Plus tard dans l'après-midi, l'un des avocats de la défense, Me
Gérard Baudoux, a relativisé la portée et les conclusions des premières expertises pratiquées sur l'enfant. Il a jugé
"un peu surprenant" que le médecin qui avait signalé au parquet l'agression sexuelle, le 26 juin 2000, ait été ensuite désigné comme expert, alors que le rôle de ce dernier est précisément d'avaliser ou d'infirmer les premières constatations.
La défense a également appuyé son argumentation sur les dépositions d'autres experts, nommés ultérieurement, critiquant la méthodologie suivie dans les premières expertises, et concluant qu'on ne pouvait affirmer formellement qu'il y ait eu sodomie, sans cependant non plus l'exclure.
La cour d'assises a acquitté un second prévenu,
Jean-Jacques Baly, un hôtelier de Vence qui était accusé par Gabriel, le petit fils, de lui avoir imposé des attouchements sexuels en présence du grand-père. Malgré plusieurs éléments
"troublants" dans le dossier --notamment le fait que Jean-Jacques Baly ait été reconnu par Gabriel dans un échantillonnage de dix photos-- l'avocat général a estimé que les incertitudes exprimées par Gabriel, encore à l'audience, sur l'identité de Jean-Jacques Baly devaient bénéficier à l'accusé.
Incarcéré à titre provisoire pendant trois mois entre juillet et octobre 2000, Christian Iacono, médecin radiologue de formation puis maire de Vence, réélu en mars 2008 en dépit de ses ennuis judiciaires, a toujours clamé son innocence.