Nolimits a écrit : ↑29 avr. 2019, 20:52:56
Je ne savais pas trop où mettre ce sujet car il m’interroge et vos avis m'intéressent.
Moqueries, insultes racistes... A l'université de Metz, des étudiants en sociologie auraient créé un groupe Messenger sur Facebook où ils ciblaient les élèves noirs de leur promotion.
ICI
Les victimes veulent porter plainte etc...etc...
Ma question :
Les groupes Messenger et autres whatsapp sont des groupes "privés" : si on y est pas invité, on y a pas accès. Donc, comment peut-on envoyer quelqu'un devant la "justice" en ayant piraté/visualisé/découvert des échanges privés ? C'est une atteinte à la confidentialité des communications (violation secret de la correspondance) ? (genre, un courrier papier ouvert, sans en être destinataire et mis sur place publique).
Quel votre avis là-dessus ?
Les messages échangés par ces étudiants, en plus d'être racistes, sont totalement débiles. N'ont-ils pas d'autre chose à faire que de s'amuser à comparer d'autres camarades à des bonobos ?
Sur l'aspect purement juridique, dès lors que les échanges sont privés, je ne vois pas trop, moi non plus, sur quel fondement il peut y avoir condamnation. On va peut-être trouver une jurisprudence qui dit qu'il peut y avoir condamnation pour propos racistes, même si les propos restent privés.
Cette histoire fait penser à la fameuse polémique sur le "mur des c..." du Syndicat de la magistrature. Là encore, il s'agit d'un affichage qui avait vocation à rester privé. Il y a eu des fuites totalement indépendantes de la volonté des auteurs de cet affichage. Dans cette affaire, rappelons-le, la présidente du Syndicat de la magistrature a été condamné à une peine assez modique, mais condamnée quand même, pour "injure publique". Si j'ai bien compris, le Tribunal a considéré que, même si le local où se trouvait le mur était un local privé, il pouvait devenir, occasionnellement un lieu public, dès lors que des journalistes y étaient invités : en l'occurrence, ce "mur des c..." avait été laissé à la vue d'un journaliste de passage, il y avait donc volonté de le rendre public, donc il y avait "injure publique".
Le raisonnement est un peu tiré par les cheveux. Si on l'applique à cette histoire d'échanges racistes, alors il pourrait (aussi) y avoir condamnation au motif que les échanges ayant été faits sur des réseaux sociaux, ne sont plus vraiment privés.