johanono a écrit : ↑03 janv. 2019, 18:56:02
Yakiv a écrit : ↑03 janv. 2019, 12:21:00
johanono a écrit : ↑03 janv. 2019, 12:05:16
Peut-être. Mais mon propos dépasse la simple difficulté engendrée par un moindre rendement fiscal. Je pense que le développement économique est d'abord une affaire de culture, de mentalités, d'état d'esprit. Quand notre matière grise s'en va, ça veut dire moins d'entrepreneurs, moins de chercheurs, bref, moins de gens qui contribuent au développement économique du pays.
Et je pense que si notre matière grise s'en va, ce n'est pas uniquement pour des raisons fiscales. C'est, là encore, une affaire de culture, de mentalités, d'état d'esprit : tous ces gens qui s'en vont en ont probablement marre de l'état d'esprit ambiant (bureaucratie, jalousie, mentalité d'assistés de beaucoup de gens, etc.), sans même parler du problème de l'insécurité...
Tu veux dire qu'ils se barrent à cause des gilets jaunes ?
Ils se barrent à cause d'un climat pesant, d'une ambiance pourrie, dont la crise jaune n'est que la dernière illustration.
C'est bien ça. Partir de France, contrairement à ce que certains aimeraient penser, c'est surtout, à mon avis, quitter une nation éteinte, terne, inquiétante, et non pas une affaire de fric, bien qu'il y ait des cas d'un nombre marginal. On aimerait avoir confiance en nos compatriotes, mais on en ressent que de l'instabilité et de la défiance, cela bien avant les gilets jaunes. Et bien sur, cet aspect lamentable, d'une opinion qui pense qu'il faut tout casser pour se faire entendre, alors que bien des gens savent se faire entendre par ailleurs, sans rien casser. Perso, j'entends des choses de la bouche de mes compatriotes depuis des années, et des comportements, qui m'ont fait dire à mes enfants: "quittez la France, ça va mal finir". Ce qu'ils ont fait, parce que jeunes et sans véritables attaches matérielles (Ils ne regrettent rien).Ce que je n'ai pas fait, prisonnier de ma situation et de mon âge, beaucoup trop compliqué.
Il n'y a pas que les cerveaux qui partent. J'ai récemment discuté avec un conducteur poids lourd de 40 ans marié à une enseignante de primaire, qui va partir au Canada, tant ils ne supportent plus le climat social et politique. Alors qu'ils ont tous deux un emploi et un logement!.. et des salaires corrects. Ces gens ne se reconnaissent plus dans leur pays, ils ont un sentiment de trahison, car eux aussi, avaient confiance en la vie, en leurs concitoyens, en leur nation. Preuve en est que ce n'est pas la sécu et toutes les commodités sociales qui vont les retenir, ça, ça ne retient que ceux qui ont décidé de s'en servir, ou qui comptent là dessus. Ils auraient quelque part le profil de gilets jaunes, mais ne se reconnaissent pas dans cette méthode. C'est précisément la manque d'unité et de cohérence des gilets jaunes qui les inquiète le plus. Et l'image de toutes ces communautés culturelles, pas forcément ethniques (les végans ne sont pas une ethnie), qui n'en finissent pas de détricoter la république, et de s'affranchir de ses lois.
C'est comme ça, la France se vide d'un côté et se remplit de l'autre. C'est un autre aspect de la mondialisation. En tout cas, aujourd'hui, je suis incapable de dire ce qu'est être français. Bien malin qui saurait m'en faire une définition, parce qu'un peuple n'est bien sur pas une race, mais une communauté capable de définir ses valeurs, et surtout, les respecter. Nous avions des valeurs, certains prétendent les avoir encore, mais la vue panoramique démontre bien qu'elles ne sont en aucun cas respectée, et que chaque famille, pire, chaque individu, est devenue un république à elle toute seule. La valeur qui nous différenciait le plus des autres peuples, encore en vigueur pour la forme, mais en voie de détricotage, c'est la valeur famille. Nous sommes le seul pays du monde qui, en théorie, considère la famille avant l'individu: notre fameux quotient familial, qui avait pour objectif, de ne pas pénaliser ceux qui ont des enfants, et de répartir cet effort en mutualisation, avec ceux qui n'en ont pas.