Qu'en pensez vous ?INTERVIEW - L'association Alcooliques anonymes a fêté ses 55 ans ce week-end. Une longévité que l'association doit à plusieurs principes tels que le respect de l'anonymat, comme nous l'explique Agnès, 56 ans, membre et vice-présidente de l'association.
L'association Alcooliques anonymes a fêté ses 55 ans ce week-end. Ce mouvement d'entraide créé en 1965 en France compte aujourd'hui entre 5000 et 6000 membres, avec une moyenne de 600 réunions par semaine. Une longévité que l'association doit à plusieurs principes tels que le respect de l'anonymat et son indépendance, comme nous l'explique Agnès, 56 ans, membre et vice-présidente de l'association.
Comment expliquez-vous que l'association Alcooliques anonymes (AA) existe encore après tant d'années?
Agnès. - Si on tient, c'est qu'on a su s'adapter à la société et qu'on a su garder notre principe d'anonymat et notre indépendance. Notre association, qui s'autofinance toute seule (nous ne recevons aucune subvention, c'est un choix), fonctionne sur l'entraide entre personnes concernées par la maladie de l'alcoolisme. Grâce à l'anonymat, on se sent plus en confiance et ça libère la parole. Quand on vient, on laisse son identité sociale (âge, sexe, etc.) à la porte pour ne parler que d'une seule chose qui nous concerne tous: la souffrance générée par l'alcool. On vient partager son expérience mais aussi sa force, que l'on met à la disposition de celles et ceux qui viennent d'arriver pour leur transmettre un message d'espoir et leur dire: «oui, on peut y arriver». On a aussi un système de parrainage qui permet aux nouveaux de se faire aider par des anciens. C'est une sorte de «fée bleue» qui conseille et épaule dans les moments difficiles.
Quel type de public aidez-vous? Avez-vous observé une évolution ces dernières années?
Il n'y a pas de profil type. Il y a des hommes, des femmes, de tous les âges, venant de tous les milieux sociaux. En 2014, deux tiers étaient des hommes, un tiers des femmes. L'âge moyen était de 57 ans. Une moyenne qui peut paraître élevée mais il faut du temps pour devenir alcoolique: on ne passe pas d'une consommation normale à la dépendance au produit du jour au lendemain. Néanmoins, la moyenne d'âge a tendance à baisser. On voit arriver de plus en plus de jeunes, des 18-30 ans qui s'adonnent au binge-drinking et qui perdent pied rapidement. Mais aussi des femmes qui, malgré le regard sévère que la société porte sur elles, prennent conscience qu'elles ont besoin d'aide.
Quel regard porte le corps médical sur votre action?
Il a changé. Avant, la plupart des médecins nous regardaient d'un œil méfiant: on venait des États-Unis, on parlait de Dieu et on avait des résultats. Malgré ces réticences, certains, convaincus du bienfait de notre action, nous ont aidé à nous implanter. Et depuis, nos relations ont évolué. Aujourd'hui, on est en général bien reçu par les professionnels de santé. Ils ont compris que nous agissions en complément de leur activité: à l'association, nous ne sommes ni médecins, ni scientifiques mais simplement des gens qui rapportent leur vécu.
L'association anime une permanence téléphonique joignable 24 heures 24 au 09.69.39.40.20 (appel non surtaxé).
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Alcooliques anonymes : «On voit arriver plus de jeunes et de femmes qu'avant»
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Alcooliques anonymes : «On voit arriver plus de jeunes et de femmes qu'avant»
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