Couple fusionnel : le Graal ou l'enfer ?

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Couple fusionnel : le Graal ou l'enfer ?

Message non lu par politicien » 13 août 2015, 21:23:46

Bonjour,
Exaltée au temps des Romantiques, la fusion amoureuse semble aujourd’hui presque anachronique au regard de l’individualisme généralisé. Que reste-t-il de cette idée d’amour-symbiose et pourquoi continuons-nous à l’idéaliser ? Décryptage.
Le couple fusionnel a son image d’Épinal. C'est ce duo dans lequel l’un termine les phrases de l’autre et dont les membres, inséparables, racontent les mêmes histoires et font tout ensemble. Les fusionnels calquent leurs sorties sur l’agenda de leur moitié et leurs prénoms demeurent, dans la bouche de leur entourage, inlassablement accolés. Dans cette relation, le « nous » prédomine, jusqu’à éclipser l'individualité de chaque partenaire, qui n'existe que par et pour l’autre, en symbiose. Or, pour nombre de thérapeutes, la fusion est parfois synonyme de confusion - l’un se fondant dans l’autre -, et de négation de l’autonomie de chacun. À terme, la relation peut se transformer en repli sur soi et mener au « couple-prison » ou « couple-étouffoir » dépeint par le psychiatre Philippe Brenot dans Inventer le couple (1). Selon lui, ce type de couple traduirait un état de dépendance infantile ; l'amour-fusion renverrait à une blessure affective. « Ce sont des personnes qui peuvent être très sensibles au rejet ou qui ont connu une faille narcissique pendant l’enfance, explique Géraldine Chanal, psychologue et thérapeute de couple. Le couple fusionnel, c’est l’alliance de deux individus en demande excessive d’amour et à la recherche d’une sécurité affective qu’ils ne trouvent pas en eux. »

Pourtant, beaucoup de couples passent par une phase de fusion. « C’est une étape normale lorsqu’elle a lieu au début d’une relation, lors de la phase de découverte de l’autre », confirme la psychologue spécialiste du couple Salama Marine. « Viennent ensuite les phases de différenciation - avec les premiers désaccords - et d’exploration, qui permettent à chacun d’affirmer sa personnalité et de trouver un juste équilibre dans la relation. Mais lorsque le couple ne parvient pas à accéder à ces étapes de différenciation, il reste coincé dans l'état de fusion et de dépendance affective », complète-t-elle.

Fusionnel vs "fissionnel"
Un modèle qui n'est plus vraiment d’actualité quand les injonctions sociales poussent à se réaliser individuellement. « L’amour fusionnel ne fait plus vraiment recette et n’est plus valorisé. Ce que les gens désirent avant toute chose ? Être célibataires, mais à deux. Ils sont à la recherche de toujours plus d’autonomie et d’indépendance. Par exemple, ils veulent se marier tout en vivant dans des appartements séparés. Même sans aller jusqu’à cet extrême, le simple fait de vivre dans une bulle, de s’éloigner de ses amis, de bouleverser sa vie sociale et personnelle pour être en couple n’est plus vraiment un comportement réaliste aujourd’hui. Chacun doit pouvoir vivre sa vie, parfois même à n’importe quel prix », analyse Salama Marine.

(...)

Faudrait-il pour autant s’empêcher toute velléité de symbiose ? Le psychiatre et thérapeute de couple Robert Neuburger n'est pas de cet avis. D'ailleurs, la « moralisation » de certains psys l'agace. Selon lui, l'expression même de « couple fusionnel » n’est pas valable, car elle impliquerait un jugement dans le « diagnostic ». Pour lui, le couple fusionnel n’existe tout simplement pas. « Ce sont plutôt des couples autosuffisants. On les voit très bien, ils se regardent dans les yeux, c’est une image presque iconique. C’est comme si le monde n’existait pas. Une autre expression pour les qualifier serait celle de "couple passionnel". Dans ces cas-là, on peut dire que la passion est très mal supportée par l’entourage. Il n'empêche que dans mes consultations, je vois des gens qui ont mis de côté la dimension passionnelle en recherchant avant tout une dimension "rassurante", et qui s’emmerdent ! Ceux qui ont pris trop de distance peuvent aussi aller mal », conclut ce professionnel, invitant à ne pas créer de catégories dans lesquelles ranger les maux conjugaux. Car après tout, « le couple est avant tout un exercice d’équilibre ».

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]L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr
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