« Si un homme ne veut pas d’enfant, on dit que c’est un choix. Si c’est une femme, on lui répète qu’elle changera d’avis. » Rapportés par TV5 Monde, les mots de Marie, agricultrice bretonne de 25 ans, sonnent justes. Et pour cause, la jeune femme parle d'expérience.
Celle qui explique qu'être enceinte lui donnerait "l’impression d’être malade, privée de [son] corps" a décidé de recourir à la contraception définitive. Une opération accessible depuis la loi Aubry du 4 juillet 2001 à toute personne majeure, saine d’esprit, qui n’a pas été placée sous tutelle et sans condition d'âge ou de nombre d'enfants, rappelle le site d'informations. Une pratique reconnue par la loi donc, mais pas encore par la société.
Marie ne manque pourtant pas d'arguments pour expliquer sa démarche. Elle ne supporte pas la pilule – une solution contraceptive employée par six femmes sur dix de son âge – et « n’a pas envie de cautionner l’industrie pharmaceutique. » Le stérilet en cuivre lui procure « des règles extrêmement abondantes et douloureuses », assorties d’une infection urinaire. A 23 ans, la jeune femme tombe enceinte et se fait avorter. Elle sait qu'elle ne veut pas que cela se reproduise. Au médecin qui l'opère, elle évoque l’hystéroscopie : « Il ne faut pas se fermer une porte dans la vie », lui réplique-t-il. C'est finalement à la clinique des Lilas que Marie se fera bientôt opérer. « J’ai l’impression de me connaître assez bien pour me dire que s’il y a un regret, je le dépasserai », explique-t-elle, tout en sachant qu'une fécondation in vitro reste possible.
En France, le choix de la stérilisation contraceptive reste rare : 3,9 % des femmes et 0,3 % des hommes y ont fait appel, soit 35 000 stérilisations féminines et 2 000 masculines chaque année, selon une enquête de l'Inserm et de l'Ined citée par TV5 Monde. Les profils comme celui de Marie restent rares, la plupart des femmes concernées sont "âgées de 35 à 45 ans, avec généralement deux-trois enfants, qui a souvent mal toléré le stérilet et ne veut plus prendre d’hormones car elle a tourné la page de la maternité », rapporte Patrice Lopes, professeur et gynécologue obstétricien au CHU de Nantes.
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