France : la prostitution coûterait 1,6 milliard par an à la société

[politicien]

Bonjour,

La prostitution coûte 1,6 milliard d'euros par an à la société française, selon une étude du Mouvement du Nid et de la société d'experts Psytel, qui vient renforcer les partisans de son abolition et de la pénalisation des clients. À quelques jours de l'examen, le 12 juin, de la proposition de loi sur la prostitution en seconde lecture à l'Assemblée, cette étude, baptisée Prostcost, se veut une réponse à la Commission européenne qui en 2014 avait proposé aux États membres d'inclure dans le calcul de leur PIB le chiffre d'affaires de la prostitution, ce que la France avait refusé. Prostcost "prend à revers le mythe d'une prostitution créatrice de croissance" et propose "une estimation du double fardeau économique et social" que fait peser la prostitution sur les prostituées et sur la société, expliquent les auteurs de l'étude.

Le Mouvement du Nid ne cache pas son objectif : prouver que "la prostitution est une violence spécifique motivée par le profit", explique Grégoire Théry, son secrétaire général, qui entend utiliser cette étude pour inciter les parlementaires à voter la pénalisation des clients et le renforcement des aides aux prostituées. Pour cela, il a fait appel à la caution technique de Psytel, une société d'experts des questions sociales (statisticiens, économistes...), qui avait déjà évalué le coût social des violences conjugales, devenu une référence. "Notre étude est un outil pour montrer que si on met plus d'argent dans la prévention, on peut économiser sur les conséquences sociales et économiques de la prostitution", explique Marc Nectoux, directeur de Psytel.

À partir de données nationales, notamment de l'Insee, d'études existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées, les auteurs ont identifié "29 postes de coûts" (coûts médicaux, coûts humains, conséquences sociales, etc.), pour un montant total estimé à 1,6 milliard. Ils ont également estimé à 37 000 le nombre de prostituées en France, dont la grande majorité (62 %) officieraient sur Internet, 30 % dans la rue et 8 % dans des bars à hôtesses ou salons de massage.

Évasion fiscale
Les auteurs évaluent aussi à 3,2 milliards le chiffre d'affaires de la prostitution en se basant sur le nombre de prostituées estimé et leurs gains mensuels moyens supposés. Ils aboutissent à un revenu annuel moyen par prostituée d'environ 87 700 euros. Mais cet argent "est en bonne partie soustrait au circuit de l'économie classique" et notamment "envoyé à l'étranger", affirme l'étude, qui évalue à 853 millions d'euros cette évasion fiscale. "Si les clients dépensaient leur argent dans n'importe quelle autre activité, la société française économiserait chaque année plusieurs centaines de millions d'euros de dépenses liées aux conséquences de la prostitution et augmenterait ses recettes fiscales", affirment les auteurs.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[Jeff Van Planet]

Et moi je dis que ça coûte en faite 666 milliards par jours.
Faut être honnête: au jeu des chiffres délirants, pour le coup, je suis gagnant.

[Nombrilist]

Ces chiffres ne me paraissent pas aberrants.

[Ramdams]

Cet argumentaire pue la malhonnêteté. La prostitution coûte 1.6 milliards... parce qu'elle participe à l'économie souterraine. Si la prostitution était légale ET encadrée, elle rapporterait presque autant. Mais qu'importe, les gens goberont cette idée selon laquelle la prostitution fait perdre plus qu'elle ne rapporte, sans chercher à comprendre et les "abolitionnistes" auront gain de cause.

Si le gouvernement faire croire par exemple que les jeux d'argent font perdre de l'argent, ils n'ont qu'à les rendre illégaux et dans ce cas, effectivement, ils feront perdre de l'argent.

À partir de données nationales, notamment de l'Insee, d'études existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées, les auteurs ont identifié "29 postes de coûts" (coûts médicaux, coûts humains, conséquences sociales, etc.), pour un montant total estimé à 1,6 milliard.

Chapeau pour arriver à ce nombre. Oui, chapeau car ce nombre a été en effet tiré d'un chapeau.
Tous les métiers ont des coûts médicaux, humains, sociaux, pas seulement la prostitution.

[pierre30]

Pfff ! ça fait cher la passe
Pourtant quelqu'un avait dit que les femmes les moins chères sont celles qu'on paye. Il se serait trompé ?

[Nombrilist]

On pourrait en effet faire la même chose avec n'importe quel métier.

[Golgoth]

Abolir la prostitution, le yakafokon typique.

[Ramdams]

L'abolition de la prostitution, c'est un mythe encore plus stupide que le plein-emploi. Ça n'arrivera jamais.

[johanono]

Ce sont des études bidons... Il n'y a aucun moyen de quantifier le coût de la prostitution. C'est trop subjectif.

[Nombrilist]

Derrière une grande majorité des lois qui protègent l'environnement ou la santé humaine, il y a eu une étude de ce genre qui a permis de trancher en faveur de l'approbation ou de la désapprobation de la loi, en fonction du bénéfice pour la société, estimé en euros (ou en francs fut une époque).

[johanono]

Je veux bien, mais j'ai toujours beaucoup de mal à comprendre comment on peut arriver à quantifier le coût de tel ou tel phénomène pour la société. Pour moi, c'est très subjectif.

Par ailleurs, on notera une contradiction chez les auteurs de cette étude. Si on comprend bien, ils veulent interdire la prostitution. Mais ils ont quand même des vues sur le manque à gagner fiscal que la prostitution représente pour l'Etat. C'est contradictoire, parce que si on veut que l'Etat perçoive des recettes fiscales grâce à la prostitution, alors il faut la légaliser. Inversement, si on l'interdit, alors elle deviendra une activité clandestine sur laquelle l'Etat ne pourra rien toucher.

[Jeff Van Planet]

Cet argumentaire pue la malhonnêteté. La prostitution coûte 1.6 milliards... parce qu'elle participe à l'économie souterraine. Si la prostitution était légale ET encadrée, elle rapporterait presque autant. Mais qu'importe, les gens goberont cette idée selon laquelle la prostitution fait perdre plus qu'elle ne rapporte, sans chercher à comprendre et les "abolitionnistes" auront gain de cause.

Si le gouvernement faire croire par exemple que les jeux d'argent font perdre de l'argent, ils n'ont qu'à les rendre illégaux et dans ce cas, effectivement, ils feront perdre de l'argent.

À partir de données nationales, notamment de l'Insee, d'études existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées, les auteurs ont identifié "29 postes de coûts" (coûts médicaux, coûts humains, conséquences sociales, etc.), pour un montant total estimé à 1,6 milliard.

Chapeau pour arriver à ce nombre. Oui, chapeau car ce nombre a été en effet tiré d'un chapeau.
Tous les métiers ont des coûts médicaux, humains, sociaux, pas seulement la prostitution.

Merci de le dire, car moi, j'avais la flemme de développer un argumentaire au vu de la qualité de "l'argument" (1) je ne me suis pas sentit capable de faire autre chose que de la moquerie.


@Johanon, en faite il s'agit ni plus ni moins d'une estimation au doigts mouillé qui additionne un peu tout et n'importe quoi. Par exemple il calculent un coût médical, mais les policiers ont un coût médical. Ils ajoutent un coût social, mais c'est quoi au juste un "coût social"? pareil pour un coût humain, ça consiste en quoi? et comment on traduit ça en €?

Franchement, tu as raison de remettre en cause le bien fondé de ce genre d'étude qui consiste à partir d'une idée de départ (prohibition totale de la prostitution) et finir par une "étude" avec un chiffre qui frappe les esprits. On est vraiment au niveau 0 de la science.

(1)si on considère que sortir un chiffre bidon d'un chapeau est un argument

[johanono]

Dans le même ordre d'idées, on sait que certaines maladies sont liées à l'alimentation. La nourriture a donc un coût financier considérable pour la société. Faut-il interdire la nourriture ?

[Jeff Van Planet]

Voilà: tu touche du doigts le ridicule d'une telle "étude".

[Ramdams]

Je ne vois pas comment on peut faire cette étude sans "généraliser" et "stigmatiser". Pour des abolitionnistes qui souhaitent en découdre avec les préjugés, c'est amusant.