intégralité de l'article ...Tous les quatre ans, ça recommence : voici revenu le Mondial, période étrange pour nombre de femmes ! Certes, elles s’intéressent davantage à ce sport, mais un abîme continue à les séparer des hommes. Surprises, elles voient leur mari – habituellement peu loquace – soudain vibrer, emporté par des émotions prodigieuses, seul face à son écran ou en bande organisée, avec bières, visages peints et fanfreluches. Quel mystère incompréhensible !
Pour beaucoup d’hommes, le football est l’instrument privilégié d’une telle intensification vitale. Ils s’identifient par procuration : quand leur équipe gagne, c’est eux qui ont gagné, leur estime de soi remonte au zénith. Regardez-les bomber le torse. Alors que tout était difficile dans leur vie, imparfait, décevant, ils sont désormais forts et remplis d’eux-mêmes. Et puis il y a les hymnes, les drapeaux, qui nous permettent de réfléchir à l’identification nationale. Car elle aussi est avant tout un récit, plongeant dans l’histoire, certes, mais continuellement réinventée. Et qui se forge dans des moments forts, où nous avons collectivement le sentiment d’une même appartenance. Alors, plutôt que nous sentir « syndicalistes » ou « joueurs de pétanque », nous nous sentons « allemands » ou « français ».
Mesdames, reconnaissez vous vos conjoints dans ce descriptif ?
Messieurs, vous reconnaissez vous ?
Globalement, qu'en pensez vous ?