La sortie du ministre de l'économie sur les « illettrées » de Gad était certes maladroite et il s'en est excusé. Mais, au-delà du cas des employés de l'abattoir breton, l'illettrisme en France est une réalité. Le tour de la question en 5 points :
1. L'illettrisme, ce n'est pas l'analphabétisme
Une personne illettrée a déjà reçu un apprentissage de la lecture mais n'en a pas acquis une maîtrise suffisante pour être autonome, selon les définitions de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI).
Pour imaginer le niveau de compétence requis pour ne pas être considéré comme illettré, on peut consulter la méthodologie mentionnée à la fin de ce document résumant le test lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC), à laquelle ont participé 750 000 jeunes en 2013.
En revanche, une personne analphabète n'a, elle, jamais été scolarisée. La définition retenue de l'alphabétisme par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) est : « Le pourcentage des personnes âgées de 15 ans ou plus qui peuvent, en comprenant, lire et écrire un texte court en rapport avec leur vie de tous les jours. »
2. Des Bretons « analphabètes » jusque dans les années 1980
Jusqu'au début des années 1980, l'analphabétisme renvoyait à un problème d'insuffisance des compétences de lecture et d'écriture en français seconde langue, problème qui concernait les immigrés de la deuxième génération, notamment d'Afrique du Nord, ainsi que les Français originaires de régions ayant leur propre langue, comme le Pays basque, la Catalogne et la Bretagne.
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2,5 millions C'est, selon l'Insee, le nombre de 18-65 ans illettrés en 2011 en métropole, soit 7 % de la population. Cette proportion était de 9 % en 2004 (3,1 millions de personnes illettrées).
A titre de comparaison, seulement 1 % à 2 % des Français sont concernés par l'analphabétisme, selon l'Insee. Le taux d'alphabétisme en France est en effet évalué à 99 %.
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Toutes les régions ne sont pas atteintes dans les mêmes proportions par l'illettrisme. Alors que l'Ile-de-France compte environ 5 % d'illettrés, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais en comptent au moins 11 %. La carte ci-dessous fait figurer ces disparités.
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