Qu'en pensez vous ?Mobilisés à l'appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), ils espèrent être 10 000 au moins, escortés de près de 700 animaux, pour que cette manifestation revendicative s'achève en fête joyeuse cet après-midi au "Village agricole" des Invalides, autour d'un champ de blé et de stands de dégustation. Mais ces réjouissances n'éclipseront pas la colère et le désespoir même des éleveurs dont le travail se trouve souvent mal rémunéré, parfois même sous le coût de production.
"Un effort immédiat sur les prix est impératif", réclament-ils. "Nous sommes confrontés à la logique de marchés dont les prix sont fixés à Chicago ou ailleurs et qui font du yoyo depuis 2007, du plus haut au plus bas", résume le président de la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) Xavier Beulin, évoquant la fluctuation des cours des céréales et autres grandes cultures nécessaires à l'alimentation animale. "Mais personne dans ce pays ne supporte l'augmentation des prix des aliments", ajoute-t-il en visant surtout les grandes enseignes.
Il vend son lait à perte
Louis Sommain élève 68 vaches laitières dans le Cambrésis (Nord) : "Cette année, j'ai perdu 60 euros par 1 000 litres de lait produit", confie-t-il. Le litre lui coûte 42 centimes à produire, mais il le vend 33. La FNSEA a fait ses comptes pourtant : répercuter sur le prix en rayon 30 euros de charges supplémentaires sur 1 000 litres de lait se traduirait par un surcoût de 2 centimes par brique ou 1,3 centime sur 4 yaourts.
(...)
"Le risque principal, prévient-il, c'est l'abandon des élevages et la revégétalisation des campagnes", au profit des grandes cultures plus rémunératrices. Une menace bien réelle, confirme le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui juge le "processus extrêmement dangereux". Le ministre, qui s'affirme "très mobilisé" sur le sujet, entend d'ailleurs profiter de la négociation de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) pour l'après-2014, défendant "un rééquilibrage" des aides au profit de l'élevage.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
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10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
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Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Et l'UE qui veut supprimer les quotas laitiers...
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Les difficultés de notre agriculture sont dues à la mondialisation, au libre-échange, à l'absence de protectionnisme, et à la Politique agricole commune qui est le Cheval de Troie de cette mondialisation.
Mais comme j'en ai un peu marre de répéter toujours la même chose, je vais donc recopier ce que j'ai déjà écrit par ailleurs, pour gagner du temps :
Mais comme j'en ai un peu marre de répéter toujours la même chose, je vais donc recopier ce que j'ai déjà écrit par ailleurs, pour gagner du temps :
johanono a écrit :Et l'on s'aperçoit que pour l'agriculture française, la problématique est exactement la même que pour l'industrie française. Dans un contexte de concurrence internationale, face à des concurrents étrangers qui présentent des coûts de production moindres, du fait d'une main d'oeuvre moins chère et de normes de production moins contraignantes, nos producteurs souffrent de ce que l'on appelle généralement un "problème de compétitivité". Et dans un tel contexte, les mesures proposées par les partisans du libre-échange pour préserver la compétitivité de nos producteurs ne sont rien d'autre que des mesures de dumping social, fiscal et environnemental : baisser le coût de la main d'oeuvre, assouplir le droit du travail, assouplir les normes sociales ou sanitaires ou environnementales, etc.L'agriculture rattrapée par ses problèmes de compétitivité
L'Allemagne est devenue plus compétitive que la France grâce une main-d'œuvre moins chère de 50 % dans les fruits et légumes et de 20 % dans d'autres filières.
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Dans un autre topic, j'évoquais les tensions entre la France et la Commission européenne au sujet de l'exception culturelle, et je déplorais que la France ne défende pas non plus l'exception industrielle ou agricole :johanono a écrit :Les producteurs de lait manifestaient à nouveau, ces derniers jours, contre la baisse des prix payés par les groupes laitiers aux producteurs. Finalement, un accord a minima est intervenu :
http://www.liberation.fr/economie/01016 ... atum-des-e…
Alors il est de bon ton de taper sur ces affreux groupes agroalimentaires qui rackettent les agriculteurs et ne respectent pas leurs engagements, mais le problème est plus profond :
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-24296.php
En fait, ces crises répétées posent le problème du libre-échangisme européen et mondial.
A la base, nous avons des producteurs de lait qui réclament que les grands groupes agroalimentaires leur achètent leur lait plus cher. Sauf que ces grands groupes sont en concurrence entre eux. Supposons que l'un de ces groupes pris isolément accepte d'acheter le lait plus cher : il ne sera plus concurrentiel par rapport à ses concurrents. Supposons que, par miracle, un accord global intervienne et que tous les grands groupes agroalimentaires français donnent leur accord pour acheter le lait à un prix plus élevé. Ils ne seront plus compétitifs par rapport à leurs concurrents européens et mondiaux, et en plus, la Commission européenne risque de mettre son nez dans ce qu'elle considèrera comme une atteinte à la concurrence...
Et oui, c'est cela, l'Europe... icon_evil
Manifestement, la FNSEA pense à peu près la même chose au sujet du ministre actuel :johanono a écrit :Rappel des faits : des négociations commerciales sont en cours entre l'Europe et les Etats-Unis, dans le but d'arriver à un nouvel accord de libre-échange. La France a expressément demandé que le secteur de la culture soit exclu de ces négociations, au nom de l'exception culturelle. Toutefois, Barroso a rétorqué en qualifiant la France de "réactionnaire", ce à quoi Hollande a répondu qu'il ne veut pas croire les propos de Mr Barroso. Cambadélis a surenchéri en affirmant que Barroso doit revenir sur ses propos ou partir.
Au-delà des mots et des susceptibilités des uns et des autres (un tel qui est réactionnaire, tel autre dont on demande la démission), cette affaire révèle deux choses :
- Barroso est assurément un mondialiste vendu aux thèses du libre-échange. On ne pourra jamais compter sur lui pour défendre les intérêts de l'économie française. On s'en doutait plus ou moins, en voici une nouvelle preuve éclatante.
- De la part du gouvernement français, c'est bien gentil de s'arc-bouter sur l'exception culturelle. La culture est sans doute un sujet très intéressant et très respectable, mais il n'y a-t-il pas d'autres secteurs de l'économie qui présentent des enjeux plus importants en termes d'emplois et qui devraient, eux aussi, être présevés de la concurrence internationale déloyale ? L'exception culturelle d'accord, mais pourquoi pas l'exception agriculturelle ou l'exception industrielle ?
Je ne porte pas spécialement les gens de la FNSEA dans mon coeur, car ce syndicat a cautionné pendant des années la politique agricole libre-échangiste menée par nos dirigeants politiques. Si l'agriculture française en est là aujourd'hui, la FNSEA porte une part de responsabilité. Mais sur cette histoire d'exception culturelle, ils ont raison.Le torchon brûle entre la FNSEA et le ministre de l'Agriculture
Stéphane Le Foll, ici à la foire agricole d'Aquitaine le 20 mai dernier, n'est pas assez présent aux côtés des agriculteurs selon les syndicats.
Alors que 10.000 agriculteurs et 600 animaux sont attendus sur l'esplanade des Invalides dimanche, le climat se durcit entre Xavier Beulin et Stéphane Le Foll.
La lune de miel aura duré moins d'un an. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui avait pourtant personnellement insisté auprès de l'Élysée pour que Stéphane Le Foll soit nommé ministre de l'Agriculture en mai 2012, semble aujourd'hui regretter son choix. Il a une nouvelle fois conseillé à Stéphane Le Foll de s'occuper davantage des agriculteurs.
«Je lui demande aujourd'hui d'être un peu plus présent dans la sphère agricole et peut-être un peu moins sur d'autres sujets», a-t-il déclaré jeudi matin sur Europe 1. L'exception culturelle française est la goutte d'eau qui a fait sortir le leader de la FNSEA de sa réserve. Il aurait souhaité, au même titre que de nombreux paysans qu'il représente, que le ministre défende avec autant d'acharnement l'exception agricole française qu'il ne l'a fait pour d'autres sujets en dehors de son champ de compétence. «Ce qui me surprend parfois ce sont les prises de parole de notre ministre de l'Agriculture. Il s'exprime peut-être moins sur l'agriculture que sur d'autres sujets. Nous attendons qu'il soit peut-être un peu plus impliqué sur la sphère agricole, d'autant qu'il y a beaucoup d'enjeux en ce moment, la PAC (politique agricole commune), les aléas climatiques…», a poursuivi le leader syndical.
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Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Complètement d'accord. Mais il serait temps de réorienter les aides à la production correctement.
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Les agriculteurs dans mon département sont déjà des fonctionnaires européens : 50 A 60% de leur revenus provient des aides européennes.
Je suis ancien éleveur ovin.
L'agriculture ne survit uniquement a la cee.
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L'agriculture ne survit uniquement a la cee.
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Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Ce qu'il y a, c'est que toutes les productions ne sont pas aidées de la même façon.
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Il convient de rappeler que la France est contributeur net à l'UE, c'est-à-dire que la France verse plus d'argent à l'UE que ce qu'elle reçoit sous forme de subventions. L'argent des subventions européennes, ce n'est qu'une partie de notre argent, qui nous revient avec une étiquette "européenne". Et la PAC a organisé la chute des cours, donc la ruine de nos agriculteurs.freeze a écrit :Les agriculteurs dans mon département sont déjà des fonctionnaires européens : 50 A 60% de leur revenus provient des aides européennes.
Je suis ancien éleveur ovin.
L'agriculture ne survit uniquement a la cee.
Donc il faudrait dire merci à l'UE ? Et puis quoi encore ?
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
la faute a qui ?
la fnsea défend avant tout les éleveurs et céréaliers ^^ et les gros en priorité de surcroit ^^
tout en privilégiant l'agriculture intensive et productiviste
la fnsea défend avant tout les éleveurs et céréaliers ^^ et les gros en priorité de surcroit ^^
tout en privilégiant l'agriculture intensive et productiviste
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
@johanno
les francais (tous) paient pour une minorité donc : les agriculteurs ^^
ce ne sont que des emplois aidés ^^
les francais (tous) paient pour une minorité donc : les agriculteurs ^^
ce ne sont que des emplois aidés ^^
Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
Nous sommes à peu près d'accord sur les responsabilités de la FNSEA. Et au-delà de la FNSEA, il y a les responsabilités des gouvernements successifs français et étrangers, qui ont négocié les différents accords européens.freeze a écrit :la faute a qui ?
la fnsea défend avant tout les éleveurs et céréaliers ^^ et les gros en priorité de surcroit ^^
tout en privilégiant l'agriculture intensive et productiviste
Mais de grâce, arrêtons de dire que nos agriculteurs survivent grâce à l'UE, comme s'il fallait dire merci à l'UE, alors que l'UE a organisé la ruine des agriculteurs...
Oui, d'une certaine façon, ce sont des emplois aidés. Mais je pense que beaucoup d'agriculteurs aimeraient vivre de leur production, sans avoir à dépendre de subventions. Et s'ils ne parviennent plus à vivre de leur production, c'est à cause de décisions politiques, prises ces dernières décennies, et qui ont organisé la chute des cours.freeze a écrit :@johanno
les francais (tous) paient pour une minorité donc : les agriculteurs ^^
ce ne sont que des emplois aidés ^^
la France qui,Re: 10 000 agriculteurs en colère attendus à Paris
C'est simplement le fait de vouloir industrialiser l'agriculture en tuant la paysannerie.
Et pour être précis au niveau agricole :
la France qui, malgré une agriculture moderne et productive, reçoit chaque année du budget agricole deux milliards d'euros de plus que ce qu'elle y verse. C'est elle, sous l'impulsion du président de la République, qui a pris la tête des pays opposés à la réforme proposée par la Commission. La France demeure néanmoins contributrice nette au budget global de l'Union à hauteur d'environ un milliard d'euros par an.
Et pour être précis au niveau agricole :
la France qui, malgré une agriculture moderne et productive, reçoit chaque année du budget agricole deux milliards d'euros de plus que ce qu'elle y verse. C'est elle, sous l'impulsion du président de la République, qui a pris la tête des pays opposés à la réforme proposée par la Commission. La France demeure néanmoins contributrice nette au budget global de l'Union à hauteur d'environ un milliard d'euros par an.
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