Qu'en pensez vous ?Contre l'anxiété ou l'insomnie, l'usage des benzodiazépines reste élevé. Les Français se placent à la deuxième place européenne, selon un rapport de l'Agence du médicament.
Chaque année, un Français sur cinq consomme au moins une benzodiazépine (type Xanax, Lexomil, Temesta, Seresta…) ou un médicament apparenté (Stilnox, Imovane, Myolastan…), selon le bilan dévoilé lundi soir par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Au total, 22 benzodiazépines sont prescrites en France, essentiellement dans deux indications: l'anxiété et l'insomnie.
Résultat, avec 134 millions de boîtes consommées en 2010, la France se range à la deuxième place, derrière le Portugal pour les anxiolytiques et après la Suède pour les hypnotiques (voir infographies). La baisse amorcée depuis une dizaine d'années marque le pas et la courbe semble même repartir à la hausse depuis deux ans.
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Possibilité de faire du sur-mesure
«On consomme beaucoup de benzodiazépines, c'est vrai, concède le Pr Jean-Pierre Clément, chef du pôle de psychiatrie de la personne âgée de l'hôpital Esquirol, à Limoges), mais il faut nuancer le constat car ces psychotropes présentent des avantages par rapport à d'autres molécules comme les neuroleptiques ou les antipsychotiques. D'autant qu'avec une vingtaine de molécules ayant des propriétés différentes, notamment certaines qui ont des durées d'action courtes, il est possible de faire du sur-mesure.»
Insister sur les conditions d'une bonne prescription et rester prudent en raison du risque de chutes, en particulier chez les personnes âgées, ne signifie pas qu'il faille jeter le bébé avec l'eau du bain. «Il ne faut tomber ni dans la caricature ni dans la stigmatisation», avertit le Pr Clément. La polémique sur le rôle éventuel des benzodiazépines dans la survenue de la maladie d'Alzheimer est loin d'être close car les études sont contradictoires. Ce qui est sûr, c'est que les benzodiazépines et apparentés restent des médicaments fort utiles. À condition de les utiliser correctement…
Nomadisme médical
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«Il faut insister sur le fait que le seul usage intéressant de ces traitements se situe dans le contexte d'une anxiété ou d'une insomnie réactionnelle et pour une période très courte», précise Bernard Granger, professeur de psychiatrie à l'université Paris-Descartes et chef de service à l'hôpital Tarnier, à Paris.
Dans 90 % des cas, la première prescription d'une benzodiazépine est faite par un médecin généraliste, mais l'Afssaps souhaite mieux encadrer les conditions de prescription.
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