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Jamais une campagne d’une telle ampleur n’a été organisée en France : 30.000 femmes sont invitées à subir une explantation de leurs prothèses mammaires fabriquées par la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP). Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a émis vendredi matin cette recommandation "à titre préventif et sans caractère d’urgence". À ce jour, plus de 1.051 ruptures ont été enregistrées et neuf femmes ont déclaré des cancers.
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Alors pourquoi ouvrir le parapluie? Parce que les prothèses PIP, retirées du marché en mars 2010, affichent "un taux de rupture à moins de dix ans supérieur à la normale et contiennent un gel non conforme", affirme Jean-Claude Ghislain, de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Pour produire à moindre coût, le fabricant varois PIP avait en effet recours à une "double ligne de production". Au lieu de remplir ses implants avec du gel de silicone homologué, il utilisait pour partie du gel de silicone industriel, cinq à dix fois moins cher. Le procédé aurait engendré une économie d’environ 1 million d’euros par an. En cas de rupture ou de fuite de ces prothèses fragilisées, le gel "low cost" irritant se libère dans les tissus et peut provoquer de fortes inflammations.
Un numéro vert pour les femmes qui doutent
Quelque 523 explantations préventives ont été pour l’instant effectuées. Des milliers d’autres devraient suivre. "Toute patiente opérée reçoit un certificat indiquant le nom et l’origine de la prothèse", assure la Direction générale de la santé, qui a mis en place un numéro vert*. Le retrait, entièrement remboursé (voir ci-dessous), sera proposé à toutes les femmes porteuses de prothèses PIP, sans aucune obligation. Dans les agences régionales de santé, un numéro spécial sera mis en place début janvier ainsi qu’une liste des établissements autorisés à pratiquer cet acte (500 dans toute la France). Les femmes refusant l’explantation devront subir un examen clinique et une échographie tous les six mois jusqu’au remplacement obligatoire de leurs prothèses, celles-ci ayant une "durée de vie" limitée (dix à quinze ans).
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Un contrôle sous-traité à une société allemande
"L’Afssaps n’effectue aucun contrôle direct pour les produits de comblement comme le Botox. Elle délègue à des sociétés extérieures, qui confirment que le produit est conforme à la norme européenne", poursuit Me Courtois.
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Depuis l’éclosion du scandale, l’Afssaps a lancé une "campagne complète d’inspection" des sites de fabrication de prothèses. Résultats attendus début 2012.
* 0 800 636 636
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