Bactérie Eceh : l'origine de l'épidémie reste inexpliquée

Vous souhaitez parler des problèmes liés à la santé (Sécurité Sociale, maladie...) dans notre pays, venez en parler içi
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Message non lu par politicien » 05 juin 2011, 10:06:00

Bonjour,
La traque de l'Escherichia coli (Eceh), la bactérie tueuse, se poursuit ce samedi. Les enquêteurs s'orientent notamment sur la piste d'un restaurant allemand, où plusieurs clients ont été contaminés
 Les concombres espagnols ont finalement été mis hors de cause dans la propagation de cette bactérie, qui a tué 19 personnes en Europe, dont 18 en Allemagne. Mais leur mise en cause initiale a provoqué un vent de panique chez les consommateurs, et des pertes financières abyssales pour les producteurs. Paris va réclamer l'indemnisation des maraîchers lésés.

La piste de la fête démentie. L'hebdomadaire Focus évoquait samedi la possibilité que la maladie se soit propagée au cours d'une fête sur le port de Hambourg qui, du 6 au 8 mai, a rassemblé 1,5 million de personnes. Le magazine affirmant même que c'était une piste privilégiée par l'Institut fédéral Robert Koch (RKI), chargé de la veille sanitaire. Mais ce dernier a affirmé que ces informations ne concordent pas avec celles dont il dispose «et sont en contradiction avec le profil épidémiologique de départ».

Le restaurant de poisson innocenté. La piste d'un restaurant de Lübeck comme possible origine de la contamination n'est pas avérée, selon les autorités sanitaires du Schleswig-Holstein (nord). Le quotidien régional "Lübecker Nachrichten" affirmait samedi que les enquêteurs de la police fluviale de la région étudiaient la piste d'un restaurant dont 17 clients sont contaminés. Auparavant, le Süddeutsche Zeitung avait évoqué la piste d'un restaurant où un séminaire syndical regroupant 34 femmes s'était déroulé à la mi-mai. Huit auraient contracté la maladie et une en serait morte. Ces informations ne sont pas «corroborées par les faits actuellement», assure Christian Seyfert, du ministère régional de la protection des consommateurs.

Le mystère de la bactérie Eceh toujours pas dénoué. Selon des quotidiens allemands, la bactérie aurait peut-être fait un 19e mort en Allemagne, dans le Brandebourg (nord-est, Etat fédéré autour de Berlin). La souche de la maladie a été identifiée par l'Organisation mondiale de la santé comme une forme rare d'une bactérie Escherichia coli, déjà connue mais jamais décelée à l'occasion d'une épidémie. Douze pays, dont la France, ont déjà signalé des cas de contamination. Le vecteur de cette contamination, qui touche plus particulièrement les femmes, reste inconnu. Les légumes ont été incriminés, mais rien n'est moins sûr désormais.

Des pertes estimées 5 millions d'euros en France. Les maraîchers français estiment à 5 millions d'euros les pertes subies cette semaine. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, se rendra lundi à Bruxelles pour demander des indemnisations pour les producteurs de fruits et légumes français pénalisés. Il l'a annoncé vendredi soir depuis Washington, dans le cadre de la préparation d'une réunion du G20.

L'Allemagne compte sur Bruxelles. C'est à l'UE que l'Allemagne pourrait s'en remettre pour indemniser les producteurs lésés, a annoncé ce samedi l'ambassadeur allemand à paris, Reinhard Schäfers, sur Europe 1 : «Regardez la dimension de la catastrophe. Il me semble que c'est plus grave que les pertes de quelques producteurs, d'ailleurs pas uniquement chez vous, mais chez nous aussi», a-t-il déclaré avant d'affirmer que l'Allemagne ne comptait pas elle-même indemniser les agriculteurs européens.

«Ne jouons pas les apprentis sorciers en allégeant les contrôles sanitaires». Depuis Washington, Bruno Le Maire a également insisté sur les contrôles alimentaires. «Ne jouons pas les apprentis sorciers en allégeant les contrôles sanitaires. Ce serait de la folie», a dit le ministre avant de préciser : «Chacun sait que certains pays en Europe sont favorables à une réduction du budget de la politique agricole commune (PAC) et à la renationalisation des politiques agricoles, ce qui veut dire que chacun adopte ses propres règles, ses propres normes. C'est précisément la mauvaise direction», a encore affirmé le ministre. «On a besoin d'une sécurité sanitaire totale. Elle a un coût. Si on veut assurer la traçabilité des aliments, il faut des contrôles et un financement public pour cela», a t-il poursuivi.                   Le Parisien.fr 
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 05 juin 2011, 12:54:00

Les allemandsont unpeu vite dénoncé le concombre pervers,la tomate tueuse, ou de radis meurtrier !

5 millions de pertes/semaine en France, pareil en Belgique et en Hollande, et sans doute le quadruple en Espagne ...

C'est l'Allemagne qui devrait payer,d'autant plus que la contamination est locale (Hambourg)

 
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Nico37
Messages : 18652
Enregistré le : 24 avr. 2011, 00:00:00

Message non lu par Nico37 » 05 juin 2011, 22:15:00

 
http://www.mediapart.fr/article/offert/ ... de815c7512


Bactérie: un ADN monstrueux crée le chaos


Même si de nombreuses questions restent non résolues, l'étau scientifique se resserre autour de la bactérie tueuse du concombre... qui n'a finalement peut-être rien à voir avec le concombre. Jeudi 2 juin, deux laboratoires, l'un chinois, l'autre américain, ont publié simultanément la séquence ADN du microbe qui a provoqué une épidémie de syndrome hémolytique et urémique (SHU), tuant au moins 19 personnes en Allemagne et une en Suède.

Image
Ces travaux ont été réalisés dans le délai record de trois jours grâce à des machines de séquençage «de troisième génération» fabriquées par la firme californienne Life Technologies  Corporation. Ils démontrent que la bactérie apparue dans la région de Hambourg est un nouvel agent pathogène, résultant d'une combinaison génétique très complexe. Elle est différente de toutes les bactéries de la même famille qui ont produit des épidémies de SHU dans le passé.Ce caractère à la fois complexe et nouveau explique les difficultés des scientifiques allemands du Robert Koch Institute, qui ont couru sur une fausse piste et se sont... plantés en beauté avec le concombre espagnol !
Cette erreur a entraîné une avalanche de critiques contre les autorités sanitaires allemandes. Elle est en passe de provoquer une crise européenne. Les producteurs espagnols crient leur colère, le président Zapatero en profite pour faire oublier ses mauvais sondages, la chancelière Angela Merkel chancelle et réfléchit à un dédommagement de l'Espagne. La Russie, qui n'a pas l'habitude de faire dans le détail, interdit l'importation de légumes frais en provenance de toute l'Union européenne... 
Bref, une séquence d'ADN inédite provoque le chaos. Mais l'obstination des biologistes associée aux outils les plus récents de la génomique va peut-être permettre d'y voir enfin plus clair. Un premier communiqué scientifique a été diffusé le 2 juin par l'Institut de génomique de Pékin (Beijing Genomics Institute ou BGI), qui se trouve en fait à Shenzhen, près de Hong Kong. Les biologistes chinois, qui ont travaillé avec les chercheurs du centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf, confirment qu'il s'agit d'une bactérie Escherichia coli entéro-hémorragique (ECEH, ou EHEC en version anglaise) appartenant au sérotype dit O104.
Ce sérotype est en lui-même assez rare : les épidémies de SHU connues jusqu'ici en Europe ont été plus souvent associées à un autre sérotype appelé O157. Selon Helge Karch, directeur du laboratoire national de consultation sur le SHU à Münster, sur 588 patients ayant contracté un SHU dans les vingt dernières années, seuls deux ont été infectés par une bactérie O104. Cette dernière s'est manifestée pour la première fois en 1994 à Helena, dans le Montana, où elle a provoqué une petite poussée épidémique. On ne l'avait guère revue depuis.

ImageImage informatique de la séquence génétique de la bactérie tueuse 
Mais d'après les scientifiques chinois, la bactérie actuellement recherchée possède une combinaison génétique inédite, qui n'a jamais été impliquée dans une épidémie antérieure. L'analyse bio-informatique effectuée par le BGI a révélé que cette bactérie E. coli est issue d'une nouvelle souche bactérienne, hautement infectieuse et toxique.La séquence de cette nouvelle bactérie présente 93% de similarité avec une lignée d'Escherichia coli dite EAEC 55989, qui a été précédemment isolée en République centrafricaine et qui est connue pour provoquer de graves diarrhées.
Ce n'est pas tout : la tueuse de Hambourg semble être un hybride doté de plusieurs gènes qui accroissent son pouvoir pathogène.


La bactérie aurait pu acquérir ces nouveaux gènes par un processus de « transfert génétique horizontal », au cours duquel deux microbes de souches différentes peuvent échanger des portions d'ADN! Selon un directeur du BGI cité par la revue américaine Science, la bactérie posséderait, en plus des gènes qui l'apparentent aux Escherichia coli, un fragment de gène issu d'une Salmonella enterica, autrement dit une bactérie susceptible de provoquer une salmonellose.

A Carlsbad, en Californie, le laboratoire de la société Life Technologies Corporation a lui aussi séquencé l'ADN de la bactérie, en association avec l'Hôpital universitaire de Münster. L'analyse des scientifiques californiens recoupe celle de leurs collègues chinois, confirmant que l'on a affaire à un nouvel hybride qui associe des gènes de bactérie ECEH avec des gènes de bactéries E. Coli «entéro-agrégatives» (EAEC). Le laboratoire de Carlsbad ne confirme pas le lien avec les salmonelles, mais son travail est encore préliminaire.

En résumé, les travaux des deux laboratoires montrent que la nouvelle bactérie doit son pouvoir pathogène à une combinaison génétique très particulière. Qui plus est, ses caractéristiques biologiques lui donnent une forte résistance aux antibiotiques.
Comment ce redoutable microbe a-t-il émergé? Ce type de bactérie provient au départ d'un réservoir animal, le plus souvent des animaux d'élevage (bovins, moutons, chèvres). Mais sa transmission à l'homme peut emprunter un chemin indirect. En l'occurrence, même si la piste du concombre espagnol est écartée, les chercheurs pensent toujours que l'hypothèse la plus plausible est que la bactérie s'est transmise à l'homme par l'intermédiaire de crudités ou de légumes frais.
Une spéculation plus farfelue, qui commence à fleurir sur Internet, met en avant le scénario d'une création en laboratoire, voire d'une arme bactériologique inventée par des bioterroristes… Mais aucun fait ne permet d'étayer ce genre d'hypothèses.

Il est beaucoup plus probable que l'on ait affaire à une bactérie apparue de manière naturelle, bien qu'inhabituelle. La meilleure connaissance du génome du microbe de Hambourg devrait aider à retracer son parcours initial. L'épidémie prend désormais une dimension internationale.
A la date du 3 juin, on recense plus de 2000 personnes infectées en Allemagne, plus de 1000 cas d'infection dans d'autres pays d'Europe (Suède, Danemark, Pays-Bas, Grande-Bretagne, France) et deux aux Etats-Unis. Identifier la source infectieuse, stopper la propagation de l'épidémie : tel est l'enjeu de la course contre la montre dans laquelle sont lancés les scientifiques. Les techniques de pointe de la génomique suffiront-elles pour la gagner?


Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 05 juin 2011, 22:57:00

Comme pour la grippe "porcine", comment sait-on que les 3000 cas recensés soient dus à cette bactérie ?

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Message non lu par politicien » 07 juin 2011, 16:22:00

Bonjour,

Alors que le mystère demeure sur l'origine de la bactérie E.coli (Eceh) et que l'on note un ralentissement du nombre de cas, le bilan de cette épidémie hors normes s'est alourdi ce mardi. Deux nouvelles victimes ont été recensées en Allemagne, portant à 25 morts le bilan total, dont 24 dans ce pays, ont annoncé les autorités sanitaires de Basse-Saxe (nord).                               S'y ajoute une femme morte en Suède, après avoir été infectée lors d'un voyage en Allemagne. Les deux nouvelles victimes sont deux femmes, l'une âgée de 74 ans et l'autre de 88 ans, mortes respectivement mardi 31 mai et mercredi 1er juin alors qu'elles présentaient les symptômes d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU), des troubles rénaux graves provoqués par la bactérie Eceh.L'origine de la contamination, qui a touché 13 pays européens, voire les Etats-Unis et le Canada, où des cas suspects ont été signalés, reste toujours inexpliquée. 


 Après avoir un temps soupçonné des concombres espagnols, les autorités sanitaires allemandes pensaient avoir trouvé la source dans une exploitation bio produisant des graines germées dans le nord du pays, mais les premiers résultats de prélèvements effectués sur place se sont révélés négatifs.


    
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Emmanuel
Messages : 968
Enregistré le : 09 févr. 2011, 00:00:00

Message non lu par Emmanuel » 07 juin 2011, 17:27:00

Message supprimé
Modifié en dernier par Emmanuel le 04 juil. 2014, 16:15:21, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 07 juin 2011, 17:36:00

Une infection E. coli, c'est toujours alimentaire.

Emmanuel
Messages : 968
Enregistré le : 09 févr. 2011, 00:00:00

Message non lu par Emmanuel » 07 juin 2011, 17:38:00

Message supprimé
Modifié en dernier par Emmanuel le 04 juil. 2014, 16:15:29, modifié 1 fois.

Avatar du membre
geekmature
Messages : 207
Enregistré le : 09 oct. 2009, 00:00:00
Localisation : LILLE

Message non lu par geekmature » 07 juin 2011, 18:57:00

Tout le monde a des e coli dans les intestins et les urines, mais dans ce cas la bactérie est plus virulente et résistante aux antibiotiques, c'est aussi le résultat de l'utilisation innapropriée des antibio. Les bactéries et microbes (staphylocoque par ex) et puis après les virus qui entraineront des infections non maitrisables icon_neutral
Démocratie, vous avez dit démocratie!!

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 07 juin 2011, 19:09:00

"c'est aussi le résultat de l'utilisation innapropriée des antibio"

Oui, dans l'élevage animal.

Emmanuel
Messages : 968
Enregistré le : 09 févr. 2011, 00:00:00

Message non lu par Emmanuel » 07 juin 2011, 19:22:00

Message supprimé
Modifié en dernier par Emmanuel le 04 juil. 2014, 16:15:43, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Ayahuasca
Messages : 1095
Enregistré le : 13 août 2009, 00:00:00

Message non lu par Ayahuasca » 07 juin 2011, 19:29:00

Nombrilist a écrit : Comme pour la grippe "porcine", comment sait-on que les 3000 cas recensés soient dus à cette bactérie ?
Ils font des teste systématiques  tout simplement pour traiter ces cas en priorité sur toutes les autres urgences non vitales d'une part et pour mener un interrogatoire précis sur chaque patien d'autre part afin de remonter la piste, et visiblement, la pente est rude.

Ceci écrit, l'idée seule d'imaginer les allemands devoir renoncer en masse aux légumes est assez plaisante... icon_cheesygrin
"Oh, but you can't expect to wield supreme executive power just because some watery tart threw a sword at you." Dennis, Monty Python's Holy Grail

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 07 juin 2011, 19:36:00

"Pourtant si quelqu'un a l'Escherichia Coli a l'hôpital... Son voisin de chambre peut pas l'avoir ?"

Non, sauf si le malade sort des chiottes sans se laver les mains et que l'autre touche la poignée et se lèche les mains goulument ensuite. Et encore, même ainsi, le risque de contamination n'est pas de 100%.

"Ils font des teste systématiques  tout simplement"

Une PCR, c'est 180 euros. J'ai du mal à croire que les allemands aient déboursé des millions d'euros en dépistage.

Emmanuel
Messages : 968
Enregistré le : 09 févr. 2011, 00:00:00

Message non lu par Emmanuel » 07 juin 2011, 19:38:00

Message supprimé
Modifié en dernier par Emmanuel le 04 juil. 2014, 16:15:51, modifié 1 fois.

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 07 juin 2011, 19:40:00

A condition de pas les boire ....  icon_biggrin

Répondre

Retourner vers « Santé »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré