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Ces données dérobées, puis diffusées sur le Dark Web, montrent la pression à laquelle faisait face l’agence pour approuver au plus vite le vaccin Pfizer-BioNTech.
Des documents confidentiels dérobés à l’Agence européenne des médicaments (EMA) le 9 décembre 2020 refont surface dans le Dark Web. Le Monde a pu en récupérer une partie, et une équipe européenne de journalistes les a épluchés. L’ensemble comprend une vingtaine d’éléments, essentiellement autour du dossier d’évaluation du vaccin de Pfizer-BioNTech. Il comprend également 19 courriels, échangés entre le 10 novembre et le 25 novembre par divers responsables de l’agence, dont certains auraient été « manipulés » par les hackeurs, a averti l’EMA, vendredi 15 janvier, dans un communiqué. Toutefois, dans un échange avec Le Monde, l’agence reconnaît que « les courriels divulgués reflètent les problèmes et les discussions qui ont eu lieu ».
Parmi les e-mails, qui apparaissent dûment datés, avec les différents destinataires visibles, donc a priori moins susceptibles d’avoir fait l’objet de manipulations, cinq permettent de toucher du doigt la pression à laquelle faisait face l’agence pour approuver au plus vite un premier vaccin contre le Covid-19. Dans un échange daté du 12 novembre, une responsable de l’EMA signale par exemple une discussion avec la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides. Celle-ci s’étant engagée « à ce que tous les Etats membres reçoivent le vaccin en même temps », elle aurait alors insisté sur l’importance de ne pas les « forcer » à utiliser des procédures nationales à cause de délais dans le processus d’autorisation officiel. Selon une directive de l’UE, les Etats peuvent en effet utiliser des médicaments non autorisés par l’EMA en cas d’épidémie.
Le 19 novembre, un haut responsable de l’EMA évoque également une conférence téléphonique avec la Commission européenne qui se serait tenue dans « une atmosphère plutôt tendue, parfois même un peu désagréable, qui donne une idée de ce que à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non ». Le lendemain, dans un échange avec l’Agence danoise du médicament, le même responsable se dit surpris qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ait « clairement identifié les deux vaccins qui pourraient être approuvés avant la fin de l’année [Pfizer-BioNTech et Moderna]. Il y a encore des problèmes avec les deux », souligne l’agent.
(...)
Quelle que soit la lecture de ces documents, les faits sont les suivants : le vaccin de Pfizer-BioNTech sera finalement approuvé le 21 décembre 2020 par l’EMA, soit trois semaines après le Royaume-Uni et deux semaines après les Etats-Unis, ce qui montre que l’Agence européenne a malgré tout pris un certain temps pour résoudre ce problème de qualité avant de donner son feu vert. Un délai qui était pourtant jugé « difficilement acceptable par la Commission européenne », d’après un échange de courriels entre collègues de l’EMA daté du 19 novembre : « Quoi que nous fassions, accélérer le processus pour s’aligner [sur les autres agences] ou prendre le temps nécessaire pour avoir une garantie robuste (…), l’EMA devra faire face aux questions et aux critiques de diverses parties (Commission européenne, Etats membres, Parlement européen, médias, grand public) », y écrit un haut responsable de l’agence. Il n’avait pas prévu qu’une cyberattaque viendrait aussi s’y mêler.
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... 1610796613
Ce que disent les documents sur les vaccins anti-Covid-19 volés à l’Agence européenne des médicaments
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Re: Ce que disent les documents sur les vaccins anti-Covid-19 volés à l’Agence européenne des médicaments
Comme certains et moi-même l'avions dit, il était évident que cette agence avait subit des pressions de toutes parts. Il semblerait cependant que celle-ci ait essayé de faire son taf comme si elle était en temps normal. Mais forcément, cette pression a induit un biais de jugement et la culture de précaution à l'Européenne n'a pas pu prévaloir. Par conséquent, ce vaccin a forcément bénéficié d'un traitement de faveur et il est potentiellement moins safe que ne le serait un autre médicament ou vaccin qui aurait suivi un trajet d'homologation classique.
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