Il s'agit ici de prendre un peu de hauteur de vue, de sortir de questions qui nous beaucoup occupés ces derniers mois (telles que : fallait-il confiner plus tôt ? faut-il fermer les bars ? le gouvernement a-t-il menti sur les masques ?), et d'analyser les difficultés structurelles de notre pays.La crise française du Covid autopsiée par le Suisse Didier Pittet
La mission indépendante nationale d'évaluation dirigée par le professeur genevois Didier Pittet a rendu mardi son premier rapport sur la gestion de l'épidémie en France. Pas de critiques de fond, mais des constats problématiques.
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Tout d'abord, le rapport note un problème que j'avais déjà soulevé : l'expertise scientifique est diluée dans une multitude d'organismes (SPF, ANSM, HAS, académies, HSCP, sociétés savantes…), et la création du Conseil scientifique par le gouvernement n'a rien arrangé. Difficile, dans ces conditions, de déterminer une politique précise...
Dans le même ordre d'idées, l'auteur du rapport a raison de pointer la désorganisation administrative : la gestion de crise est éclatée entre plusieurs organismes ayant entre eux des relations complexes (ARS, préfets de régions, préfets de départements, collectivités locales, etc.).
Il y a eu semble-t-il un loupé administratif sur la gestion des tests. Je n'ai pas forcément saisi toutes les subtilités, mais il faut noter qu'il y a eu un problème à ce niveau.
En revanche, sur les masques, l'auteur du rapport est peu critique, et c'est bien.
La conclusion selon laquelle "la faiblesse française n'a pas été médicale, mais administrative" me semble donc tout à fait pertinente.