Début de déconfinement : Le jour d'après

[politicien]

Début de déconfinement sans incident en Ile-de-France, le bilan des morts à nouveau en hausse

La reprise s’est déroulée sans incident majeur lundi dans les transports publics d’Ile-de-France. Le Conseil constitutionnel a validé la loi prorogeant jusqu’au 10 juillet l’état d’urgence sanitaire et organisant le déconfinement, mais en a censuré des éléments.

Chez le coiffeur et dans les boutiques, masqués pour la plupart, une partie des Français se sont offert de menus plaisirs lundi 11 mai au premier jour du déconfinement, avançant avec prudence et discipline après cinquante-cinq jours de réclusion forcée et dans la crainte d’une nouvelle flambée du coronavirus. Mais ce n’est qu’une reprise partielle de l’activité, et les appels à la prudence se sont multipliés à la veille du déconfinement, sur fond de crainte d’une deuxième vague.

La crainte d’une deuxième vague
Dans son rapport, Jean Castex, chargé par le premier ministre de coordonner la stratégie du déconfinement, appelle à se tenir prêts à un éventuel effet boomerang : « Un reconfinement en urgence doit être anticipé », prévient-il.

Preuve que « l’épidémie est toujours active et évolutive », a insisté lundi soir la direction générale de la santé, 263 nouveaux décès ont été enregistrés en vingt-quatre heures, après les données encourageantes enregistrées dimanche (70 morts), le bilan le plus faible depuis le 17 mars et le début des restrictions.

A ce stade, l’épidémie a donc fait 26 643 morts, mais les admissions en réanimation continuent de baisser.

(...)

Médecins et cliniques demandent la levée du plan blanc

Des syndicats de médecins libéraux, ainsi que la fédération des cliniques privées, demandent au gouvernement de lever le « plan blanc élargi », qui bloque l’activité chirurgicale depuis deux mois, même si Olivier Véran assure lundi que certains établissements « peuvent reprogrammer des opérations ».

Instauré mi-mars afin de libérer un maximum de lits de réanimation pour les malades du coronavirus, le « plan blanc élargi » pose aujourd’hui problème car il « freine la réouverture des blocs opératoires et des services d’endoscopie », affirme la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) lundi. Selon le premier syndicat de médecins libéraux, les agences régionales de santé (ARS) « avancent une pénurie » de certains médicaments « pour empêcher la reprise progressive de l’activité dans les cliniques ».

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https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

Visiblement pas beaucoup d'incident pour ce premier jour ?

[Nombrilist]

L'épidémie, c'est le temps long. Bien évidemment qu'on ne va pas avoir 20 000 contaminations détectées de plus en une seule journée. On verra le résultat dans 3 semaines. En attendant, les hôpitaux d'IdF font comme si la deuxième vague arrivait.

[johanono]

Non, pas beaucoup d'incidents. Mais c'était prévisible. Il était bien évident que tout ne changerait pas du jour au lendemain.

En l'occurrence, de nombreux travailleurs ont continué à faire du télétravail. D'autres ont décalé leurs horaires pour éviter de fréquenter les transports en commun aux heures de pointe. D'autres encore sont restés en arrêt de travail pour garder les enfants. Et globalement, comme la menace est encore très présente dans tous les esprits, les gens sont restés globalement assez prudents (port du masque pour tout le monde dans les transports en commun, règles de distanciation à peu près respectées dans les lieux publics, etc.).

Le retour à la normale se fera de façon progressive. Et de façon progressive, également, les gens oublieront peu à peu les règles de distanciation.

Et puis quand je regarde certaines images des transports en commun à Paris (il y avait quand même foule, même si ça n'était pas une cohue monstrueuse), je ne peux m'empêcher de penser à la chanson de Patrick Sébastien, et je me dis que je ne regrette définitivement pas d'avoir quitté Paris pour la campagne mayennaise !

[Nombrilist]

Si je pouvais, je ferais pareil.

[johanono]

Faire quoi ? Quitter la vie urbaine ? Aller vivre en Mayenne ?

[Nombrilist]

Faire quoi ? Quitter la vie urbaine ? Aller vivre en Mayenne ?

Quitter la vie urbaine, et aller vivre ailleurs. La Mayenne, pourquoi pas.

[Hector]

Fais attention, Johanono. Les événements actuels pourraient très bien faire augmenter le coût de l'immobilier, car ce qui vient de se produire va conduire de nombreux gros employeurs parisiens à mettre leurs salariés en télétravail 80% du temps voire plus. Des parisiens piégés pendant 8 semaines dans des 50 m2 avec 2 gosses voire plus vont en profiter pour s'enfuire vers la verdure à distance raisonnable de Paris, 00 à 300 km. Je vais d'ailleurs y réfléchir, mon épouse très pro-Paris 5 est en train de basculer dans un autre mode de pensée soudainement.

[Nombrilist]

@Hector , tu penses vraiment que le télétravail massif à 80% du temps va devenir la norme dans les grosses boîtes ?

[Hector]

Oui. J'ai entendu mon PdG aujourd'hui d'une part. Déjà qu'il réfléchissait au coût du loyer à La Défense, je pense que cette crise le conduit à y réfléchir très fort. S'il donne 300 €/mois de prime à chaque salarié pour améliorer le logement, plus 50 € d'abonnement internet, la boite sera très bénéficiaire !

[johanono]

Fais attention, Johanono. Les événements actuels pourraient très bien faire augmenter le coût de l'immobilier, car ce qui vient de se produire va conduire de nombreux gros employeurs parisiens à mettre leurs salariés en télétravail 80% du temps voire plus. Des parisiens piégés pendant 8 semaines dans des 50 m2 avec 2 gosses voire plus vont en profiter pour s'enfuire vers la verdure à distance raisonnable de Paris, 00 à 300 km. Je vais d'ailleurs y réfléchir, mon épouse très pro-Paris 5 est en train de basculer dans un autre mode de pensée soudainement.

J'ai encore de gros doutes sur cette idée que le monde pourrait changer à la faveur de cette crise. Moi, j'incline à penser que le monde d'avant reprendra ses droits, progressivement.

Déjà, quand on parle des gens qui ont quitté Paris ou sont sur le point de le faire, il faut distinguer selon la nouvelle destination :
- Dans mon esprit, il s'agit d'aller vivre à la campagne, ou alors dans une petite ville de moins de 50000 habitants située dans un département à dominante rurale.
- Il y a des gens qui quittent Paris pour une autre métropole comme Nantes ou Bordeaux, où il y autant de foule et de bouchons. Mais ça, pour moi, ça ne compte pas. Ces gens-là ne vont pas vivre à la campagne.
- Il y a encore des gens qui quittent Paris et la proche banlieue pour aller vivre dans une banlieue un peu plus lointaine, par exemple la très cossue vallée de Chevreuse, ou une plus anonyme cité pavillonnaire de Seine-et-Marne, mais qui continuent d'utiliser les transports en commun pour venir bosser à Paris. Là encore, pour moi, ça ne compte pas. Pour moi, quitter vraiment Paris, ça veut dire ne plus y travailler.

Oui, bien sûr, certains qui songeaient à quitter Paris pour la campagne passeront peut-être à l'acte. Mais combien ? Entre songer à quitter Paris et le faire vraiment, il y a une différence. Moi, je suis parti quand j'avais 25 ans, j'étais célibataire, sans enfants, pas grand-chose ne me retenait là-bas, j'avais envie de vivre en milieu rural, alors j'ai répondu à une offre d'emploi, et puis voilà... Mais quand on est plus âgé, en couple, à plus forte raison avec des enfants, avec une situation professionnelle déjà acquise, c'est plus compliqué. Pas impossible, mais plus compliqué.

Aujourd'hui, en campagne, les prix de l'immobilier restent très abordables, exception faite de certaines régions touristiques comme le Lubéron ou le littoral. Les prix de l'immobiliers continueront d'augmenter dans certaines grandes métropoles comme Nantes et Bordeaux, et dans certains secteurs très touristiques, mais je ne crois qu'ils augmentent dans le restant des campagnes françaises.

Oui. J'ai entendu mon PdG aujourd'hui d'une part. Déjà qu'il réfléchissait au coût du loyer à La Défense, je pense que cette crise le conduit à y réfléchir très fort. S'il donne 300 €/mois de prime à chaque salarié pour améliorer le logement, plus 50 € d'abonnement internet, la boite sera très bénéficiaire !

Et si ton PDG décide de fermer le site de la Défense pour installer des bureaux à Laval, il fera d'importantes économies, certes, mais crois-tu vraiment que tous tes collègues accepteront ça ?

Faire quoi ? Quitter la vie urbaine ? Aller vivre en Mayenne ?

Quitter la vie urbaine, et aller vivre ailleurs. La Mayenne, pourquoi pas.

Tu sais, en Mayenne, il y a un tissu économique assez dynamique, et beaucoup d'entreprises cherchent à embaucher. Tout dépend de ton secteur d'activités.

Et on y vit très bien. Il n'y a pas de bouchons, ou si peu. Il y a des établissements scolaires de qualité, au moins jusqu'au lycée. Et pour 150000 € (soit le prix d'un clapier à Paris), tu peux te payer une belle maison.

Bien sûr, en termes de divertissements, c'est moins riche qu'à Paris : quelques petits cinémas, un bowling, quelques restaurants... et on a vite fait le tour ! Pareil en terme d'attractions commerciales : tu ne retrouveras pas les Galeries Lafayette ou l'équivalent des Grands magasins parisiens. Mais est-ce bien le plus important ?

Seul vrai bémol : c'est un désert médical. Mais il y a désormais des déserts médicaux un peu partout en France, même dans certains endroits de la région parisienne.

Je parle de la Mayenne parce que c'est ce que je connais, mais bien d'autres départements sont dans la même situation. On laissera de côté le quart nord-est de la France, très sinistré économiquement et socialement.

[Nombrilist]

Sincèrement, si je devais passer de façon pérenne à seulement 4 jours par mois en travail présentiel, je pense qu'en moins de deux ans, j'aurai quitté Paris.

[johanono]

Signalons d'ailleurs que Laval est à 1h15 de Paris en TGV !

[Nolimits]

@Hector , tu penses vraiment que le télétravail massif à 80% du temps va devenir la norme dans les grosses boîtes ?

Un simple constat sur les entreprises qui me sont connues : je suis stupéfait par le nombre de sociétés qui ont décidé le télétravail massif jusqu'à...fin 2020 !
Dans la zone de mon boulot, aujourd'hui, même densité qu'avant...un dimanche ! Incroyable !
Une entreprise voisine a même changer les appellations de ces commerciaux par "ambassadeurs" avec l'objectif d'une réduction de...70% des déplacements !
La cpam impose le télétravail à l'immense majorité de son personnel jusqu'à fin 2020 ! Seules 20 personnes par roulement seront dans les locaux !

A titre perso, objectif d'une réduction de 30% des déplacements, charte de télétravail pérenne avec une simple "recommandation" d'être présent lors des réunions de service.
Mon assistante ne sera plus là que 3j/ semaine. Télétravail pérenne sur les 2 autres jours.

J'ai la sensation quil va y avoir un avant et après covid !

[pierre30]

Non, pas beaucoup d'incidents. Mais c'était prévisible. Il était bien évident que tout ne changerait pas du jour au lendemain.

En l'occurrence, de nombreux travailleurs ont continué à faire du télétravail. D'autres ont décalé leurs horaires pour éviter de fréquenter les transports en commun aux heures de pointe. D'autres encore sont restés en arrêt de travail pour garder les enfants. Et globalement, comme la menace est encore très présente dans tous les esprits, les gens sont restés globalement assez prudents (port du masque pour tout le monde dans les transports en commun, règles de distanciation à peu près respectées dans les lieux publics, etc.).

Le retour à la normale se fera de façon progressive. Et de façon progressive, également, les gens oublieront peu à peu les règles de distanciation.

Et puis quand je regarde certaines images des transports en commun à Paris (il y avait quand même foule, même si ça n'était pas une cohue monstrueuse), je ne peux m'empêcher de penser à la chanson de Patrick Sébastien, et je me dis que je ne regrette définitivement pas d'avoir quitté Paris pour la campagne mayennaise !

+1
J'ai des collègues qui repartent sur Paris apres 2 mois de confinement dans le sud. En regardant les images des transports en commun, ça respire un peu l'inquiétude.
Mais des que la crise aura passé les habitudes reprendront. Le télétravail fera un bond en avant et des gens s' eliogneront de Paris pour n' aller au bureau qu'une ou 2 fois par semaine mais ça restera une minorité.
J'ai aimé Paris pour y faire la fête en etant celibataire sans enfant. Mais ensuite c'est franchement pas mon truc.

[pierre30]

Oui. J'ai entendu mon PdG aujourd'hui d'une part. Déjà qu'il réfléchissait au coût du loyer à La Défense, je pense que cette crise le conduit à y réfléchir très fort. S'il donne 300 €/mois de prime à chaque salarié pour améliorer le logement, plus 50 € d'abonnement internet, la boite sera très bénéficiaire !

Oui probablement.
Dans ma boîte ils avaient essayé de déplacer des services en province pour gagner sur le coût de l'immobilier.
Ils y sont très partiellement parvenus : les gens n'étaient pas prêts à déménager et ça risquait de créer un énorme turn-over.