Peut être en avez-vous déjà parlé sur le forum (je ne lis pas tout ... ).
https://blogs.mediapart.fr/laurentlagro ... mmunitaire
Je trouve cette piste particulièrement intéressante.BCG et Covid-19 : comment soutenir votre système immunitaire ?
Laurent Lagrost est Directeur de Recherche à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. Il a dirigé le centre de recherche UMR1231 de l’Inserm et de l’Université de Bourgogne à Dijon et a coordonné le Laboratoire d’Excellence LipSTIC du Programme Investissements d’Avenir.
Didier Payen est Professeur Emerite à l 'Université Paris 7 et Professeur d’Anesthésie-Réanimation. Il a été Chef du Service d'Anesthésie-Réanimation de l’Hôpital Lariboisière à Paris.
Difficile à comprendre et à admettre, mais le même agresseur, le virus SARS-CoV-2, peut soit cohabiter avec nous, soit nous rendre malade et même nous tuer ! Les enfants infectés par le SARS-CoV-2 sont peu malades alors qu’ils peuvent être des vecteurs importants. A l’inverse, des sujets âgés peuvent présenter des formes sévères et critiques de la Covid-19 avec une charge virale relativement faible. De plus, les nombreuses co-morbidités ou facteurs de risque peuvent diminuer encore la capacité de tolérance ou de lutte vis-à-vis de l’agent infectieux. Pourquoi ? La réponse à cette question est fondamentale car elle peut éclairer de nouvelles pistes thérapeutiques.
En virologie et en infectiologie, face à un nouveau virus tel que le SARS-CoV-2, le réflexe de la médecine consiste à identifier l’ennemi, puis à le combattre puisqu’il est l’origine de tous les maux. Ainsi, dans le contexte de la Covid-19, la culture et la tradition pasteuriennes conduisent à solliciter l’immunité acquise en mettant en chantier, sans attendre, la mise au point d’un vaccin. En parallèle, différents traitements anti-viraux sont testés, seuls ou en cocktail. Cette démarche académique est indispensable. Elle parait logique puisque le virus SARS-CoV-2 est bien la cause de la maladie Covid-19. Donc, terrasser le premier devrait conduire à bloquer l’apparition de la seconde. Cependant, nos concitoyens ont été avertis qu’il faudra au minimum dix-huit mois pour aboutir à la mise au point et production d’un vaccin, et les traitements anti-viraux, seuls ou en combinaison, n’ont pour l’instant rien produit de très convaincant. Ainsi, le Docteur Philippe Klein, Médecin-Chef en poste à Wuhan tout au long de la crise dans la province de l’Hubei, a lancé un appel poignant. Il a exhorté la France et le Monde à appliquer sans retard et sans réserve la méthode chinoise pour combattre et vaincre la Covid-19. Il s’agit de combiner un confinement strict à une méthode de dépistage systématique des sujets positifs, afin de les identifier et de les isoler. C’est ce à quoi nous avions nous-même appelé à travers notre article fondateur publié dans Le Quotidien du Médecin le 6 mars 2020 : « La Covid-19 est un réel danger ». Nous avons ensuite renouvelé et relayé l’appel, notamment dans l’article « Tester, tester, tester : cap ou pas cap ? » du 18 mars 2020, ou encore «Il faut passer la vitesse supérieure : confinement total et identification/isolement des français infectés» du 20 mars 2020. Dans l’état actuel des choses, et dans le contexte qui est le nôtre, il semble en effet, en première analyse, n’exister aucune méthode alternative puisque tous les traitements envisageables et disponibles pour éradiquer le virus ont été vains, pour une large part et pour l’instant.
Le virus attaque, la réponse inflammatoire tue
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La méthode chinoise n’est appliquée que partiellement dans notre pays. Le confinement n’est pas aussi drastique que le prônait la recette chinoise du Docteur Klein et le dépistage massif tarde encore, en attente de la mise en place de méthodes simples et praticables pour le plus grand nombre. Plus de deux mois déjà que nous travaillons tous les deux en collaboration et en fraternité pour lire la littérature internationale, nous en nourrir et conduire ensemble une analyse la plus rigoureuse possible des données parfois contradictoires. A l’instar du philosophe Gaston Bachelard, nos esprits scientifiques naïfs à la Covid-19 se sont peu à peu formés en se réformant. Ce que nous savons aujourd’hui ? C’est que, bien que nous ayons beaucoup appris, nous savons encore bien peu de choses… Dans notre parcours initiatique au pays de la Covid-19, nous avons, l’un avec l’autre, décidé de rassembler nos efforts et de concentrer notre intérêt sur la compréhension de la maladie, son étiologie et ses conséquences redoutables, plutôt que sur le virus SARS-CoV-2 qui, lui, habite le domaine immense de l’infiniment petit.
Dès notre article du Quotidien du Médecin du 6 mars 2020, nous nous interrogions déjà sur « l’origine de l’hétérogénéité de la réponse des individus face à ce virus, entre l’absence de symptôme et la survenue d’un état grave potentiellement mortel ». Cette question suggérait « l’impérieuse nécessité de connaitre la réponse inflammatoire de l’hôte à l’antigène viral ». Dans notre article du 17 mars 2020, nous invitions à « ne pas confondre infection et inflammation ». Nous poursuivions en indiquant que « la compréhension de l’inflammation au cours du sepsis pourrait constituer une des clés de la prise en charge des patients souffrant de Covid-19 ». En d’autres termes, si le SARS-CoV-2 est à l’origine de l’attaque, c’est bien la réponse inflammatoire de l’hôte qui tue. Plusieurs personnels soignants en première ligne l’ont confirmé ces derniers jours.
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Comme il vient d’être publié le 23 mars 2020 dans le prestigieux Science, l’étude des Professeurs Netea et Bonten vient de démarrer. Elle a pour objectif d’apporter une preuve clinique de l’intérêt de stimuler le système immunitaire par le BCG pour combattre l’infection au SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19. La même approche a été choisie par le Max Planck Institute à Gottingen an Allemagne pour vacciner des personnels soignants dans plusieurs centres de réanimation. Dans la crise sanitaire qui nous frappe avec une violence inouïe, le BCG pourrait ainsi préparer le système immunitaire des patients afin de leur fournir un arsenal pour combattre des agents pathogènes au sens large et le virus de la Covid-19 en particulier. Des premiers résultats sont attendus dans quelques semaines, à quelques mois, ce qui parait évidemment bien long dans l’urgence qui est aujourd’hui la nôtre. L’appel à la mobilisation des immunités innées et entraînées ouvrira probablement de nouveaux débats, notamment d’un point de vue éthique. Si cette hypothèse était jugée suffisamment solide par les experts, devrait-t-on attendre les résultats définitifs avant de vacciner ? Si un effet positif se faisait rapidement jour, avec une diminution sensible des formes sévères chez les sujets vaccinés BCG, serait-t-il alors acceptable de mener l’étude néerlandaise à son terme compte tenu alors de la perte de chance des participants du groupe placebo ?
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Et vous ?
A noter que ce médecin a été l'un des premier à avertir que ce virus lui semblait extrêmement dangereux.
Par contre si je comprends avec ou après le confinement il faudrait un dépistage massif !!!