Le confinement, oui mais pourquoi ?
Le confinement, oui mais pourquoi ?
J'ouvre cette discussion car la situation actuelle est source de nombreux malentendus, de pressions et actions contradictoires.
Le "confinement" actuel est une mesure extrêmement liberticide et aux conséquences économiques terribles. Au départ l'idée était de ralentir la dynamique de l'épidémie pour ne pas dépasser notre capacité de soin. C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
Or dès la mise en place de ce confinement, un malentendu s'est installé. Le citoyen lambda pense que le but est d'éradiquer l'épidémie et que mieux nous serons confinés, plus vite cela passera. Or c'est le contraire, le confinement est amené à durer encore plus longtemps si la dynamique est suffisamment ralentie. en effet le pic sera d'autant plus décalé dans le temps.
S'ajoute à cette hystérie collective une perte de sang froid des soignants débordés. Pris dans la nasse créée par l'austérité, les soignants font eux-mêmes pression pour restreindre encore plus nos libertés. Érigés au stade de demi-dieux vivants par la population, ils ont une influence sociétale et politique importante alors que ce n'est pas leur fonction.
Tout cela amène à une situation anxiogène dont on a du mal à voir une issue à court terme sauf à trouver un traitement efficace rapidement. Le dé-confinement parait bien hasardeux et engendrera des compensations sociales qui relancerons de facto la dynamique de l'épidémie, sauf si le virus est saisonnier.
J'espère ne pas vous avoir trop saoulé
Le "confinement" actuel est une mesure extrêmement liberticide et aux conséquences économiques terribles. Au départ l'idée était de ralentir la dynamique de l'épidémie pour ne pas dépasser notre capacité de soin. C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
Or dès la mise en place de ce confinement, un malentendu s'est installé. Le citoyen lambda pense que le but est d'éradiquer l'épidémie et que mieux nous serons confinés, plus vite cela passera. Or c'est le contraire, le confinement est amené à durer encore plus longtemps si la dynamique est suffisamment ralentie. en effet le pic sera d'autant plus décalé dans le temps.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Il y a 2 milliards de personnes qui sont confinés, visiblement le processus est le même pour beaucoup de pays non ? Peu importe le nombre de manquement structurels non ?C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Je pense que si on avait le double de lits de réanimation, le choix du confinement aurait été tout autant indispensable.
Une moitié de la population contaminée en quelques semaines, avec 15-20% d'hospitalisation, ça fait exploser n'importe quel système sanitaire. Aussi riche soit-il.
Les quelques pays qui ont d'abord fait le choix d'un confinement "doux" (Royaume Uni, Russie, USA) sont en train de changer leur fusil d'épaule.
Une moitié de la population contaminée en quelques semaines, avec 15-20% d'hospitalisation, ça fait exploser n'importe quel système sanitaire. Aussi riche soit-il.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Je me pose aussi la question de comment on empêche l'épidémie de redémarrer une fois le confinement terminé. Soit on a un vaccin, soit le virus disparaît façon SRAS-MERS. Le dépistage, je ne crois pas que ce puisse être efficace au vu des caractéristiques du virus (temps d'incubation long, taux de propagation important, malades asymptomatiques...). D'ailleurs, sauf erreur de ma part, le dépistage ne permet pas de savoir si on est immunisé contre le virus. C'est bien dommage.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Parce que peu de pays sont prêts. Les seuls, ce sont ceux qui ont eu le SRAS.politicien a écrit : ↑26 mars 2020, 21:28:22Il y a 2 milliards de personnes qui sont confinés, visiblement le processus est le même pour beaucoup de pays non ? Peu importe le nombre de manquement structurels non ?C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Les Chinois ont confiné 60 millions de personnes.Golgoth a écrit : ↑26 mars 2020, 21:32:42Parce que peu de pays sont prêts. Les seuls, ce sont ceux qui ont eu le SRAS.politicien a écrit : ↑26 mars 2020, 21:28:22Il y a 2 milliards de personnes qui sont confinés, visiblement le processus est le même pour beaucoup de pays non ? Peu importe le nombre de manquement structurels non ?C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Le confinement, pour être efficace, doit être très strict, ce qui n'est pas le cas dans les pays occidentaux. En plus quand je compare avec la situation des autres pays, je constate qu'au moins 2 pays ne pratiquent pas le confinement dont la Corée du Sud ( Coronavirus : les bonnes pratiques de la Corée du sud ) et Taïwan (confirmé par mes collègues de la branche Asie de notre groupe). Le confinement n'est donc qu'une ultime parade dans le cas d'un système gouvernemental de santé désorganisé, gangrené par la politique, comme le système des pays occidentaux dont la France; nos pays n'ont plus les stocks et les moyens de production de masques, de gels hydro-alcooliques, de réactifs et matériels de tests et de médicaments.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Oui, mais Chine quand le gouvernement dit sur Wechat, QQ, Weibo qu'il faut confiner sans sortir de son quartier, le chinois se confine et ne ramène pas sa fraise, car le gouvernement chinois a les moyens de se faire respecter avec avantages et inconvénients.Golgoth a écrit : ↑26 mars 2020, 21:32:42Parce que peu de pays sont prêts. Les seuls, ce sont ceux qui ont eu le SRAS.politicien a écrit : ↑26 mars 2020, 21:28:22Il y a 2 milliards de personnes qui sont confinés, visiblement le processus est le même pour beaucoup de pays non ? Peu importe le nombre de manquement structurels non ?C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
J'ai moi aussi été assez choqué par les revendications de confinement total formulées par certains syndicats de médecins. Certes, ils ont des conditions de travail difficiles, mais ce n'est pas parce qu'ils sont toubibs qu'on doit nécessairement les écouter. En formulant cette revendication, ils voient leur intérêt immédiat (leurs conditions de travail) mais ne se soucient guère des conséquences logistiques et financières d'un tel confinement. D'ailleurs, si on fait ce qu'ils demandent, ils seront peut-être les premiers à gueuler si leur hôpital n'est plus suffisamment approvisionné...Golgoth a écrit : ↑26 mars 2020, 21:21:29J'ouvre cette discussion car la situation actuelle est source de nombreux malentendus, de pressions et actions contradictoires.
Le "confinement" actuel est une mesure extrêmement liberticide et aux conséquences économiques terribles. Au départ l'idée était de ralentir la dynamique de l'épidémie pour ne pas dépasser notre capacité de soin. C'est une réponse primaire à un certains nombres de manquements structurels : santé chroniquement sous dotée depuis 20 ans, pénurie de masques, de tests... mais sans doute n'y avait-il pas le choix. Dans cette logique il est normal que le confinement ne soit pas excessif.
Or dès la mise en place de ce confinement, un malentendu s'est installé. Le citoyen lambda pense que le but est d'éradiquer l'épidémie et que mieux nous serons confinés, plus vite cela passera. Or c'est le contraire, le confinement est amené à durer encore plus longtemps si la dynamique est suffisamment ralentie. en effet le pic sera d'autant plus décalé dans le temps.
S'ajoute à cette hystérie collective une perte de sang froid des soignants débordés. Pris dans la nasse créée par l'austérité, les soignants font eux-mêmes pression pour restreindre encore plus nos libertés. Érigés au stade de demi-dieux vivants par la population, ils ont une influence sociétale et politique importante alors que ce n'est pas leur fonction.
Tout cela amène à une situation anxiogène dont on a du mal à voir une issue à court terme sauf à trouver un traitement efficace rapidement. Le dé-confinement parait bien hasardeux et engendrera des compensations sociales qui relancerons de facto la dynamique de l'épidémie, sauf si le virus est saisonnier.
J'espère ne pas vous avoir trop saoulé
Ils n'ont pas été écoutés pour l'instant parce qu'ils restent minoritaires,mais si le Conseil scientifique machin formule cette proposition, le gouvernement y accèdera. Cela illustre la tendance générale à la technocratie. Nos gouvernements, de peur d'être critiqués, condamnés, n'osent plus rien décider, plus rien assumer, et se réfugient derrière des comités d'experts chargés de leur dire ce qu'il faut faire. C'est très net avec cette histoire de coronavirus (Macron vient de créer coup sur coup deux bidules administratifs chargés de lui dire ce qu'il faut faire), mais ça existe sur d'autres sujets également.
On entend beaucoup de gens critiquer le discours du gouvernement sur le confinement. Un coup, on nous dit "restez chez vous", et ensuite, on nous dit qu'il faut travailler, aider les agriculteurs, etc. Cela peut sembler contradictoire, mais il faut bien comprendre que le gouvernement est écartelé entre des exigences contradictoires. D'un côté, les toubibs qui font pression pour un confinement plus strict. De l'autre, de nombreuses professions qui se plaignent des conséquences dramatiques de ce confinement : les agriculteurs qui ne peuvent plus ramasser leurs fraises, les commerçants ambulants qui ne peuvent plus aller sur les marchés, etc. L'équilibre est donc délicat à trouver, et quoi que fasse le gouvernement, il sera critiqué.
Par ailleurs, on rappellera que la Corée du Sud a réussi à contenir l'épidémie, sans confinement. Donc non, le confinement n'était peut-être pas la seule solution.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Je ne suis pas du tout d'accord.johanono a écrit : ↑26 mars 2020, 22:01:42J'ai moi aussi été assez choqué par les revendications de confinement total formulées par certains syndicats de médecins. Certes, ils ont des conditions de travail difficiles, mais ce n'est pas parce qu'ils sont toubibs qu'on doit nécessairement les écouter. En formulant cette revendication, ils voient leur intérêt immédiat (leurs conditions de travail) mais ne se soucient guère des conséquences logistiques et financières d'un tel confinement. D'ailleurs, si on fait ce qu'ils demandent, ils seront peut-être les premiers à gueuler si leur hôpital n'est plus suffisamment approvisionné...
Ils n'ont pas été écoutés pour l'instant parce qu'ils restent minoritaires,mais si le Conseil scientifique machin formule cette proposition, le gouvernement y accèdera. Cela illustre la tendance générale à la technocratie. Nos gouvernements, de peur d'être critiqués, condamnés, n'osent plus rien décider, plus rien assumer, et se réfugient derrière des comités d'experts chargés de leur dire ce qu'il faut faire. C'est très net avec cette histoire de coronavirus (Macron vient de créer coup sur coup deux bidules administratifs chargés de lui dire ce qu'il faut faire), mais ça existe sur d'autres sujets également.
On entend beaucoup de gens critiquer le discours du gouvernement sur le confinement. Un coup, on nous dit "restez chez vous", et ensuite, on nous dit qu'il faut travailler, aider les agriculteurs, etc. Cela peut sembler contradictoire, mais il faut bien comprendre que le gouvernement est écartelé entre des exigences contradictoires. D'un côté, les toubibs qui font pression pour un confinement plus strict. De l'autre, de nombreuses professions qui se plaignent des conséquences dramatiques de ce confinement : les agriculteurs qui ne peuvent plus ramasser leurs fraises, les commerçants ambulants qui ne peuvent plus aller sur les marchés, etc. L'équilibre est donc délicat à trouver, et quoi que fasse le gouvernement, il sera critiqué.
Par ailleurs, on rappellera que la Corée du Sud a réussi à contenir l'épidémie, sans confinement. Donc non, le confinement n'était peut-être pas la seule solution.
Si les soignants réclament le confinement, ce n'est pas pour leurs "conditions de travail".
Bien sûr que non. Evidemment que non.
Si les soignants réclament le confinement, c'est pour éviter d'avoir une saturation de 1000% des réanimations qui provoquerait des dizaines de milliers de morts parce que seulement 10% seulement des gens qu'il faudrait réanimer trouveraient une place en réanimation.
Après, le gouvernement a effectivement choisi de privilégier la santé publique par rapport à la santé économique du pays.
Je pense que l'inverse serait incompréhensible honnêtement et très peu de pays ont privilégié l'économie (à ce jour, le Brésil de Bolsonaro uniquement à ce que je sache).
Et à partir du moment où on choisit de privilégier la santé publique, il est bien normal d'écouter les médecins qui savent le mieux comment limiter la mortalité. Tu voudrais qu'ils écoutent qui ? Les économistes ? Ou tu voudrais que les politiques prennent des décisions au doigt mouillé ?
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Exactement. Avec deux fois plus de lits, on gagne 2 jours 1/2. Sachant que le goulot d'étranglement du système médical n'est pas le nombre de lits mais les personnels disponibles, merci le numerus clausus. On sait fabriquer des respirateurs en quelques jours avec des imprimantes 3D, mais pour former un médecin ou un infirmier il faut des années.Yakiv a écrit : ↑26 mars 2020, 21:28:47Je pense que si on avait le double de lits de réanimation, le choix du confinement aurait été tout autant indispensable.
Une moitié de la population contaminée en quelques semaines, avec 15-20% d'hospitalisation, ça fait exploser n'importe quel système sanitaire. Aussi riche soit-il.
Au passage je pense qu'il faudra open-sourcer tous les matériels d'assistance vitale, le scandale qui se cache derrière cette crise c'est le racket institutionnalisé des équipementiers médicaux.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Scénario en plusieurs phases :Nombrilist a écrit : ↑26 mars 2020, 21:30:29Je me pose aussi la question de comment on empêche l'épidémie de redémarrer une fois le confinement terminé. Soit on a un vaccin, soit le virus disparaît façon SRAS-MERS. Le dépistage, je ne crois pas que ce puisse être efficace au vu des caractéristiques du virus (temps d'incubation long, taux de propagation important, malades asymptomatiques...). D'ailleurs, sauf erreur de ma part, le dépistage ne permet pas de savoir si on est immunisé contre le virus. C'est bien dommage.
1. confinement national le temps de passer le pic du nombre de morts par jour + 3 semaines supplémentaires. J'espère qu'on sera au pic ce week-end
2. optionnellement, déconfinement sélectif par région, avec scénario coréen zone par zone : on teste et on laisse sortir les négatifs avec masque obligatoire (sachant qu'il y a des faux négatifs) dans les zones où les nouveaux cas sont en dessous d'un certain niveau
3. déconfinement national avec scénario coréen national et maintien de l'interdiction des grands rassemblements pendant plusieurs semaines
4. reconfinement sélectif en cas de résurgence (AKA clusters)
Le Français étant un être jaloux, je doute que le point 2 soit accepté par les habitants des zones tendues qui resteront confinés alors que les parigots exilés pourront profiter du soleil printanier sur les côtes.
Inutile de dire qu'il faudra accumuler un stock conséquent de moyens d'ici la phase 4.
Dans tous les cas on va avoir grand besoin de bras dans les régions agricoles si on ne veut pas avoir une crise alimentaire dans quelques mois.
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Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Déjà, on a le droit de réfléchir à la question de savoir s'il n'y a pas d'autres alternatives au confinement. On a un bel exemple, avec la Corée du Sud. Peut-être cet exemple n'est-il pas transposable ? Possible, mais on peut en débattre, non ? Or là, le confinement n'a jamais été débattu. Il a été mis en place parce que les Chinois ont fait ça avant nous, parce que les Italiens ont fait ça avant nous, mais finalement, on n'a pas réfléchi aux alternatives possibles.Yakiv a écrit : ↑26 mars 2020, 22:10:31Je ne suis pas du tout d'accord.johanono a écrit : ↑26 mars 2020, 22:01:42J'ai moi aussi été assez choqué par les revendications de confinement total formulées par certains syndicats de médecins. Certes, ils ont des conditions de travail difficiles, mais ce n'est pas parce qu'ils sont toubibs qu'on doit nécessairement les écouter. En formulant cette revendication, ils voient leur intérêt immédiat (leurs conditions de travail) mais ne se soucient guère des conséquences logistiques et financières d'un tel confinement. D'ailleurs, si on fait ce qu'ils demandent, ils seront peut-être les premiers à gueuler si leur hôpital n'est plus suffisamment approvisionné...
Ils n'ont pas été écoutés pour l'instant parce qu'ils restent minoritaires,mais si le Conseil scientifique machin formule cette proposition, le gouvernement y accèdera. Cela illustre la tendance générale à la technocratie. Nos gouvernements, de peur d'être critiqués, condamnés, n'osent plus rien décider, plus rien assumer, et se réfugient derrière des comités d'experts chargés de leur dire ce qu'il faut faire. C'est très net avec cette histoire de coronavirus (Macron vient de créer coup sur coup deux bidules administratifs chargés de lui dire ce qu'il faut faire), mais ça existe sur d'autres sujets également.
On entend beaucoup de gens critiquer le discours du gouvernement sur le confinement. Un coup, on nous dit "restez chez vous", et ensuite, on nous dit qu'il faut travailler, aider les agriculteurs, etc. Cela peut sembler contradictoire, mais il faut bien comprendre que le gouvernement est écartelé entre des exigences contradictoires. D'un côté, les toubibs qui font pression pour un confinement plus strict. De l'autre, de nombreuses professions qui se plaignent des conséquences dramatiques de ce confinement : les agriculteurs qui ne peuvent plus ramasser leurs fraises, les commerçants ambulants qui ne peuvent plus aller sur les marchés, etc. L'équilibre est donc délicat à trouver, et quoi que fasse le gouvernement, il sera critiqué.
Par ailleurs, on rappellera que la Corée du Sud a réussi à contenir l'épidémie, sans confinement. Donc non, le confinement n'était peut-être pas la seule solution.
Si les soignants réclament le confinement, ce n'est pas pour leurs "conditions de travail".
Bien sûr que non. Evidemment que non.
Si les soignants réclament le confinement, c'est pour éviter d'avoir une saturation de 1000% des réanimations qui provoquerait des dizaines de milliers de morts parce que seulement 10% seulement des gens qu'il faudrait réanimer trouveraient une place en réanimation.
Après, le gouvernement a effectivement choisi de privilégier la santé publique par rapport à la santé économique du pays.
Je pense que l'inverse serait incompréhensible honnêtement et très peu de pays ont privilégié l'économie (à ce jour, le Brésil de Bolsonaro uniquement à ce que je sache).
Et à partir du moment où on choisit de privilégier la santé publique, il est bien normal d'écouter les médecins qui savent le mieux comment limiter la mortalité. Tu voudrais qu'ils écoutent qui ? Les économistes ? Ou tu voudrais que les politiques prennent des décisions au doigt mouillé ?
Mais en fait, je ne parle même plus de l'économie. Elle va être sacrifiée pendant des années pour un truc qui fera 10000 morts. J'ai bien compris, j'en ai fait mon deuil. Et puis l’État paiera, n'est-ce pas. Il va s'endetter de plusieurs centaines de milliards d'euros supplémentaires, mais on n'est plus à ça près, n'est-ce pas. Je parle de considérations très terre à terre : pendant le confinement, il faut manger, il faut donc que les usines agro-alimentaires continuent de tourner, que les transports continuent de fonctionner, que les flics continuent de sortir pour faire leur boulot, que les agriculteurs aient de la main-d’œuvre pour leur récolte, etc. Mais tout ça, les syndicats qui ont demandé le confinement total s'en foutent. Pourtant, ce sont des considérations qu'un gouvernement doit bien prendre en compte, même si les syndicats en question s'en foutent. Donc on n'est pas obligé de les écouter. Ce n'est pas parce qu'ils sont toubibs qu'ils ont raison sur tout et qu'on est obligés de les écouter sur tout. Qu'ils se contentent de trancher, entre eux, la question de savoir s'il faut traiter à la chloroquine, et pour le reste, qu'ils ne sortent pas de leur rôle de toubibs et qu'ils laissent le gouvernement gérer.
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Bien sûr on peut réfléchir aux autres moyens.johanono a écrit : ↑26 mars 2020, 22:59:37Déjà, on a le droit de réfléchir à la question de savoir s'il n'y a pas d'autres alternatives au confinement. On a un bel exemple, avec la Corée du Sud. Peut-être cet exemple n'est-il pas transposable ? Possible, mais on peut en débattre, non ? Or là, le confinement n'a jamais été débattu. Il a été mis en place parce que les Chinois ont fait ça avant nous, parce que les Italiens ont fait ça avant nous, mais finalement, on n'a pas réfléchi aux alternatives possibles.
Mais à ce moment là, il faut être clair sur le principe qu'on privilégie la santé publique, sinon on entretient les ambiguïtés.
L'exemple coréen est à étudier de près. Pour commencer toutes les écoles y sont fermées, comme en Europe (il ne faut pas croire que tout est ouvert).
Ensuite, je pense que le différentiel de mortalité entre la Corée et le reste du monde s'explique beaucoup par la culture coréenne et asiatique en général (on respecte plus volontairement les règles, on est aussi plus respectueux d'autrui), par le retour d'expérience des crises épidémiques que la Corée a déjà connue il y a quelques années (alors que nous, non), pas une meilleure anticipation sans doute, par l'habitude des Coréens de porter un masque (ils en ont bien plus que nous, ils ont plus l'habitude de le porter, ils savent mieux le porter que nous, ils en connaissent les contraintes et les limites d'usage), par leur politique de tests et par leur dispositif très controversé de tracer les malades, par la facilité dont ils disposent de contrôler leur frontières (ils n'ont qu'une seule frontière terrestre avec... la Corée du Nord, frontière qui est, comme chacun sait, fermée, bouclée, ultra-verrouillée, rien ne passe, donc tous les cas importés passent par les aéroports ou les ports). Bref, c'est un tout.
Comme plusieurs te l'ont dit, qui fera 10 000 morts avec tout ce qui a été mis en place.
Qui aurait fait plusieurs centaines de milliers de morts si rien n'avait été mis en place.
C'est quand même important de ne pas l'oublier.
Quand les toubibs parlent de "confinement général", je pense qu'ils n'ont pas nécessairement demandé que toute l'économie s'arrête.johanono a écrit : ↑26 mars 2020, 22:59:37Je parle de considérations très terre à terre : pendant le confinement, il faut manger, il faut donc que les usines agro-alimentaires continuent de tourner, que les transports continuent de fonctionner, que les flics continuent de sortir pour faire leur boulot, que les agriculteurs aient de la main-d’œuvre pour leur récolte, etc. Mais tout ça, les syndicats qui ont demandé le confinement total s'en foutent. Pourtant, ce sont des considérations qu'un gouvernement doit bien prendre en compte, même si les syndicats en question s'en foutent. Donc on n'est pas obligé de les écouter. Ce n'est pas parce qu'ils sont toubibs qu'ils ont raison sur tout et qu'on est obligés de les écouter sur tout. Qu'ils se contentent de trancher, entre eux, la question de savoir s'il faut traiter à la chloroquine, et pour le reste, qu'ils ne sortent pas de leur rôle de toubibs et qu'ils laissent le gouvernement gérer.
Ils ont à mon avis surtout demandé à ce que l'état soit moins cool avec les joggings, les sorties de chiens, et compagnie. Ils ont sans doute considéré que c'était un peu trop facile de déroger à la règle, et comme on est un peuple champion du monde dans ce domaine...
Re: Le confinement, oui mais pourquoi ?
Non, la revendication de confinement allait beaucoup plus loin :
En gros, tu restes chez toi, c'est l’État qui t'apporte ta nourriture chez toi.
Et le pire, c'est qu'il y a d'autres médecins qui s'inquiètent du durcissement du confinement :
On touche là aux difficultés du confinement : un confinement trop léger, ce n'est pas bien, mais un confinement trop dur, ce n'est pas bien non plus.
Et les toubibs ne sont pas d'accord entre eux...
Concernant la Corée, tu admets donc qu'une politique de tests de grande ampleur + des contrôles aux frontières permettraient/auraient permis de mieux juguler l'épidémie.
En gros, tu restes chez toi, c'est l’État qui t'apporte ta nourriture chez toi.
Et le pire, c'est qu'il y a d'autres médecins qui s'inquiètent du durcissement du confinement :
On touche là aux difficultés du confinement : un confinement trop léger, ce n'est pas bien, mais un confinement trop dur, ce n'est pas bien non plus.
Et les toubibs ne sont pas d'accord entre eux...
Concernant la Corée, tu admets donc qu'une politique de tests de grande ampleur + des contrôles aux frontières permettraient/auraient permis de mieux juguler l'épidémie.
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