Des séances de kiné ou d’orthophonie pour enfants handicapés ne sont plus prises en charge par la Sécurité sociale dans certains départements. Familles et associations dénoncent un désengagement aux conséquences dramatiques.
C'est une "maman courage" à la colère domptée, aussi souriante que résolue. Anne*, Parisienne de 35 ans qui élève seule son garçon de 3 ans, vient de saisir le défenseur des droits pour attirer son attention sur les difficultés de remboursement des frais de suivi de son fils. "Je me demande si on n'est pas en train de faire un plan d'économies sur le dos des enfants handicapés", soupire-t-elle.
Depuis plus d'un an, son fils est pris en charge par un centre d'action médico-sociale précoce (CAMSP). Pour la jeune femme, ce sigle barbare, qui désigne des structures le plus souvent associatives créées à partir de 1976 pour aider les enfants de 0 à 6 ans handicapés ou à risque de handicap, sonne comme un mot magique. "Mon fils, qui souffre notamment d'hypotonie musculaire, se traînait péniblement, allongé sur le sol de la crèche, sans même savoir se tenir assis. Aujourd'hui, grâce à un kiné formidable, il marche malgré un léger déséquilibre. C'est un miracle."
«Ce genre de rupture de prise en charge conduisant à des suivis incomplets est de plus en plus fréquent»
Pour préparer l'entrée du petit garçon à la maternelle en septembre, le médecin du CAMSP a prescrit 50 séances d'orthophonie. À cause de son manque de tonus musculaire, l'enfant bave sans arrêt et baragouine un français que seules ses oreilles de mère arrivent à décrypter. Or depuis quelques semaines, un nouveau petit miracle se produit : "Mon fils sent sa salive couler et l'essuie. Il se fait de mieux en mieux comprendre", décrit-elle.
Mais la jeune mère a eu la mauvaise surprise de voir la Sécurité sociale refuser de financer la rééducation, environ 170 euros par mois, une somme non négligeable pour cette secrétaire payée 1.500 euros. Raison invoquée par sa caisse d'assurance maladie : l'enfant est épaulé par une orthophoniste… libérale. "C'est incompréhensible, dénonce la jeune femme. Le CAMSP nous a lui-même adressés à elle car il y avait une liste d'attente trop longue et urgence pour mon fils!"
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http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Handi ... xtor=CS1-4
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