Dans un rapport confidentiel, l'institution dresse un tableau préoccupant de la prise en charge de la sécurité alimentaire par le ministère de l'Agriculture, rapporte le quotidien Le Télégramme .
La France est le pays de la bonne chère. Cela ne lui assure pas pour autant une sécurité alimentaire à la hauteur de sa gastronomie. C'est du moins ce que sous-entend la Cour des comptes, à en croire le journal Le Télégramme qui rapportait jeudi sur son site internet le contenu d'un rapport confidentiel, livré en juillet 2013.
• Les failles du système
«Des contrôles en baisse, des sanctions insuffisamment nombreuses et trop rarement contraignantes et dissuasives»: c'est ainsi que le quotidien breton résume les maux dont souffre le secteur agroalimentaire en France. Plusieurs causes seraient avancées par le rapport de la Cour des comptes: «défaillance de la hiérarchie à tous les échelons», «réticence des agents à verser dans la répression», agressivité et détresse des agriculteurs» qui génère un «faible taux de poursuite» envers les fraudeurs, et «décourage les agents».
• Les pesticides
Selon Le Télégramme, la Cour des comptes dénonce le surdosage des pesticides sur les fruits et légumes, qui entraîne un «taux de non-conformité toujours élevé». «La population vivant en métropole est fortement exposée aux pesticides», poursuit l'institution, rappelant que «les Français [ont] un niveau d'imprégnation parmi les plus élevés par rapport à celui relevé dans des pays comparables», selon l'Institut national de veille sanitaire. Le rapport suggère de «faire réaliser des analyses montrant les différences de taux de contamination entre produits issus de l'agriculture bio et ceux qui ne le sont pas». «Une communication forte autour de ces résultats permettrait sûrement d'orienter la demande vers une agriculture plus raisonnée», avance la Cour des comptes. Toutefois, les non-conformités dépasseraient rarement les limites maximales de résidus, rappelle Le Télégramme.
• Les produits bon marché
La Cour des comptes aurait été «particulièrement choquée par certaines découvertes, notamment sur les produits premiers prix: viandes gris verdâtre impropres à la consommation humaine dans des charcuteries, moisissures, souris vivantes ou mortes, excréments de souris dans des étuves à chorizo, fromage ramassé à la raclette sur le sol pour en faire du fromage fondu», rapporte Le Télégramme.
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