Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

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asterix
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par asterix » 05 juil. 2019, 22:09:25

Golgoth a écrit :
05 juil. 2019, 21:45:40
asterix a écrit :
05 juil. 2019, 21:28:31
Golgoth a écrit :
05 juil. 2019, 16:31:39
Pour l'instant en tout cas, on entend plus trop les réacs autour de la maman Lambert. L'avocat est encore allé très loin après le jugement de la cours de cass. Personellement je trouve intolérable qu'on accuse un médecin de meurtre sur ce genre de dossier et j'espère qu'ensuite il y aura des contre-poursuites.
Plutôt d'accord sur le constat. Mais je ne sais pas quelle gloire y aurait il à faire des contre poursuites.

Je rejoins @signora il faut écourter au maximum et apaiser. Par contre, il faudra continuer le débat, de manière dépassionnée.
La gloire de défendre le corps médical.
Sous cet aspect je peux comprendre. Mais j'espère les médecins au dessus de cela, si je m'en réfère à leur déontologie, et leur connaissance de l'humain.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches

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Yakiv
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 05 juil. 2019, 22:18:02

Un texte intéressant de mon point de vue.
Ouest France a écrit :
« De quel côté est l’acharnement ? »
Par Marie de Hennezel, psychologue

Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

(1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.
https://www.ouest-france.fr/societe/fin ... on-6430218

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Golgoth
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Golgoth » 05 juil. 2019, 22:23:12

Yakiv a écrit :
05 juil. 2019, 22:18:02
Un texte intéressant de mon point de vue.
Ouest France a écrit :
« De quel côté est l’acharnement ? »
Par Marie de Hennezel, psychologue

Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

(1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.
https://www.ouest-france.fr/societe/fin ... on-6430218
Cela me fait le même effet que quand Allègre contredit Jouzel sur le réchauffement climatique.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Yakiv
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 05 juil. 2019, 22:47:32

Golgoth a écrit :
05 juil. 2019, 22:23:12
Yakiv a écrit :
05 juil. 2019, 22:18:02
Un texte intéressant de mon point de vue.
Ouest France a écrit :
« De quel côté est l’acharnement ? »
Par Marie de Hennezel, psychologue

Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

(1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.
https://www.ouest-france.fr/societe/fin ... on-6430218
Cela me fait le même effet que quand Allègre contredit Jouzel sur le réchauffement climatique.
Super.

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Golgoth
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Golgoth » 05 juil. 2019, 23:56:28

Yakiv a écrit :
05 juil. 2019, 22:47:32
Golgoth a écrit :
05 juil. 2019, 22:23:12
Yakiv a écrit :
05 juil. 2019, 22:18:02
Un texte intéressant de mon point de vue.
Ouest France a écrit :
« De quel côté est l’acharnement ? »
Par Marie de Hennezel, psychologue

Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

(1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.
https://www.ouest-france.fr/societe/fin ... on-6430218
Cela me fait le même effet que quand Allègre contredit Jouzel sur le réchauffement climatique.
Super.
En gros j'ai plus confiance dans plusieurs médecins qui l'ont suivi que dans une psychologue qui ne l'a jamais vu.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Yakiv
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 06 juil. 2019, 00:02:12

Golgoth a écrit :
05 juil. 2019, 23:56:28
En gros j'ai plus confiance dans plusieurs médecins qui l'ont suivi que dans une psychologue qui ne l'a jamais vu.
Arrêtez de faire croire à une unanimité médicale qui n'existe pas.
– 3 juillet 2019 – Une lettre ouverte au docteur Sanchez du Docteur Béatrix Paillot
Cher collègue,

Vincent Lambert n’est pas en fin de vie.
C’est seulement un homme lourdement handicapé.
L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation est un moyen infaillible de provoquer la mort.
Laisser mourir n’est pas la même chose que faire mourir.
Arrêter délibérément l’alimentation et l’hydratation artificielles d’une personne handicapée qui n’est pas en fin de vie, c’est faire mourir.
C’est de l’euthanasie par omission.
Le Conseil de l’Europe déclare :
« L’euthanasie, dans le sens de l’usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne dépendante dans l’intérêt allégué de celle-ci, doit toujours être interdite. »
(Résolution 1859 du 25 janvier 2012)
Attention, vous posez un acte de mort dont vous ne mesurez pas la portée.
Vous jouez le jeu de l’Etat Français qui n’a inventé la loi Leonetti – Claeys que pour habilement résoudre les problèmes économiques du pays.
Plus les personnes handicapées meurent avant l’heure et plus on fait faire d’économie à la sécurité sociale et on résout les problèmes de retraite..
C’est un eugénisme d’Etat subtil…
En Angleterre, on a voulu faire passer un loi pour autoriser le suicide médicalement assisté des personnes parvenues dans la dernière année de leur vie au motif avoué que c’est dans la dernière année de leur vie que les personnes malades ou handicapée coûtent le plus cher à la sécurité sociale… Présentée ainsi la loi n’est pas passée.
Mais la loi Leonetti Claeys permet habilement cela sans le dire…
Tout l’art est de faire prendre la décision aux personnes handicapées en leur faisant croire que leurs vies sont devenues inutiles.
Et les médias se chargent de manipuler les consciences en disant que les personnes handicapées sont des poids pour la société.
C’est ainsi que l’Etat organise tout pour permettre ces interruptions de vie prématurées, et cela sans avoir l’air d’y toucher.
C’est totalement l’inverse de la culture et de l’éthique de l’accompagnement et des soins palliatifs qui dans ses fondements est au service de la vie humaine jusqu’à son achèvement naturel.
Et sans pleinement le réaliser encore, vous devenez un maillon de la chaine de cet eugénisme d’Etat.
Un jour vous le comprendrez et ce sera trop tard, je le crains…
Derrière Vincent Lambert, ce sont de nombreuses personnes handicapées, et notamment des vieillards qui vont connaitre le même sort.
C’est déjà commencé, mais cela va prendre des proportions qui risquent d’être terribles d’ici peu.
Vous êtes en train d’ouvrir la vanne d’un eugénisme d’Etat monumental qui relève de crimes contre l’humanité, parce que cet eugénisme est organisé par l’Etat dans des lois perverses et que les tribunaux se chargent ensuite de faire appliquer.
En y coopérant, les professionnels de santé se font totalement manipuler par l’Etat et les médias sans s’en rendre compte.
Le mouvement des soins palliatifs s’est complètement fait berner par monsieur Leonetti qui est un beau parleur, mais qui a surtout trouvé le moyen habile de faire faire des économies à l’Etat.
La vérité, c’est cela.
Accueillez-là tant qu’il est encore temps.
Excusez-moi de vous dire les choses aussi simplement, mais en conscience, si je ne vous disais rien, je risquerais d’être complice pas seulement d’un meurtre, mais de tous ceux qui vont suivre une fois que l’on aura mis fin à la vie de Vincent Lambert.

Bien cordialement,

Dr Béatrix Paillot
Gériatre – PH CHI Poissy St Germain en Laye.

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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 06 juil. 2019, 00:10:06

Le Figaro a écrit :
L'appel de 70 médecins : «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie»
Par Tribune Collective Mis à jour le 20/04/2018 à 19:41 Publié le 18/04/2018 à 17:29

EXCLUSIF - Alors que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné une nouvelle expertise médicale, 70 professionnels de santé de diverses spécialités publient une tribune dans Le Figaro pour dénoncer une «euthanasie qui ne dit pas son nom». Ils demandent que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée.

«Nous, médecins et professionnels spécialisés dans la prise en charge de personnes cérébro-lésées en état végétatif ou pauci-relationnel (EVC-EPR), tenons à exprimer, en notre âme et conscience, notre incompréhension et notre extrême inquiétude au sujet de la décision d’arrêt de nutrition et hydratation artificielles concernant M. Vincent Lambert. Un tissu d’incertitudes et d’hypothèses, ainsi que des jugements contradictoires concernant le niveau de conscience, les capacités de relation et de déglutition, le pronostic, fondent une sanction dramatique, incompréhensible. Certains d’entre nous ont une expérience de trente à quarante ans de soins et de réflexion autour de ces personnes. La circulaire du 3 mai 2002, qui a marqué une étape essentielle pour l’organisation et la qualité de la prise en charge des personnes EVC-EPR, constitue une référence toujours d’actualité."

(...)
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018 ... de-vie.php

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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 06 juil. 2019, 00:13:25

Généthique a écrit :
XAVIER DUCROCQ : « FAIRE MOURIR VINCENT LAMBERT, C’EST ENTERRER HIPPOCRATE »
Le coin des experts

Alors que Vincent Lambert est entre la vie et la mort, le professeur Xavier Ducrocq, neurologue, explique la gravité des dérives euthanasiques qui ont conduit à cet acte inhumain.

Gènéthique : Le Docteur Sanchez vient d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert, comment réagissez-vous à ce qui est en train de se passer ?

Xavier Ducrocq : Mon premier sentiment, c’est la tristesse et derrière, une sourde colère parce que ce qui arrive est injuste. Cette décision est fabriquée à partir d’un tissu de mensonges successifs dont le premier a été de faire dire à Vincent Lambert qu’il voulait mourir. Or, il n’a jamais pu exprimer une volonté certaine de mourir, ni même l’écrire. Ce mensonge transmis par l’équipe médicale a été cru par une partie de la famille quand l’autre a réagi. En 2013, suite à la malheureuse décision d’arrêter l’alimentation et de suspendre l’hydratation - Vincent a résisté pendant 30 jours à ce traitement inhumain - la famille s’est divisée. Si je pense qu’une réconciliation autour de Vincent vivant serait possible, cette fracture sera définitive une fois Vincent décédé.

Sur le plan médical, on va provoquer délibérément la mort d’une personne qui n’est pas en fin de vie mais qui est seulement grand handicapé parce qu’ « on » a estimé que sa vie était insoutenable et qu’elle ne valait plus la peine d’être vécue. Pourtant, comme neurologue, je constate moi-même que des personnes dans des situations incroyablement difficiles font preuve d’une volonté de vivre et d’une lutte pied à pied contre la mort. Depuis 6 ans, Vincent Lambert vit, seulement assisté pour l’alimentation et l’hydratation et on va le faire mourir à une heure donnée parce qu’on estime indécent qu’il vive.

L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation accompagné d’une sédation est une action qui en elle-même et dans son objectif n’a d’autre visée que de provoquer la mort de Vincent Lambert. C’est une euthanasie qui ne dit pas son nom.

G : Jean Léonetti est intervenu dans de nombreux médias ces derniers jours pour expliquer que la mort de Vincent Lambert était conforme à la loi qui porte son nom et que ce n’était pas un « assassinat ». Qu’en pensez-vous ?

XD : Toutes les instances judiciaires, qui s’appuient sur la loi Leonetti, estiment qu’il est parfaitement légal de mettre fin à la vie de Vincent Lambert. Pourtant c’est une vraie régression qui nous ramène à l’époque du procès de Nuremberg. Hannah Arendt, journaliste et philosophe, qui a assisté au procès Eichmann, parlait de la « banalité du mal ». On y est. La ministre de la santé est allée jusqu’à dire que Vincent Lambert n’était pas handicapé. Le Président de la république qui a expliqué qu’il ne pouvait pas intervenir auprès de la justice sur cette affaire, il s’est pourtant pourvu en cassation. Aujourd’hui, on ne prend pas la mesure de la gravité de ce qui est en train de se passer. On justifie la mort au nom de la pitié, ce que les américains appellent le « mercy killing », la mort de miséricorde, l’argument compassionnel en français. Il n’y a pas de compassion dans le fait de donner la mort (cf. « L’homme de ce temps a le cœur dur et la tripe sensible » (Bernanos)). C’est une pitié dévoyée.

Au sujet des propos de Jean Léonetti, beaucoup vont se rendre compte de ce que contient effectivement sa loi. L’euthanasie devient une évidence. L’absence du mot ne supprime pas la réalité des faits. Il est symptomatique que, lors des préliminaires de la loi Claeys-Leonetti, l’Union Nationale des Associations de Familles de Traumatisés crâniens et de Cérébro-lésés n’ait pas été auditionnée. L’intention du législateur était claire : permettre de donner la mort à ces personnes. Et la loi n’a « évolué » que dans ce sens alors qu’il aurait été pertinent de préciser les définitions de l’obstination déraisonnable et de travailler autour de la procédure collégiale. Vincent Lambert est le premier d’une série dont il est à craindre qu’elle soit longue. Ce qui est dramatique, c’est que, dans ce contexte, les soins palliatifs s’accommodent de cette situation. Cette anesthésie est redoutable parce qu’on est en train de changer profondément la pratique médicale : faire mourir Vincent Lambert c’est enterrer Hippocrate, c’est introduire un nouveau paradigme où donner la mort devient une option thérapeutique. Et ce qui était un « choix » inscrit dans la loi va devenir un devoir : certains auront le devoir de mourir !

G : Comment les choses vont-elles évoluer pour Vincent Lambert ? Les parents de Vincent Lambert sont-ils auprès de lui ?

XD : Ces deux derniers jours, il semble qu’on ait administré des calmants au patient. L’alimentation va être arrêtée aujourd’hui, un minimum d’hydratation sera utilisé pour passer le produit sédatif.

Selon les jours pairs ou impairs, les différents bords de la famille qui s’opposent pourront venir quelques heures auprès de Vincent. La plupart du temps, il sera seul. Seul, handicapé, face à la mort. La sédation va abolir sa conscience et le priver de ce dernier faible maillon relationnel qui le liait à ceux qui l’entourent.

Quand la procédure a été engagée le 20 mai dernier, Rachel Lambert avait pu passer une nuit auprès de lui. Une seule. Avec cette procédure, Vincent Lambert, qui a prouvé sa résistance lors de la première procédure de 2013, peut mettre entre 4/5 jours et un mois à mourir. C’est finalement le niveau de sédation qui va décider de sa mort. Cette mise en scène est particulièrement inhumaine compte tenu de la fin poursuivie.

G : Ce passage en force est-il justifié ? Quel sens revêt-il pour le corps médical ? Pour l’avenir des patients en état végétatif ou pauci-relationnel ?

XD : Vincent Lambert est le premier d’une longue liste. Sur la base de la loi Leonetti, on va créer un devoir de mourir ; les personnes âgées le disent déjà qui ne veulent plus être un « poids » pour leur famille. C’est dramatique.

Je ne peux pas m’empêcher de me rappeler cette citation de Jean Rostand[1] : « Je pense qu'il n'est aucune vie, si dégradée, si détériorée, si abaissée, si appauvrie soit-elle, qui ne mérite le respect et ne vaille qu'on la défende avec zèle. J'ai la faiblesse de penser que c'est l'honneur d'une société que d'assumer, que de vouloir ce luxe pesant que représente pour elle la charge des incurables, des inutiles, des incapables; et je mesurerais presque son degré de civilisation à la quantité de peine et de vigilance qu'elle s'impose par pur respect de la vie... Quand l'habitude sera prise d'éliminer les monstres, de moindres tares feraient figure de monstruosités. De la suppression de l'horrible à celle de l'indésirable, il n'y a qu 'un pas... Cette société nettoyée, assainie, cette société où la pitié n'aurait plus d'emploi, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient des ressources qu'absorbent jusqu'ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietszche: je ne suis pas sûr qu'elle mériterait encore d'être appelée une société humaine ».

G : Des études montrent que des moyens existent pour tester le niveau de conscience des patients. Lesquels ? Pourquoi n’ont-ils pas été utilisés ?

XD : En 2006, une première publication a bouleversé le regard sur ces personnes en état de conscience altérée : état végétatifs ou pauci-relationnels. L’IRM fonctionnelle a permis d’analyser les réactions du cerveau aux stimulations avec la question de distinguer celles qui étaient réflexes, de celles qualifiées de volontaires. L’étude a donné des résultats étonnants. Les réactions observées chez une patiente ont montré que ses différentes réactions étaient superposables à celles de personnes parfaitement conscientes et suggéraient que ces réponses n’étaient pas réflexes. Cette expérience s’est reproduite chez d’autres patients. L’un d’entre eux a recouvré plus tard des moyens de communication et a pu exprimer que ce moment avait été le meilleur de sa vie : on était entré en contact avec lui par le biais de l’IRM fonctionnelle. Le Professeur Laureys estime que, dans 40% des cas, on étiquette en état végétatif des personnes relationnelles en état de conscience minimale[2]. Comme je le dis souvent, l’absence de preuve de conscience n’est pas la preuve d’absence de conscience. Aussi, la prudence s’impose !!

Je fais souvent ce parallèle historique. A une époque pas si lointaine, on a pu considérer les sourds muets comme des demeurés. Or, on s’est aperçu que leur conscience était développée et on a pu communiquer avec eux en mettant au point un langage. Ils sont dans un monde différent du nôtre et ne souhaitent pas forcément être appareillés, mais leur intelligence est aussi développée que la nôtre.

De même pour les personnes en Locked-In Syndrome qu’on a longtemps crues en état de coma. Un jour, on s’est aperçu que ces personnes étaient parfaitement conscientes, qu’elles avaient des capacités intellectuelles intactes. Certaines ont écrit des livres. Que se serait-il passé si on les avait éliminées ?

La même prudence s’impose pour les personnes en état de conscience altérée. L’avenir va nous réserver des surprises au fur et à mesure que des outils vont se développer, on va pouvoir mieux connaître l’état de conscience de ces personnes. Un travail français récent (Naccache 2019[3]) a montré que les observations cliniques des soignants étaient aussi pertinentes que les résultats obtenus par des investigations sophistiquées. C’est dire l’intérêt d’une observation clinico-comportementale prolongée, ce dont Vincent Lambert n’a malheureusement bénéficié à aucun moment dans les expertises dont il a fait l’objet.

En 2018, une étude sur la stimulation du nerf vague, conduite par le Pr. Luauté à Lyon[4], où l’état de conscience de la personne s’est améliorée, a été tournée en dérision. Pourtant, des cas de récupération après des années de conscience altérée ont été signalés. Et quand les personnes se « réveillent », elles ne demandent pas à mourir ! Il est impératif de mener des recherches dans ce domaine. Comme pour la trisomie 21, il est urgent de trouver un traitement sinon ces patients vont être éliminés. Au-delà de l’état de conscience, il y a une vie et elle est respectable. Si nous éliminons les plus vulnérables, nous allons tomber dans la barbarie. Après les patients en état de conscience altérée, quelles seront les prochaines victimes ?

[1] Le courrier d'un biologiste.

[2] Science. 2006 Sep 8;313(5792):1402 - Detecting awareness in the vegetative state, Owen AM, Coleman MR, Boly M, Davis MH, Laureys S, Pickard JD.

[3] Wisdom of the caregivers: pooling individual subjective reports to diagnose states of consciousness in brain-injured patients, a monocentric prospective study. Hermann B, Goudard G, Courcoux K, Valente M, Labat S, Despois L, Bourmaleau J, Richard-Gilis L, Faugeras F, Demeret S, Sitt JD, Naccache L, Rohaut B ; Pitié-Salpétrière hospital Neuro-ICU.

[4] Volume 27, Issue 18, 25 September 2017, Pages R994-R996 - Restoring consciousness with vagus nerve stimulation, Author links open overlay panel, MartinaCorazzol, GuillaumeLio, ArthurLefevre, GianlucaDeiana, LaurenceTell, NathalieAndré-Obadia, PierreBourdillon, MarcGuenot, MichelDesmurget, JacquesLuauté, AngelaSirigu.
http://www.genethique.org/fr/xavier-duc ... R_K-HhfiUl

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Golgoth
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Golgoth » 06 juil. 2019, 00:54:23

Je n’ai pas écrit qu’il y avait unanimité médicale... merci de ne pas inventer. Mais les médecins qui l’ont suivi sont tous allé dans le même sens. Que d’autres pensent autres choses c’est leur droit. Mais ici la psychologue n’est même pas médecin. Sinon elle serait psychiatre ou neuropsychiatre.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Yakiv
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 06 juil. 2019, 08:30:04

Golgoth a écrit :
06 juil. 2019, 00:54:23
Je n’ai pas écrit qu’il y avait unanimité médicale... merci de ne pas inventer. Mais les médecins qui l’ont suivi sont tous allé dans le même sens. Que d’autres pensent autres choses c’est leur droit. Mais ici la psychologue n’est même pas médecin. Sinon elle serait psychiatre ou neuropsychiatre.
J'ai montré ici qu'il n'y avait pas d'unanimité médicale.
Tu as répondu que le texte que j'ai posté ne venait "que" d'une psychologue, alors je t'ai envoyé plein d'avis de médecins, dont un neurologue par exemple.
Ici, c'est plus une question d'éthique que de connaissance profonde du dossier. Le neurologue interrogé en sait très probablement autant, sinon suffisamment, pour se prononcer que les médecins qui le suivent. Et par ailleurs, ces avis se basent aussi sur tout un tas de choses que personne ne sait, y compris docteur Sanchez et les autres docteurs qui l'ont suivi.

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Jeff Van Planet
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 juil. 2019, 08:37:43

Yakiv a écrit :
04 juil. 2019, 21:27:20
Jeff Van Planet a écrit :
04 juil. 2019, 19:27:13
Je pense que c'est plutôt le contraire: moi en défandant la souveraineté de V. Lambert sur sa vie, je le défends aussi pour moi, car je souhaite que MES volontés soient appliquées en telle situations. Je souhaite aussi qu'on fasse évoluer la loi pour qu'on ne revois plus jamais de tels abus de faiblesses.
Remarques bien, que le faite de ne pas interdire de disposer de soit, ne t'oblige en rien à appliquer la fin de vie, en revanche si on applique ta propositions, dans la pratique JE perdrait toute souveraineté sur ma vie et ma décision ne pourra jamais être respectée. C'est ce que tu souhaites avec ton "doute": interdire aux gens de disposer d'eux mêmes et leurs retirer toutes chances de pouvoir, tu ne le fais pas pour toi, tu le fais pour interdire aux autres d'avoir le choix.
L'état de Vincent Lambert, tu ne le connais pas, je ne le connais pas, personne ne le connaît vraiment.
Comment peux-tu te prononcer à l'avance sur quelque chose que tu ne connais pas ?
Tu n'as jamais changé d'avis après avoir été confronté en réel à une situation pour laquelle tu avais anticipé penser et agir autrement ?
Laisse moi t'expliquer la chose en concret avec deux personnes dans deux univers parallèles. Ces personnes nous les nommerons Monsieur A et Monsieur B. Les univers parallèles seront notre monde actuel et ton monde.
Monsieur A est comme toi contre la fin de vie. Monsieur B est comme moi et est pour la Fin de vie.

Dans le monde actuel, s'il arrive malheur à monsieur A et comme il est contre la fin de vie et que tout le monde le sait autour de lui, alors on ne le débranche pas.
Dans le monde actuel, s'il arrive malheurs à monsieur B et comme il a bien dit à tout le monde qu'il ne souhaite pas rester un légume qu'on arrose, qu'il souhaite être débrancher. Dans le monde actuel on le fait car on respecte la souveraineté des gens sur leurs propre vie.

Dans ton monde, s'il arrive malheur à monsieur A, il souhaite rester un légume, il reste un légume, rien ne change.
Dans ton monde, s'il arrive malheur à monsieur B, il souhaite être débrancher, on le garde car on prétexte un doute pour lui imposer un état qu'il ne souhaite pas.


Bref, tu cherches à imposer à tous ce que tu souhaites. Tu ne te bats donc pas pour ton droit mais pour supprimer le droit des autres.

ET dit au passage, vu le nombre de procès, d'appels et de recours qu'il y a eu, et qu'à chaque fois des toubibs ont dû témoignés et des proches, l'état de la victime et sa volonté ne font aucuns doutes. En me basant sur des faits (les décisions de justices qui sont étayées) je pense en savoir quand même assez sur l'état et la volonté de la victime.
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 juil. 2019, 08:45:49

Yakiv a écrit :
04 juil. 2019, 19:21:13
Jeff Van Planet a écrit :
04 juil. 2019, 19:17:10
J'ai bien compris que pour toi son opinion n'a aucune importance, ce qui compte c'est que la tienne lui soit imposée. Je trouve qu'on devrait dans ce cas couper l'hypocrisie et carrément interdire le droit de disposer de sa fin de vie et rendre obligatoire l'état végétatif. Car c'est bien ce que tu dis: peut importe ce qu'il pense, on lui imposera cette état inhumain car c'est ce que TU veux.
Ben non, puisque :
Question 2
Confirme-t-il dans la situation qui est la sienne son désir de mourir ? Si oui => mort
Tu n'as rien compris: il ne peux pas confirmer. Mais sa volonté est là, que ça te plaise ou non sa décision sur sa vie vaut plus que ta décision sur sa vie. Il n'y a pas de confirmation à apporter. Imagines un instant qu'on fasse le contraire: tu ne peux pas confirmer que tu souhaites rester en état de légume alors on te débranche. Tu aimerais ça? on car tu te sentirais bafouer tu sentirais que tu n'est même pas maître de ta vie. Ces sentiments sont ceux que tu cherches à infliger à tous.
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 juil. 2019, 08:46:49

asterix a écrit :
04 juil. 2019, 21:54:18
Yakiv a écrit :
04 juil. 2019, 19:21:13
Jeff Van Planet a écrit :
04 juil. 2019, 19:17:10
J'ai bien compris que pour toi son opinion n'a aucune importance, ce qui compte c'est que la tienne lui soit imposée. Je trouve qu'on devrait dans ce cas couper l'hypocrisie et carrément interdire le droit de disposer de sa fin de vie et rendre obligatoire l'état végétatif. Car c'est bien ce que tu dis: peut importe ce qu'il pense, on lui imposera cette état inhumain car c'est ce que TU veux.
Ben non, puisque :
Question 2
Confirme-t-il dans la situation qui est la sienne son désir de mourir ? Si oui => mort
Jeff soulève un problème dont personne ne débat jamais. Je vais essayer d'être concis, l'évidence du sujet n'est pas percutante.

Alfred De Vigny traitait de ce sujet fort aisément.

La mort dérange t elle les survivants plus que les concernés par cette même mort? De même, la misère dérange t elle vraiment parce que l'on se transpose réellement à celui qui la vit, ou est ce simplement le désagrément de sa vue, dont on veut se débarrasser?

Dans la bobotisation et l'angélisme de ces dernières années, il est permis d'avoir un sérieux doute sur la sincérité des gens: est ce l'aspect dérangeant perturbant leur quiétude qui déchaine chez eux compassions et passions? Je ne vois pas les pauvres particulièrement émus face à la pauvreté de leur pairs. Qui fait vraiment du tapage contre la pauvreté, sinon ceux qui n'ont pas bonne conscience d'être plus riche, mais qui en aucun cas ne comptent s'appauvrir. Ils en font même de la télé réalité spectacle.

Là aussi je pose donc la question. Les gens sont ils émut de l'état de Lambert et de son impuissance à quoi que ça soit, ou sont ils émut d'avoir soudain cette sale responsabilité, ultra diluée mais tout de même, de citoyen qui commet collectivement un abandon de maintient en vie artificiel et sans espoir. L'émotion tourne t elle vraiment sur la personne de Lambert, ou autour de la question par rapport à soi?

Si c'est le cas du rapport à soi, alors, ce n'est pas glorieux.

Donc nous devons lui accorder ce qui convient à tous: nous savons que la mort est une décision par défaut, et que la science en sait peu de chose mais au moins celle-ci: un mort ne souffre pas. Et les survivants ont faculté à se guérir de cette mort, notamment en ayant le sentiment d’avoir porté assistance et sauvé l ‘honneur d’un homme légume. Je ne conçois pas la vie sans honneur, sans doute comme nos aïeux, d’Abraham jusqu’en 1939. Je vois pas d’honneur à s’appeler Lambert aujourd’hui. Même si c’était incontestablement un honneur avant son accident. Rendons lui donc cet honneur là.
Très bien dit.
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signora
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par signora » 06 juil. 2019, 09:26:13

@asterix @Jeff Van Planet
Je vois pas d’honneur à s’appeler Lambert aujourd’hui. Même si c’était incontestablement un honneur avant son accident. Rendons lui donc cet honneur là.
Je ne suis pas sure d'être de votre avis ... du moins sur le choix des mots ... il y aurait un déshonneur à s'appeler Lambert ? aujourd'hui ?
pour ce handicap ? non pas pour moi.

Attention aux mots.
« Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde. »
A. Camus

Il faut l'accompagner jusqu'au bout avec compassion et dignité, même dans le choix des mots.

J'aime beaucoup la psychologue Marie de Hennezel qui a écrit des choses merveilleuses sur la mort. Je crois qu'en effet ce n'est pas si simple qu'il y a des sensations non perçues par la médecine. Ces sensations sont respectables nous devons en tenir compte dans tous les cas pour un accompagnement de qualité.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
Albert Camus

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Yakiv
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Re: Affaire Lambert : la justice s'oppose à l'euthanasie passive du patient

Message non lu par Yakiv » 06 juil. 2019, 11:57:08

Jeff Van Planet a écrit :
06 juil. 2019, 08:37:43
Laisse moi t'expliquer la chose en concret avec deux personnes dans deux univers parallèles. Ces personnes nous les nommerons Monsieur A et Monsieur B. Les univers parallèles seront notre monde actuel et ton monde.
Monsieur A est comme toi contre la fin de vie. Monsieur B est comme moi et est pour la Fin de vie.

Dans le monde actuel, s'il arrive malheur à monsieur A et comme il est contre la fin de vie et que tout le monde le sait autour de lui, alors on ne le débranche pas.
Dans le monde actuel, s'il arrive malheurs à monsieur B et comme il a bien dit à tout le monde qu'il ne souhaite pas rester un légume qu'on arrose, qu'il souhaite être débrancher. Dans le monde actuel on le fait car on respecte la souveraineté des gens sur leurs propre vie.

Dans ton monde, s'il arrive malheur à monsieur A, il souhaite rester un légume, il reste un légume, rien ne change.
Dans ton monde, s'il arrive malheur à monsieur B, il souhaite être débrancher, on le garde car on prétexte un doute pour lui imposer un état qu'il ne souhaite pas.


Bref, tu cherches à imposer à tous ce que tu souhaites. Tu ne te bats donc pas pour ton droit mais pour supprimer le droit des autres.
Je t'ai déjà expliqué un millions de fois ici que tu mets complètement de côté la possibilité que Vincent Lambert ait pu changer d'avis en se retrouvant devant le fait accompli dont il ne pouvait s'imaginer la réalité avant de s'y trouver.
Le neurologue que j'ai cité illustre d'ailleurs ce fait :
Pourtant, comme neurologue, je constate moi-même que des personnes dans des situations incroyablement difficiles font preuve d’une volonté de vivre et d’une lutte pied à pied contre la mort. Une partie de ces personnes aura sans doute exprimé une préférence pour la mort avant de se retrouver en situation. Et rien ne dit que ce n'est pas le cas de Vincent Lambert aujourd'hui.
Jeff Van Planet a écrit :
06 juil. 2019, 08:45:49
Tu n'as rien compris: il ne peux pas confirmer. Mais sa volonté est là, que ça te plaise ou non sa décision sur sa vie vaut plus que ta décision sur sa vie. Il n'y a pas de confirmation à apporter. Imagines un instant qu'on fasse le contraire: tu ne peux pas confirmer que tu souhaites rester en état de légume alors on te débranche. Tu aimerais ça? on car tu te sentirais bafouer tu sentirais que tu n'est même pas maître de ta vie. Ces sentiments sont ceux que tu cherches à infliger à tous.
La famille de Vincent Lambert (la partie qui souhaite qu'il reste en vie, ses parents, 1 frère et 1 sœur) a su résumer encore bien mieux que moi la situation :
Dès lors que Vincent Lambert ne peut pas exprimer sa volonté, les actions entreprises sur lui sont nécessairement imposées, que ce soit la vie ou la mort. Ça c'est un fait incontestable.
Et comme déjà dit à de multiples reprises, dans le doute, donc quand on ne sait pas, il est toujours plus sage de privilégier la vie (c'est comme la peine de mort, si on a un doute, on s'abstient de condamner les gens à mort).
Jeff Van Planet a écrit :
06 juil. 2019, 08:37:43
ET dit au passage, vu le nombre de procès, d'appels et de recours qu'il y a eu, et qu'à chaque fois des toubibs ont dû témoignés et des proches, l'état de la victime et sa volonté ne font aucuns doutes. En me basant sur des faits (les décisions de justices qui sont étayées) je pense en savoir quand même assez sur l'état et la volonté de la victime.
Bien au contraire : je recite le neurologue Xavier Ducrocq
Cette décision est fabriquée à partir d’un tissu de mensonges successifs dont le premier a été de faire dire à Vincent Lambert qu’il voulait mourir. Or, il n’a jamais pu exprimer une volonté certaine de mourir, ni même l’écrire. Ce mensonge transmis par l’équipe médicale a été cru par une partie de la famille quand l’autre a réagi. En 2013, suite à la malheureuse décision d’arrêter l’alimentation et de suspendre l’hydratation - Vincent a résisté pendant 30 jours à ce traitement inhumain - la famille s’est divisée.
Modifié en dernier par Yakiv le 06 juil. 2019, 12:03:17, modifié 1 fois.

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