La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Vous souhaitez parler des Français, de leurs origines (régions françaises, de leur cultures... ), et ceux dont on ne parle pas (SDF, sans papiers...) c'est ici
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par politicien » 21 déc. 2011, 14:46:29

Bonjour,
Première puissance agricole de l'Union européenne (UE), la France perd aussi « 26 mètres carrés de terres par seconde », selon la formule du syndicat Jeunes Agriculteurs, qui a mené en novembre une campagne de sensibilisation sur le sujet. Soit 82.000 hectares de terres agricoles disparus en moyenne chaque année entre 2006 et 2010, rappelle le ministère de l'Agriculture. En cinquante ans, la surface agricole utile (SAU) a ainsi diminué de 20 %, passant de 36 millions d'hectares en 1960 à 28 millions en 2010.

Le principal coupable : l'urbanisation qui, de zones industrielles en centres commerciaux, d'habitations en parkings, domine toujours plus les paysages. 40.000 hectares étaient urbanisés par an dans les années 1960, 78.000 hectares le sont actuellement. Mais la nécessité de construire routes et logements n'est pas la seule explication.

(...)

Les meilleurs sols perdus
Autre constat, non seulement la France perd des terres, mais l'artificialisation se porte majoritairement sur les meilleurs sols, avec une pression forte le long du littoral, autour des grandes agglomérations et des axes de communication. « L'homme s'est historiquement installé sur des terres fertiles et les villes actuelles ont grossi autour de ces premières implantations », rappelle Robert Levesque, directeur du Terres d'Europe-Scafr, le centre d'études de la fédération des Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural).

« En plus d'un impact sur la biodiversité, la disparition du foncier signifie la disparition du support pour la production alimentaire, s'alarme Carole Robert, des Chambres d'agriculture. Les consommateurs demandent des produits locaux, issus de l'agriculture raisonnée, des produits de qualité. L'agriculture française est à même d'y répondre, mais encore faut-il conserver les sols. »

(...)

En France, les tensions sur les prix du foncier ont ressurgi depuis la moitié des années 2000. La baisse généralisée des taux d'intérêt a avivé l'intérêt des acquéreurs, l'attrait pour la campagne résidentielle faisant le reste. Devant l'ampleur de l'extension urbaine, certains acquéreurs n'ont pas hésité à spéculer sur le changement d'usage des terres. Puis, lors de la crise financière de 2008, « la terre a été perçue comme valeur refuge par des apporteurs de capitaux », estime Robert Levesque. Aujourd'hui, le ralentissement économique pourrait freiner les projets d'urbanisation. Selon Joël Clergue, du syndicat des Jeunes Agriculteurs, « le prix de la terre ne baisse jamais, malgré la crise ». Et pour cause, « il s'agit d'une ressource finie, rappelle Robert Levesque, l'offre sera donc toujours limitée et les prix, trop élevés ».
Image Retrouvez l'intégralité de cet article sur Image
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Nombrilist » 21 déc. 2011, 14:57:53

Rien d'anormal à cela.

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Golgoth » 21 déc. 2011, 15:42:02

Tout le monde veut sont pavillon avec 1000 m² de terrain. Moi j'utilise 41 m² d'emprise au sol à 4 peronnes et je ne me sens pas à l'étroit.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Nombrilist » 21 déc. 2011, 15:52:54

Faut surtout désengorger les tours invivables de 15 étages. ça demande de s'étendre.

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Golgoth » 21 déc. 2011, 16:06:32

Dans ma commune qui est passé de 1000 habitants à 40 000 en 40 ans, tu peux observer toutes les formes d'urbanisme. On a pas pris la place pour désengorger les tours, mais pour des entrepôts à gogo et des zones entières couvertes de pavillons. Le petit collectif ou les maisons de villages individuelles prennent une place raisonnable sans être inhumaines.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par johanono » 21 déc. 2011, 16:24:16

Beaucoup de gens travaillant dans des métropoles régionales décident aujourd'hui d'aller faire construire leur maison dans les communes de campagne alentours. Ils font cela pour un cadre de vie, le mythe de la maison individuelle, et peut-être pour des raisons financières, si on admet que ça coûte moins cher de faire construire dans une commune de campagne que d'acheter en centre-ville. Revers de la médaille : ces personnes s'éloignent de leur lieu de travail, ce qui génère des besoins de transports accrus. Mais ça ne change rien : malgré la contrainte transports, les Français veulent leur maison individuelle.

Du coup, beaucoup de communes rurales situées autour de grandes métropoles régionales ou départementales se sont profondément transformées ces dernières années, en accueillant de vastes lotissements pavillonnaires. Naturellement, ces surfaces nouvellement construites se font au détriment de la surface agricole. Le problème, c'est que tout le monde veut ça : les propriétaires terriens sont parfois bien contents de gagner de l'argent en vendant leurs terres sous forme de terrain à bâtir, les élus locaux ne pensent qu'à voir augmenter la population de leur commune et ne cessent de créer des lotissements communaux, et ceux qui font construire leur maison individuelle réalisent le rêve de leur vie... Les maisons construites sont moches, les terrains vendus sont si petits (moins de 300 m² parfois) qu'on est tous les uns sur les autres dans ces lotissements, les besoins de transports sont accrus, la surface agricole se réduit, mais ce n'est pas grave, tout le monde est content.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Nombrilist » 21 déc. 2011, 16:25:49

D'un autre côté, peut-être est-ce un début de décentralisation de l'emploi ?

Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par johanono » 21 déc. 2011, 16:34:17

Ca depend comment on raisonne. S'il s'agit d'une opposition Paris/province, alors peut-être en effet que la province gagne des habitants sur Paris, grâce au développement de quelques métropoles régionales. En revanche, à l'échelle de chaque région, on assiste à un déséquilibre croissant de la population, c'est-à-dire une population qui grossit et s'entasse autour de deux ou trois grosses villes, et le reste de la région qui tend à se désertifier. C'est assez net en Bretagne : la population ne cesse d'augmenter à Rennes et dans les alentours, elle se tient plus ou moins sur le littoral, mais le centre-Bretagne et le Finistère tendent à perdre de la population.

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Golgoth » 21 déc. 2011, 16:35:33

Il n'y a pas d'emploi dans ces zones, parfois même pas de commerces. Il y a des habitants.
Le problème, c'est que tout le monde veut ça : les propriétaires terriens sont parfois bien contents de gagner de l'argent en vendant leurs terres sous forme de terrain à bâtir, les élus locaux ne pensent qu'à voir augmenter la population de leur commune et ne cessent de créer des lotissements communaux, et ceux qui font construire leur maison individuelle réalisent le rêve de leur vie... Les maisons construites sont moches, les terrains vendus sont si petits (moins de 300 m² parfois) qu'on est tous les uns sur les autres dans ces lotissements, les besoins de transports sont accrus, la surface agricole se réduit, mais ce n'est pas grave, tout le monde est content.
Très bien résumé. Après ils cherchent une AMAP parce que c'est fun mais il n'y a plus d'agriculteurs.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par mps » 24 déc. 2011, 10:17:49

Hum ... Vous n'avez pas de cartes d'affectation des sols, impossibles à contourner ?

Les zones d'extension d'habitat sont normalement déterminées, et leurs ratio de mise en oeuvre très précis.

Exemple dans ma commune : http://www.lasne.be/administrative/doc_ ... pitre2.pdf

Après une certaine décroissance, les zones agricoles sont stabilisées ou en légère augmentation. http://cpdt.wallonie.be/old/Data/recher ... 3-chII.pdf

Mais il faut bien être consicents que, lors de l'établissement les premiers plans de secteur, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui se sont précipités pour faire mettre un maximum de terres en zones urbanisables, ce qui en centuplait le prix !!!
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par johanono » 28 déc. 2011, 13:46:42

Bien sûr que si, ça existe. En France, on parle de plan local d'urbanisme ou de plan d'occupation de sols. Sauf que les élus locaux, désireux d'attirer de la population, et atteints par la lubie des lotissements communaux, choisissent en général de modifier ces documents pour créer de nouvelles zones constructibles dans leurs communes. Et comme tu le constates toi-même, les agriculteurs locaux font également pression pour que leurs terres soient classées en zones constructibles.

Donc les documents existent, mais ça arrange tout le monde qu'il y ait un maximum de zones constructibles.

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par politicien » 18 nov. 2013, 22:57:44

Bonjour,
Belleville-sur-Vie, 4 000 habitants, sa gare, ses écoles, ses vestiges d'une ancienne église bâtie au XIIe siècle... et ses lotissements. Autrefois, ici, les soirs d'été, fondues dans un épais nuage de poussière, les moissonneuses-batteuses sillonnaient à n'en plus finir les champs de blé. Puis, peu à peu, des pavillons de plain-pied sagement séparés par des haies de thuyas taillées au cordeau sont sortis de terre au gré des plans locaux d'urbanisme, grignotant toujours un peu plus de cette terre grasse et fertile.

Des quartiers sans âme gagnés sur les champs de maïs. Entre bocage et littoral, la Vendée en est remplie. Impossible de traverser une commune sans croiser un engin de chantier charriant des gravats au détour d'un lotissement en construction. Le phénomène s'étend d'ailleurs à toute la France.

"Ces dix dernières années, l'étalement urbain s'est réalisé au détriment des terres agricoles. C'est une spécificité française", explique Pierre Jarlier, sénateur du Cantal et représentant de la commission urbanisme au sein de l'Association des maires de France (AMF). "Nous perdons l'équivalent d'un département tous les dix ans, ou l'équivalent d'un stade de foot toutes les sept minutes", déplore l'élu.

Certes, la France est encore une grande puissance agricole. Notre pays est autosuffisant en viande bovine, en céréales, en lait, en sucre... En Eure-et-Loir, les rendements des exploitants de blé peuvent dépasser les 100 quintaux à l'hectare. Des performances supérieures à celles de l'Ukraine.

"Il n'empêche, la réduction des terres agricoles peut constituer une menace pour la pérennité de notre avantage compétitif", déplore Thierry Pouch, responsable du service d'études économiques de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture. Ces dix dernières années, la Vendée a "consommé" quelque 1 600 hectares par an de terres agricoles. C'est trois fois la moyenne nationale.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur L'expansion.fr
Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

manolo
Messages : 2729
Enregistré le : 20 mars 2012, 23:26:04

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par manolo » 19 nov. 2013, 09:11:16

"Il n'empêche, la réduction des terres agricoles peut constituer une menace pour la pérennité de notre avantage compétitif"

Cette phrase est quand même hallucinante.
Le gars, il sait pas penser autre chose que "compétition".

On parle quand même de nourriture, donc de quelque chose d'essentiel pour vivre.
Avant de voir si on perd de la compétitivité, c'est quand même plus logique de voir qu'on risque de ne plus être capable de produire assez pour nourrir tout le monde correctement dans le pays.
Du moment qu'elles font encore le ménage toussa, où est le problème ?
Pas taper :) !

Avatar du membre
El Fredo
Messages : 26459
Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
Parti Politique : En Marche (EM)
Localisation : Roazhon
Contact :

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par El Fredo » 19 nov. 2013, 09:16:56

C'est normal qu'il parle comme un économiste, il est économiste. N'empêche que ce qu'il dit est vrai, et ça constitue un argument supplémentaire pour limiter ce phénomène, argument qui est en mesure d'être compris par de nombreux dirigeants qui ne considèrent les problèmes que sous le seul angle économique.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: La ville dévore inexorablement les terres agricoles

Message non lu par Nombrilist » 19 nov. 2013, 10:24:24

Il milite pour que les terres agricoles ne soient plus le choix par défaut : "Elles doivent être employées en dernier lieu, après que tout l'espace disponible en centre bourg a été entièrement utilisé. Il faut pour cela réhabiliter les logements vacants et utiliser les terrains en friche, dénicher la moindre parcelle abandonnée. Dans certaines communes, ça peut représenter jusqu'à 20 % de la superficie."

Ah, n'en voilà une idée qu'elle est bonne. Défoncer la nature pour pouvoir continuer à surproduire des denrées alimentaires à exporter qui n'ont de compétitif que les subventions qu'on leur accorde.

Répondre

Retourner vers « La France sa diversité et ses oubliés »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré