Pourquoi l’islam fascine-t-il autant la gauche ?

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johanono
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Message non lu par johanono » 11 août 2011, 09:45:00

Pourquoi l’islam fascine-t-il autant la gauche ?

Publié le 18 avril 2011 par Anne Zelensky - Article du nº 194

Pourquoi l’islam fascine tant les gens de gauche ? Quels échos provoque -t -il dans leur psyché profonde ? Bon nombre d’entre nous sont taraudés par cette question . Comment donc des gens « ennemis déclarés des religions », héritiers des combats ouvriers et laïques, hostiles à « l’opium du peuple » – si fort stigmatisé par Maître Marx – peuvent ils se retrouver aujourd’hui défenseurs de l’islam ? Les autres religions continuent à être frappées d’opprobre, surtout la catholique. Mais dès qu’on touche à l’ islam, on a droit in petto, non pas à une argumentation, mais à une attaque virulente contre le catholicisme, qui « en a fait de bien pires ». Stupéfiant paradoxe : ces gens là, de gauche , qui se réclament de la raison, semblent possédés par une sorte de foi. Cela avait commencé par « le pas touche à mon pote »…

La gauche entretient à l’évidence avec l’islam une relation passionnelle. Le coeur a ses raisons, il ne suffit donc pas de s’en tenir aux explications rationnelles habituellement avancées : culpabilité d’ex colonisateurs, peur et lâcheté, prurit compassionnel, directement hérité du judeo christianisme, calculs politiciens…ce ne sont là que des paravents. Pour tenter de comprendre ce qui lie si fort la gauche et l’islam, il faut passer par derrière, interroger les zones obscures de la psyché, pour le dire clairement interpeller nos inconscients. En amour, on le sait, ce qui nous attire souvent chez l’autre c’est à la fois sa différence et sa ressemblance avec nous. Ici paradoxalement, la ressemblance est de fond, la différence de pure forme.

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Comme je l’ai écrit ailleurs, on ne naît pas de gauche, on le devient. Etre à gauche est un laborieux et permanent travail contre nos tendances naturelles à la toute puissance, à la haine de l’autre , à nier notre ambivalence fondatrice et à tenir en laisse notre pulsion de mort. En somme, être à gauche suppose un effort de civilisation pour surmonter un donné naturel. Et implique de sérieux refoulements. Le bon sauvage, est aussi un sauvage. Civiliser le sauvage est un travail à temps plein.

Or, l’islam, en tant que corpus idéologique théorique, je ne parle pas ici des différentes pratiques, n’a rien à faire de ces arguties, il nous offre le réconfort après l’effort : la prise en compte de nos archaïsmes et la prise en charge de nos existences. Il nous ramène au temps d’avant le totem et tabou. Il revendique tout ce qui désormais, au terme de longs siècles de civilisation, n’est plus dicible.

-l’affirmation d’une toute puissance conquérante et indiscutable, qui nous renvoie à l’enfance, assortie de l’obligation de la soumission.

-Le déni de l’ambivalence fondatrice du réel, il y a le Bien, de son côté et le mal, ou plutôt l’impur de l’autre côté

- la haine et le mépris de l’Autre, incarné dans la Femme, qu’il cloître et met ainsi hors d’état de nuire.

Ce sont là trois axes fondamentaux de cette idéologie. Or on les retrouve, camouflés dans les comportements de bon nombre de gens de gauche, tiraillés entre une théorie exigeante et une pratique déficiente. Ce colossal décalage entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font, est sans doute la conséquence de ce travail de refoulement nié des pulsions. Par contre, chez les muzz (musulmans), il y a adéquation entre les deux. Voilà qui fascine nos gôches, je les appellerai ainsi par commodité, le cul entre deux chaises.

Mais au fond, ils partagent le même sentiment de toute puissance, les muzz par le biais de la religion, les gôches par celui du dogme. La toute puissance renvoie à l’enfance et à une forme de régression organisée. Le muzz est maintenu en enfance dès qu’il ouvre les yeux sur ce monde, il ne choisit rien, mais on lui offre à la fois la certitude d’être celui qui détient la vérité absolue et l’obligation en contrepartie de se soumettre aveuglément à une force le dépassant. Le voilà à la fois maître du monde et enfant obéissant à la loi du Grand Adulte. On lui assigne une tache simple : les muzz détiennent la vérité absolue et se doivent de l’imposer aux autres, Le totalitarisme est la forme collective, élaborée, de la tendance de l’enfant à se prendre pour le roi du monde, l’intolérance son fer de lance.

On retrouve cet infantilisme à l’envers chez beaucoup de gens de gauche, héritiers de mai 68, ex enfants rois, qui croient détenir la Vérité et ne tolèrent aucune contravention à cette évidence. « Il est interdit de LEUR interdire ». Nous en faisons les frais à RL, diabolisé et caricaturé par la gauche. Le refus d’écouter l’adversaire, l’intolérance, l’incohérence intellectuelle sont, dans toutes les composante de la gauche, portés à leur comble. A tout bout de champ, les gôches vous balancent la fameuse phrase de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » , et en même temps, ils vous excommunient par la parole et l’acte. Ils ont la même certitude que les muzz d’incarner le camp du Bien.

On se retrouve au même degré de déni du réel et de décervelage, à partir de points de départ différents. Philippe Muray a magistralement analysé ce phénomène dans ses ouvrages, en particulier « Homo festivus, entretiens avec E. Levy » ( Champs Flammarion 2002 ). L’homo festivus, produit de l’esprit libertaire de gauche, évolue dans une immense nursery, gérée par les créateurs de festivités non stop, à grands coups de Paris Plage et Nuit Blanche. il faut à tout pris distraire et amuser tous ces bébés attardés et leur faire oublier les jours sombres.

Il y a cependant un point de divergence apparent entre muzz et gôches : la question des femmes. Les muzz osent afficher l’apartheid des femmes et les parquent sans états d’âme. Les gôches sont là encore pris entre deux feux : leur sexisme foncier et leur « idées » généreuses. Ils ont été contraints, par respect pour ces idées et sous la poussée des mouvements féministes, d’accepter en théorie l’égalité hommes/femmes. Mais ont freine des quatre fers depuis la Révolution – Olympe de Gouges a été guillotinée pour avoir simplement écrit « Déclaration des droits de la femme » – puis dans les mouvements ouvriers, hostiles au féminisme. Toutes les manœuvres ont été bonnes pour faire échec à l’émancipation des femmes. Ce sont souvent des députés de gauche qui se sont opposés au droit de vote des femmes. Plus récemment dans les années 70, la priorité de la lutte des classes a été avancée pour faire barrage à la lutte des femmes. Depuis les années 80, c’est la lutte antiraciste, la priorité, on ne voit guère monter au créneau de l’antisexisme, aucun des ténors de gauche. Ils se contentent d’ânonner sans conviction le droit à une égalité molle.

Par contre on les a entendus défendre la pratique de l’excision au nom du respect des coutumes. Les féministes sont régulièrement qualifiées de colonialistes et racistes, quand elles critiquent l’islam. En réalité, celui ci offre une magnifique soupape à la misogynie foncière des gens de gauche. Dans son inconscient profond, l’homme, de gauche surtout, rêve de harem. Il y a pourtant 40% de femmes au PS. La majorité est obéissante et file droit, une minorité essaye de la ramener, en vain.
Pour s’en convaincre, il n’est que de se reporter à l’imaginaire gaulois, littérature, arts, managé par gens de gauche. Il y trône des figures peu ouvertes au féminisme.

Telle celle de Sade, dont la délinquance sexuelle est érigée en parangon de l’érotisme tordu. La pornographie, qui dans sa forme brute, nous rejoue indéfiniment le scénario de la domination des femmes, a toujours été jalousement défendue par la gauche pour laquelle elle est liberté d’expression, face à « l’ordre moral ». Notre intelligentzia, qui fait la pluie et le beau temps en matière de bon goût artistique, célèbre le crade, le sinistre – une œuvre n’a accès au label « art » que si elle est apocalyptique, ou si elle ne veut rien dire ( art contemporain). On rejoint là, la fascination pour tout ce qui renvoie à la pulsion de mort. Les talibans détestent la musique et le rire, les « branchés » de chez nous trouvent le bonheur et la gentillesse, affreusement kitsch.

L’islam, pris au pied de la lettre, offre donc une échappée inespérée dans ce chemin de croix du civilisé, un baume sur les plaies de ce douloureux chemin vers la libération, laquelle est plutôt l’affaire des gens de gauche, attachés officiellement à l’idée de Progrès. A droite, on est plus pragmatique, on se fait moins d’illusions sur la nature humaine, quitte à en remettre sur sa capacité de nuisance. En tout cas on ne perd pas de vue que la civilisation est un vernis. Il se craquèle vite.
Alors, oui, il y a des affinités profondes entre une certaine pensée de gauche et l’idéologie islamique. Elles se nouent au plus profond des inconscients, là où la raison a du mal à les débusquer. Mais le résultat est là : l’islam et la gauche, c’est une affaire qui marche !
http://ripostelaique.com/pourquoi-lisla ... 1fd346%2C0]

lancelot
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Message non lu par lancelot » 11 août 2011, 09:58:00

Profondément débile .....

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Golgoth
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Message non lu par Golgoth » 11 août 2011, 10:28:00

La "gôoooche" a été le fer de lance de l'antiracisme béat dans les années 80, mais on dirait qu'au XXI ème siècle c'est plutôt la drrrrrrrroite qui est obsédée par l'Islam. La preuve : ils n'arrêtent pas d'en parler. En fait à droite on a des imams refoulés, qui rêvent en secret de mener leur propre femme à la cravache icon_mrgreen
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 11 août 2011, 11:42:00

Riposte laïque.
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un artisan
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Message non lu par un artisan » 11 août 2011, 12:09:00

Tous les débats ineptes de l'UMP récents n'avaient de cesse d'entretenir des propos sur l'Islam..Qu'ils soient du type" qu'est ce pour vous être français" , laiüs provenant de Copé ,étant lui même issu de l'immigration , ou des remarques sur le foulard et le niqab...Que je sâche la gauche n'est plus au pouvoir depuis 14 ans et ne peut donc être responsable de quoi que ce soit...Dans les années 1980 ,la gauche était nettement plus près du concept israélien que de celui arabe, je n'en veux comme preuve que la Coface ne garantissait que les investissements israéliens ,couplés quelques fois avec ceux du Koweit ou de l'Arabie saoudite..Chose qui fut totalement abandonnée à l'arrivée de Chirac et de Sarkosi...
La véritable réponse se situe nettement ailleurs ,pourquoi le fric issu des populations arabes fascinent tant nos dirigeants s'avère la vraie question ,mais la réponse coule de source quand on sait qu'en 2007 ,notre présidents actuel a passé 15 jours au Qatar et que son dernier fils poursuit un pseudo enseignement en Arabie saoudite.
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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mps
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Message non lu par mps » 11 août 2011, 16:53:00

Quand je lis l'article, j'en ai une autre lecture.

La gauche n'aime pas l'Islam, elle aime ceux qu'il nous a envoyés, souvent peu instruits, peu aptes au travail, très dépendants.

Elle n'aime pas par contre les musulmans riches, ceux qui fréquentent les grandes écoles, ou exercent des professions brillantes.

Donc, seuls les gueux l' intéressent, dans la mesure où elle peut faire assaut de générosité (avec l'argent des autres) créer des emplois socio-culs à ne savoir qu'en faire, intrsumentaliser le troupeau à sa plus grande gloire. Et cet appétit est si fort qu'elle préfère ne pas voir le volet sombre de l'Islam.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lambertini
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Message non lu par lambertini » 11 août 2011, 18:07:00

Les socialistes n aimes pas plus l islam , que les autre partit(qui aime les tortionnaires de femmes, et les pédophies?)
c est les voies des islamistes  que la gauche recherche..
on leurs cires les bottes car un reservoire de 5 million de voix, c est bon a prendre pour faire carriere en politique
la caravane passe et les chiens aboient

un artisan
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Message non lu par un artisan » 11 août 2011, 18:15:00

Donc à contrario la droite n'aime que tous les arabes qui fréquentent nos universités ,le tout à nos frais évidement ,il fallait y penser...
Il est vrai que j'en connaissais un encore étudant à plus de 50 ans..Deux des plus grandes mosquées viennent de voir le jour ,Marseille et Hérouville deux mairies de droite....
Pour cette dernière ,bail amphytéotique ,1 euro par an ,surface 10200 m² en zône artisanale  qui plus est....
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Message non lu par mps » 12 août 2011, 07:32:00

Tu crois que le monde n'est fait que l'allocataires ou de boursiers ? icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Golgoth » 12 août 2011, 08:50:00

Non, il y a aussi les rentiers icon_mrgreen
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

un artisan
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Message non lu par un artisan » 12 août 2011, 10:31:00

Non ,il existe dans cette catégorie ,comme le fait remarquer Golgoth des rentiers ,accueillis à bras ouverts par la droite...qu'ils soient africains et despotes dans leur pays ou issus des pays du moyen orient.
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Mouarfs
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Message non lu par Mouarfs » 12 août 2011, 13:32:00

Les dégâts de la mafia socialiste dans le Nord sont à ce titre très parleurs, que ce soit le Lille de Martine Droopy ou pire, la ville de Roubaix, devenue une enclave musulmane. Une ville de 100 000 habitants à majorité musulmane, il n'y en a pas cinquante.

La gauche est copine comme cochons avec les musulmans, moins pour les raisons évoquées dans l'article (que je trouve vraiment tordu et tiré par les cheveux) que par l'intérêt des voix de l'électorat musulman, a priori rejeté par la droite. La gauche se pose ainsi comme le service après-vente des musulmans.

Et au risque que l'on me dise que je fais un amalgame entre immigrés et musulmans (il ne faut pas se voiler la face, un grand nombre d'immigrés sont musulmans), si la classe ouvrière ne trouve plus tout à fait son compte dans la gauche, ce n'est pas rien, c'est parce que la gauche ne défend plus l'ouvrier mais l'immigré et le clandestin. L'ouvrier est quand même un électeur très volatile : il peut voter à gauche, il peut voter FN, il pouvait voter Sarko en 2007... Les musulmans et plus généralement les immigrés constituent un électorat plus sédentaire, qui plus est chez qui l'abstention est forte. C'est du pain béni pour la gauche, une réserve de voix et un potentiel énormes.

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Message non lu par wesker » 12 août 2011, 14:13:00

Les explications les plus simples sont aussi parfois les plus pertinentes.

A court d'idées et ne rencontrant plus guère d'écho, d'audience et de crédibilité parmi les travailleurs, la gauche développe désormais et depuis quelques temps le vote communautaire.

L'islam étant organisé en communauté, et représentant un électorat certain, la gauche s'en fait le porte étendard dans le but que les musulmans adhèrent à leurs utopies et votent massivement en leur faveur.

Mais en réalité, la gauche n'a pas pour l'islam plus d'attachement qu'elle n'en avait auparavant à l'égard des travailleurs, elle exploite juste un créneau électoral qui est important.

Les islamistes radicaux qui sévissent et profitent des faiblesses de nos systèmes démocratiques se moquent de ces considérations car ils travaillent à l'instauration d'une société islamique que les français musulmans ne veulent pas dans leur immense majorité. C'est pourquoi d'ailleurs la lecture communautaire que fait la gauche mais aussi la droite sarkozienne est une erreur à la fois stratégiques et civilisationnelle.

Nico37
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Re: Pourquoi l’islam fascine-t-il autant la gauche ?

Message non lu par Nico37 » 17 juin 2013, 22:35:37

Indigènes de la République : derrière le " féminisme islamique " , le racisme et le patriarcat 2011

Les groupes anti-avortement dans leur propagande destinée au grand public mettent en avant la question du statut du fœtus, qu’ils assimilent à un être vivant, pour justifier leur combat contre un droit essentiel pour toutes les femmes, qu’elles en fassent ou non usage dans leur vie.

Ce mensonge sur le fœtus leur permet de contrecarrer l’attachement très fort des femmes à la liberté de disposer de leur propre corps : la plupart des mouvements contre l’avortement ne veulent pas se montrer comme des ennemis de la liberté , et la présentation de l’IVG comme le meurtre d’un autre être vivant leur permet de justifier idéologiquement l’interdiction éventuelle de l’avortement. Les femmes ne sont pas des objets, "d’accord" , dira le militant d’extrême-droite "mais le fœtus non plus".

En réalité, un des fondements idéologiques et pratique de l’opposition à l’avortement est tout autre : ses partisans en France, sont tous également des idéologues racistes pour qui le monde est divisé en « civilisations » ou en « races », engagées dans une guerre à mort. Dans cette guerre, la question démographique est essentielle à leurs yeux. La femme est l’outil nécessaire de la reproduction et son corps ne peut lui appartenir, il appartient au « peuple », ou à la « communauté » .

La plupart des militants d’extrême droite qui se battent contre l’IVG ont naturellement suffisamment de culture scientifique pour savoir que le fœtus n’est pas un être humain.

Mais ils savent que le mouvement de libération des femmes a créé partout la prise de conscience, l’autonomie, et que la domination patriarcale a marqué le pas : des femmes aujourd’hui, partout dans le monde, ne se vivent plus comme redevables de quoi que ce soit à ceux qui les oppressent, et ne se sentent plus le devoir d’être de simples machines à produire les futurs soldats.

D'un coté, les fascistes ne mettent donc pas nécéssairement en avant la sauvegarde de la "civilisation blanche" ou "européenne" dans leur liste d’arguments contre l’avortement.
De l'autre, la plupart d’entre eux ont aussi une propagande raciste ouverte, et n’hésitent pas à présenter les femmes des peuples considérés comme inférieurs comme uniquement préoccupées de "pondre des mômes" pour que "leurs hommes" gagnent la guerre par la seule force du nombre.

Rien de neuf sous le soleil du racisme occidental. Mais l’intégration d’une partie des personnes issues de l’immigration dans la petite-bourgeoisie dominante a eu lieu depuis quelques années déjà, cette conception essentialiste de la « femme orientale », de la poule pondeuse et heureuse de l’être a trouvé de nouveaux défenseurs inattendus, issus de la gauche, et qui ont la particularité de se réclamer anti-colonialistes et féministes.

Et notamment les Indigènes de la République, et leur porte parole Houria Bouteldja.

Houria Bouteldja s’est toujours définie comme féministe : cependant, on aura bien du mal à trouver dans ses discours et ses interventions publiques ce que signifie positivement son féminisme. On trouvera des critiques, parfois justifiées, contre le féminisme bourgeois et ses dérives racistes, notamment à propos du port du voile. On trouvera aussi dans les collaborations des Indigènes avec Christine Delphy des développements sur ce qu’ils appellent les féministes « blanches ».

Mais Houria Bouteldja a récemment participé à un colloque sur le « féminisme islamique » en Espagne.

Dans son intervention, on cherchera en vain une définition du féminisme islamique ou du « féminisme décolonial » dont elle se revendique.

De fait ses propos dans le cadre de ce colloque sont clairs : pour elle, être féministe « décoloniale », c’est ne pas répondre à certaines questions. Car ce sont les questions qui posent problème…
Par exemple : se demander si le féminisme est compatible avec l’islam, c’est déjà être impérialiste et faire comme les journalistes « français », alors Houria Bouteldja ne se pose pas la question.

Intellectuelle de la petite bourgeoisie française, Houria Bouteldja ne peut en fait pas réaliser que les questions que l’on se pose ou pas sont liées à notre statut dans le réel : le féminisme n’est pas une posture idéologique qu’on choisit ou pas, mais une réponse à une oppression immédiate en premier lieu.
Grâce aux combats des femmes des siècles passés, Houria Bouteldja n’a pas à se poser la question : elle a accès à la contraception et à l’IVG , elle peut vivre sa vie et notamment voyager , assister à des colloques et y prendre la parole.

Ce n’est pas le cas de toutes les femmes sur toute la planète, évidemment.
Et toutes les femmes, sur toute la planète n’ont pas accès aux mêmes choix que Houria Boutelja : l’IVG par exemple est interdite et réprimée dans de nombreux pays. Et même dans ceux où elle est autorisée, y accéder est souvent une autre affaire, notamment en France, notamment pour les femmes prolétaires.

Etre féministe, ce n’est pas imposer l’usage de l’IVG aux femmes, ce n’est pas non plus ériger un modèle de comportement social en référence absolue. C’est simplement se battre pour que toutes les femmes puissent choisir.
C’est aussi poser une solidarité universelle avec toutes les femmes : non pas pour dire "toutes pareilles", mais pour faire en sorte que nous soyons tous égaux.

Or, dans ce colloque, Houria Bouteldja définit son « féminisme » de manière totalement inverse : selon elle, toutes les femmes de la planète ne vivent pas dans le « même espace-temps ». Et ne pas le reconnaître, c’est s’ingérer de manière impérialiste.
La porte-parole des Indigènes de la République donne donc un exemple de l’ingérence : celle de militantes « occidentales » en voyage en Palestine qui ont demandé à des femmes si elles avaient accès à l’IVG.
Cette question est selon Houria Bouteldja une ingérence parce que « Les palestiniennes ne comprenaient même pas qu’on puisse leur poser ce genre de questions tellement selon elles l’enjeu démographique en Palestine est important. Leur perspective est tout à fait autre. Pour beaucoup de femmes palestiniennes, faire des enfants est un acte de résistance face au nettoyage ethnique israélien. »

Les Indigènes de la République se sont fondés notamment sur l’idée que la parole des « néo-colonisés » en France était confisquée par les « élites blanches de la gauche » et qu’elle devait être reprise par les principaux concernés.
Mais on voit ici que ce n’est pas la confiscation de la parole aux concernées en général qui leur pose problème : dans un colloque féministe, Houria Bouteldja n’hésite pas à parler à la place d’autres femmes , "les" palestiniennes, en se fondant sur un récit qui lui a été faite par une non-palestinienne sur UNE discussion avec DES femmes palestiniennes.

Dans la tête de Bouteldja, il y a donc sur cette planète des femmes qui ont le droit de s’exprimer en leur propre nom et d’autres qui peuvent très bien être « représentées » par d’autres.
Il y a des femmes qui peuvent très bien se définir collectivement contre la société dans laquelle elles évoluent, qui peuvent remettre en cause l’ «espace-temps» qu’on leur impose, faire vivre une contre-culture collective et individuelle.

Houria Bouteldja prétend refuser l’intégration à la société occidentale dans laquelle elle vit et la soumission à ses normes oppressives, elle revendique le droit d’être une « Indigène de la République » et pas seulement une « française ».
Mais ce droit à l’auto-détermination , elle ne le reconnait pas à toutes les femmes : dans d’autres « espaces-temps », par exemple en Palestine, les femmes sont «les» Palestiniennes, et la résistance des femmes en Palestine, c’est….faire des enfants et répondre à l’enjeu démographique, point barre.
Soit très exactement ce que les dominants de la société où elles vivent leur demandent de faire. Soit très exactement ce que leur environnement sociologique immédiat leur impose par la propagande et aussi par la contrainte.

Il n’y pas un modèle fasciste qui n’impose l’oppression brutale, le patriarcat, et la négation de tout droit individuel sans s’appuyer sur la justification de la guerre. Cette guerre la plupart du temps n’est même pas une invention, car sous le règne du capitalisme, le monde entier est en guerre perpétuelle.
Pour autant, l’existence des guerres , des agressions contre une population ne justifient pas les agressions et la domination exercée par des membres de cette population contre d’autres membres de cette population.

En Palestine, les femmes qui résistaient activement à l’occupation israelienne ont été les premières victimes du Hamas : le mouvement féministe palestinien était dans les années 70 bien plus puissant et bien plus en pointe que dans de nombreux pays européens.
Le Hamas l’a attaqué et détruit physiquement, imposé la terreur et désigné les femmes qui lui résistaient comme des « collabos ».

Dans l’espace-temps d’Houria Bouteldja, ceci n’a jamais existé : il y a des pays où les femmes n’ont pas d’histoire. Dans le discours de Bouteldja, "les" palestiniennes sont un groupe homogène, a-historique où les individus ne sont qu’un objet au service d’un objectif "global", la "Résistance" , comme les Indigènes de la République appellent le Hamas.

A tout observateur objectif, ce discours de la porte-parole des Indigènes de la République en rappelle un autre : celui du colonisateur « humaniste » des siècles passés, celui qui se fondait sur le mythe du Bon Sauvage. Pour contrecarrer les critiques et les combats des premiers anti colonialistes qui dénonçaient l’état de misère matérielle et morale dans laquelle vivait l’immense majorité des population des pays envahis, certains colonialistes expliquaient que les dites populations souhaitaient vivre de cette manière, dans « le respect de leurs traditions »…traditions qui n’incluaient naturellement pas l’accès à l’électricité ou au contrôle des naissances par exemple.

D’ailleurs le droit imposé par les coloniaux a le plus souvent été non seulement un droit répressif féroce, mais également la reconnaissance de certaines « coutumes », notamment en droit civil, donc en ce qui concerne la gestion des rapports sociaux au quotidien, ce qui incluait notamment le statut de la femme et des règles oppressives. Le tout au nom du respect des « sociétés indigènes ». Le plus souvent ce droit civil se référait à l’ordre religieux.

L’ethno-différentialisme n’est donc pas d’invention récente, et ce que dit Houria Bouteldja n’est pas particulièrement original.
C’est tout simplement la parole raciste et sexiste classique, la même que celle du Bloc Identitaire ou des groupes anti IVG.

Elle permet notamment d’exercer une contrainte supplémentaire sur les femmes qui cherchent à se battre et à se libérer : si intégrer la norme patriarcale est un acte de Résistance, alors à l’inverse, la combattre est une collaboration avec l’ennemi.
Objectivement, ceci est totalement faux : par exemple, le pouvoir israelien couvre les crimes d’honneur commis sur les territoires qu’il contrôle, arguant le plus souvent qu’il s’agit d’affaires que les arabes doivent régler entre eux. Les féministes palestiniennes pourchassées par le Hamas sont criminalisées comme n’importe quelles autres résistantes par la police et l’armée israelienne.
Mais le rôle international de groupes comme les Indigènes de la République est important, car il s’agit bien d’isoler de toute solidarité extérieure ces femmes qui se battent à la fois contre la domination du pouvoir israelien et contre le patriarcat.

En propageant l’idée qu’il y aurait des "espaces temps" différents , on propage aussi l’idée que la libération antisexiste n’est pas à l’ordre du jour pour certaines femmes.
Et pourquoi s’arrêter aux Palestiniennes ? Après tout, les "Indigènes", les femmes issues de l’immigration en France vivent-elles dans le même espace temps que les "blanches" ?
Peuvent-elles se comprendre, toute discussion commune n’est-elle pas une ingérence d’un côté, une trahison de l’autre ?

Les Indigènes ont déjà commencé à présenter les choses de cette manière dans les luttes : certes, les dirigeantes comme Houria Bouteldja n’hésitent pas à s’allier avec les mouvements féministes post modernes les plus radicaux, et s’offrent le soutien d’intellectuelles comme Christine Delphy, mais pour mieux acter la séparation : il n’est pas question de revendications et d’approches communes, mais au contraire d’alliance au sommet, tandis qu’à la base, les unes défendront leur sexualité post genrée et les autres leur droit à porter le voile.

Chacun son pré-carré et les vaches à lait seront bien gardées.

Mais arabe ou pas, Houria Bouteldja est juste le produit de la classe moyenne de culture française, dont elle partage le statut social et le glissement global vers des valeurs réactionnaires, différentialistes et racistes.
Travailler avec les Indigènes de la République, pour une féministe, c’est la même chose que travailler avec n’importe quel groupe religieux ou politique opposé à l’avortement.

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