Un banc de sable perdu dans l’océan Indien. Un rapport sénatorial de novembre 2012 décrit une île de « 1,5 km de longueur sur 0,7 km de largeur, […] dépourvue d’eau potable et balayée par des alizés qui rendent toute culture impossible et qui ne peut être abordée que dans des conditions difficiles ». Une île qui « ne présente pas d’intérêt économique », selon le même rapport, et qui n’a quasiment pas été habitée – seuls quelques esclaves naufragés d’un bateau négrier y vécurent pendant quinze ans au XVIIIe siècle, avant d’être secourus. Elle abrite bien, depuis 1954, une station météorologique, dont le fonctionnement a été automatisé ces dernières années.
Et pourtant, l’île Tromelin, possession française au large de Madagascar, est âprement revendiquée par la République de Maurice.
L’enjeu de la « zone économique exclusive »
Car c’est surtout l’espace autour de l’île qui intéresse les deux Etats. L’îlot permet de revendiquer le contrôle de 280 000 km² de zone économique exclusive (ZEE), ce qui fait de la France l’Etat contrôlant le plus vaste espace maritime au monde avec, au total, 11,7 millions de kilomètres carrés de ZEE. Concrètement, la ZEE permet notamment le contrôle des droits de pêche et d’exploitation d’éventuelles autres ressources. Un enjeu de taille pour une telle surface.
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L’accord, « un dangereux précédent » pour ses opposants
Bien que signé, l’accord ne peut pas entrer en vigueur sans accord de l’Assemblée nationale, qui rechigne à le valider. Déjà refusé en 2013, le texte devait être à nouveau débattu dans l’hémicycle le 18 janvier. La séance a finalement été reportée. Plusieurs députés sont dressés contre un projet de loi qui créerait « un dangereux précédent », selon le député centriste du Tarn Philippe Folliot (UDI).
L’opposition est avant tout symbolique. Le député centriste estime que cette cogestion pourrait servir « de fondement pour justifier, légitimer et accroître les revendications de Madagascar sur les îles Eparses, du Mexique sur la Passion – Clipperton voire, à terme, de l’Afrique du Sud ou de l’Australie sur les Terres australes… »
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http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/art ... 55770.html
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