Des centaines d’étudiants intègrent chaque année des masters liés au fait religieux. Nous avons rencontré ceux du master de Bordeaux-Montaigne.
«Depuis le 13 novembre, cela m’a conforté dans mon idée de travailler sur la laïcité et le respect des religions. J’habite tout près du Bataclan à Paris, je passe devant tous les jours, j’ai été très marquée. Notre master permet aussi de travailler la sociologie et la psychologie de ces fous de Dieu: qui sont-ils? Qu’ont-ils réellement dans le cerveau? Comment ont-ils été élevés?», raconte Anastasia, étudiante par correspondance.
Depuis 11 ans qu’elle a monté son master religions et société à l’université Bordeaux Montaigne, Bernadette Rigal-Cellard a vu passer tous les profils. Du prêtre à l’imam, du flic au masseur pro, il est une chose qui les lie depuis une décennie: le désir de comprendre, d’appréhender l’infinie complexité du fait religieux qui a nourri le rapport aux autres. Le début du siècle a été chaotique, les événements de 2015 à Paris sont à analyser avec un prisme plus large: celui des moines tibétains immolés, celui d’Ander Brevik en tortionnaire du Christ, celui des ‘mass shootings’ dans les écoles américaines ou de l’anachronisme isolationniste des Amish. Pourquoi la religion peut rendre fou? «C’est la question clef, la raison pour laquelle la plupart de mes étudiants suivent mes cours. Le fait religieux les fascine», explique l’enseignante.
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Les élèves doivent assister aux offices de toutes les religions
Clément a 23 ans, il est en master 2, et sa relation à la religion est bouleversante. «Si je m’étais inscrit au départ, c’était par antagonisme primaire envers les religions. Je voulais pouvoir critiquer en connaissance de cause. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus tolérant. Je n’ai pas la foi, je ne crois pas qu’un homme ait pu séparer la mer en deux, mais je comprends très bien que ces allégories puissent être des balises sur les chemins des croyants». Clément a peur, toutefois, peur de l’ignorance des commentateurs, et de l’absence de jugement critique.
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http://etudiant.lefigaro.fr/article/apr ... 71e963387/
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