Dans le même ordre d'idées, Cazeneuve aurait évoqué un éventuel concordat (même s'il a, semble-t-il, nuancé ses propos par la suite) :Valls veut un autre islam de France
Le premier ministre sort du registre compassionnel. Il propose d'interdire les financements étrangers pour la construction des mosquées et plaide pour que les imams soient formés en France.
Comme elle est loin, cette soirée d'octobre 2015. Manuel Valls est alors en déplacement pour quelques jours au Moyen-Orient. Debout, dans le hall démesuré d'un grand hôtel de Riyad (Arabie saoudite), entouré de journalistes français qui le pressent de questions, le premier ministre finit par lâcher: «Ici, c'est le nouveau monde.» Curieuse formule. Ce «nouveau monde», c'était à l'automne 2015, avant les attentats qui ont ensanglanté la France. Alors que l'exécutif donne l'impression d'être dépassé, en panne de stratégie face à une droite à l'offensive et à une gauche aux abonnés absents, le chef du gouvernement riposte dans un entretien au Monde daté du samedi 30 août. Comme dit le sénateur PS Luc Carvounas, qui lui est proche, «Valls a décidé de refaire du Valls».
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Rappelons que la volonté des pouvoirs publics de définir un "islam de France" n'est pas neuve, puisque Sarkozy lui-même, du temps où il était ministre de l'Intérieur, avait institué le Conseil français de culture musulman, sous prétexte, déjà de définir un "islam de France". 13 ans plus tard, rien n'a vraiment changé, puisque les pouvoirs publics sont toujours en train de réfléchir à cet "islam de France".Bernard Cazeneuve réfléchirait à un concordat avec l'islam
Selon Le Canard Enchaîné, le ministre de l'Intérieur réfléchirait depuis quelques temps à une association entre l'Etat et l'islam en France. Le but pour Bernard Cazeneuve serait de mieux organiser l'islam dans le pays, et de permettre un contrôle amélioré de l'Etat sur le culte musulman.
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Qu'est-ce que c'est que cette obsession, de la part des pouvoirs publics français, de créer un "islam de France". Dans un pays laïque comme la France, est-il vraiment du ressort des pouvoirs publics de définir les modalités d'organisation et le contenu de telle ou telle religion ?
Au sein du CFCM, le sympathique et modéré Boubakeur a été mis en minorité par l'UOIF, qui s'est ainsi trouvée légitimée... N'est-il pas naïf de croire que le fait d'installer autour d'une même table Boubakeur et quelques autres dignitaires musulmans plus ou moins recommandables, au sein d'une nouvelle institution qui aura un nouveau nom, empêchera l'islam des caves de se développer, empêchera les salafistes de prospérer, et empêchera les plus excités de perturber les services publics par des revendications communautaires ?
L'islam est une religion qui, par tradition culturelle et définition de l'histoire, ne reconnaît aucune hiérarchie analogue à celle que nous avons dans la religion catholique. Dans ces conditions, n'y a-t-il pas un contre-sens à vouloir transposer la logique catholique à une religion comme l'islam ?
J'attends des pouvoirs publics, non pas qu'ils régentent un supposé "islam de France", mais qu'ils définissent nos règles de fonctionnement, à nous autres Français, et qu'ils les fassent appliquer. Par exemple, qu'ils définissent des fondements juridiques permettant de rejeter les revendications communautaires dans les services publics. Par exemple, qu'ils modifient la loi pour permettre de fermer les mosquées salafistes et plus généralement de mieux lutter contre le terrorisme. Le reste n'a que peu d'importance.
Cette excitation sur un supposé "islam de France" permet une fois encore de masquer l'inaction du gouvernement...