Voici la présentation d'un livre, mais surtout l'avant propos pour un débat :
Peut-on encore critiquer la laïcité ?Voici un livre à contre-courant qui soulève des questions cruciales pour la France de l'après-7 janvier. Dans La Possibilité du cosmopolitisme (Le Débat/Gallimard), dont Le Point (n° 2213 du 5 février) publie des extraits en avant-première, Constantin Languille confronte la société française à ses contradictions sur la laïcité et l'islam. Selon ce jeune essayiste, qui a mené une grande enquête sur la loi de 2010 sur le voile intégral, il y a un "hiatus" entre notre discours sur les droits de l'homme et notre refus de la diversité, de la visibilité des religions. D'un côté, nous voulons que chacun puisse avoir la jouissance pleine et entière de ses droits. De l'autre, au nom d'un certain "laïcisme", nous défendons un "vivre-ensemble" républicain, qui s'apparente à une idéologie très contraignante. Bref, notre projet de société est tiraillé entre deux conceptions de la laïcité : celle du droit et celle de la morale.
"Il y a en réalité confusion, écrit Languille, entre le principe juridique de laïcité, qui est libéral au sens où il permet à chacun de vivre et d'exprimer sur la place publique son appartenance religieuse, et le fait social qui en découle. Il nous semble clair que le principe de laïcité, tel qu'il est utilisé couramment dans le débat public, ne renvoie pas à sa réalité juridique mais à la norme sociale, implicite mais très forte au sein de la société française, selon laquelle la religion relève de la sphère strictement personnelle et ne doit pas faire l'objet d'une visibilité trop importante".
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