racaille a écrit :Celle de Bakounine, qui disait presque la même chose que toi mot pour mot : "La liberté des autres étend la mienne à l'infini."
Euh faut pas exagérer non plus, c'est pas parce qu'on est libre collectivement que l'on peut faire des miracles. Les lois de la nature ne changent pas juste parce qu'on coopère.
Mais tout ça reste de l'ordre de la théorie. Personnellement j'ai plutôt tendance à ne pas croire à la notion de liberté et de libre-arbitre.
Il y a une question de définition des mots. Pour que la liberté existe, il faut lui donner une définition raisonnable. D'autre part la liberté peut être dans une certaine mesure. C'est la même chose pour le libre arbitre. Ce dernier peut se comprendre avec le processus de choix :
Nous avons des envies, et notre pente naturelle est de les réaliser. Nous pouvons examiner les options que nous avons. L'option qui nous parait la meilleure, on a tendance à la choisir. Et après, on a tendance à faire les actions qui permettent d'attendre l'option choisie. Le libre arbitre, c'est quand ce processus fonctionne bien. Maintenant, il peut y avoir des choses qui empêchent ce processus de choix de bien fonctionner. Par exemple, on peut susciter des désirs ou faire croire aux gens qu'ils ont besoin de certaines choses pour réaliser leurs désirs (par exemple la publicité). On perturbe alors l'évaluation de nos besoins et de nos envies. Ensuite, on peut nous empêcher de choisir, et nous mettant sous pression, et nous faisant croire qu'il n'y a pas d'alternative (par exemple les partis politiques), ou que ce qui est ne doit pas être remis en question (légitimité pseudo-démocratique, obéissance à l'autorité). On perturbe alors l'évaluation des options. Enfin, on peut mettre des bâtons dans les roues ou carrément enfermer quelqu'un, perturbant la réalisation.
On peut imaginer une notion de libre arbitre sans liberté extérieure (le prisonnier qui est "libre dans sa tête"). A ce moment-là, c'est qu'il peut évaluer ses besoins et ses envies, et qu'il peut déterminer les options. Alors c'est sûr, quand on est enfermé, il y a moins d'options disponibles.
Tu parles de la solitude. Cela est un besoin comme un autre, le besoin d'être avec les autres ou de faire des choses avec les autres. Si on est isolé des autres par la force physique, on peut être libre dans sa tête, mais notre besoin social est frustré bien entendu. Alors c'est une entrave à la liberté extérieure, c'est-à-dire la mise en pratique des options ou la limitation des options disponibles.
Après si on a pas les informations suffisantes pour faire un bon choix (par exemple l'écran mental de la télévision) alors qu'on pourrait avoir les informations en cherchant par soi-même, est-ce qu'on a notre libre arbitre ? (En imaginant qu'on est pas affecté par la publicité et la génération des désirs, qu'on est ouvert d'esprit, c'est-à-dire qu'on a pas imprégné par le fatalisme politique)
Et puis y a la question du penchant à suivre des leaders. Est-ce qu'on est libre quand on suit un leader ?