Halte à la pollution lumineuse, c'est l'heure de l'extinction des feux. Depuis le 2 avril, la ville de Ballancourt (Essonne) se retrouve dans une obscurité complète passé minuit. Les 1 300 lampadaires se rallument avant les premières lueurs du jour, à 5 heures. Dans la foulée de 5 000 autres communes, cette ville de 7 400 habitants expérimente pendant six mois la coupure de l'éclairage public la nuit. Une mesure économiquement et écologiquement avantageuse, qui fait néanmoins débat au sein de la population.
A l'origine de cette décision, la volonté de réduire les nuisances lumineuses, objectif du Grenelle de l'environnement.
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"L'an dernier, notre budget éclairage a bondi de 70 000 à 100 000 euros, en raison du raccordement de nouveaux lotissements et des taxes qui ont augmenté, explique Jacques Mione, premier adjoint au maire de Ballancourt. En coupant les lampadaires pendant cinq heures, nous avons réduit la facture de 30 %." Une économie non négligeable pour les communes de petite taille.
UN SENTIMENT D'INSÉCURITÉ ACCRU
Le couvre-feu n'a toutefois pas été du goût de tous. Ces dernières semaines, l'opposition a mené une opération visant à demander le rétablissement de l'éclairage public et remis une pétition de 700 signatures lors du conseil municipal, lundi 2 juillet, raconte Le Parisien. L'objet du mécontentement : le sentiment d'insécurité né de l'absence de lumière dans les rues.
"Il existe une anxiété des habitants, mais pas une insécurité réelle", tempère Jacques Mione.
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ÉCLAIRAGE PARTIEL
"L'enjeu n'est pas de basculer dans le noir complet à tout prix, prévient Anne-Marie Ducroux. Il s'agit plutôt de s'interroger sur la pertinence d'éclairer certains endroits. Un éclairage partiel peut être la solution, soit géographique, soit temporel. Et il ne demande aucun investissement financier."
D'autres communes ont opté pour des dispositifs plus sophistiqués. A Lyon, par exemple, certains quartiers ont développé l'éclairage à distance et installé des détecteurs de présence. D'autres villes, comme Préfailles (Loire-Atlantique), testent plusieurs systèmes d'éclairage à la carte, comme l'extinction de deux candélabres sur trois dans certains îlots d'habitation ou un système d'éclairage des luminaires en moins de trois secondes sur simple appel d'un numéro gratuit.
Mais tout cela a un coût, surtout pour les petites communes. Pour soutenir leurs efforts, l'Ademe a dégagé, en février, une subvention de 20 millions d'euros destinée aux 32 000 communes de moins de 2 000 habitants qui souhaitent entreprendre des travaux pour réduire leur consommation d'électricité et la pollution lumineuse.
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Extinction des enseignes lumineuses la nuit
Depuis dimanche 1er juillet, les enseignes lumineuses, dans les villes de moins de 800 000 habitants, devront être éteintes la nuit, entre 1 heure et 6 heures du matin. Ce nouveau règlement s'applique d'abord aux nouvelles installations, néons, panneaux ou publicités lumineuses, avant de s'imposer progressivement aux 3,5 millions d'enseignes existantes d'ici 2018. A terme, cette mesure devrait permettre d'économiser 1 térawattheure par an, soit la consommation annuelle de 370 000 ménages.
Des dérogations ont toutefois été accordées aux panneaux lumineux ayant une "utilité publique", comme les pharmacies ou affichages des communes, ainsi qu'à certains événements exceptionnels tels que la Fête des lumières de Lyon ou le Festival de Cannes.
Un second arrêté pourrait être pris par le gouvernement d'ici la fin de l'année, pour éteindre les bureaux, vitrines et commerces éclairés la nuit. Selon l'Ademe, il permettrait de nouvelles économies d'énergie, évaluées à 2 térawattheures par an.
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