Economie verte : de quoi parle t-on ?

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politicien
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Economie verte : de quoi parle t-on ?

Message non lu par politicien » 25 juin 2012, 11:14:03

Bonjour,
Depuis que l'ONU l'a placé en tête de l'agenda du Sommet Rio +20, le concept d'économie verte n'en finit pas de faire débat. Derrière la multiplicité des définitions s'affrontent des visions divergentes quant à la meilleure façon d'enrayer la dégradation de la planète, tout en favorisant un développement économique permettant d'éradiquer la pauvreté.

Il règne autour des termes « écologie verte » une véritable confusion sémantique, chacun y voyant ce qui l'arrange ou lui fait le plus horreur. Au centre des débats du sommet organisé par l'ONU cette semaine à Rio, l'expression semble vouée à remplacer celle de « développement durable ».

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Du neuf avec du vieux
Place, donc, à l'économie verte. « Il est de bonne guerre de rebaptiser ce qui existe de longue date pour relancer une idée dans l'impasse, observe Guillaume Sainteny, ancien directeur des études économiques et de l'évaluation environnementale au sein du ministère de l'Écologie. Il s'agit toujours de favoriser la production de biens et services socialement utiles, en ponctionnant moins les ressources naturelles. »

Évoquée dès 1989 dans "Blueprint for a Green Economy" de David Pearce, l'expression a gagné en popularité grâce au programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
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L'économie verte privilégie le travail décent
Le PNUE cherche-t-il vraiment à faire passer le développement et le secteur privé devant les enjeux sociaux et sociétaux ? « C'est l'une des organisations les plus progressistes de l'ONU et probablement de toutes les organisations gouvernementales », dément Eloi Laurent, économiste senior au département des études de l'OFCE, le centre de recherche en économie de Sciences Po. « Sa définition de l'économie verte est depuis le début connectée à la question sociale et au travail décent. »

Dans une tribune publiée dans le quotidien Libération du 11 juin dernier, Eloi Laurent et d'autres économistes incitent à « relever enfin le défi de l'économie verte, à utiliser la contrainte environnementale comme levier pour le développement, en favorisant l'activité économique et l'emploi, en améliorant le bien-être et en réduisant les inégalités sociales ». Ce qui, affirment les auteurs, « permettrait de faire de la mondialisation un jeu à somme positive ».

Privatisation des biens communs
Geneviève Azam, maître de conférences en économie et chercheuse à l'université Toulouse II, militante écologiste et altermondialiste membre d'Attac France, reconnaît le rôle clé des entreprises dans la transition écologique. Mais elle dénonce l'économie de marché et la financiarisation que poursuivraient le PNUE, mais aussi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Banque mondiale.

« Le secteur privé peut être mobilisé, mais la privatisation à tout va de certains biens communs nuit à la souveraineté des États et des communautés de base », ajoute-t-elle. L'idée selon laquelle le gaspillage des ressources naturelles serait dû à la gratuité des services rendus par la nature a donné lieu à plusieurs travaux visant à leur attribuer un prix.

La financiarisation de la nature dénoncée par les ONG
En 2010, "The Economics of Ecosystems and Biodiversity" évaluait à 153 milliards d'euros par an la contribution à la production agricole des insectes pollinisateurs. En France, Guillaume Sainteny rappelle que le rapport Chevassus-au-Louis sur la valeur de cette biodiversité s'inscrivait dans le Grenelle de l'environnement, qui avait pour ambition d'évaluer chaque décision publique à l'aune de son impact sur la biodiversité. « Il me semble aussi très bénéfique de rappeler, par exemple, le poids en chiffre d'affaires et en emplois des substances médicamenteuses issues de plantes. »

Mais certains, comme l'ONG Les amis de la Terre, dénoncent une financiarisation de la nature favorisant la spéculation et la volatilité des cours des matières premières,
(...)

La compensation montrée du doigt
Surtout, il est assorti de mécanismes permettant de « compenser » des émissions survenues dans les pays développés par un volume équivalent d'émissions évitées dans les pays du Sud (dont le mode de calcul fait débat...). Ce qui contribue, selon les écologistes, à la violation des droits des communautés locales et à l'accaparement de terres par les multinationales.

Or ce principe de compensation existe désormais pour la biodiversité. Une entreprise sera autorisée à endommager un écosystème dans une région donnée à condition de contribuer à la restauration d'un autre écosystème ailleurs. C'est ce que propose la CDC biodiversité, filiale de la Caisse des dépôts, qui a acheté 357 hectares en bordure de Camargue pour y restaurer le Cossoul, un écosystème abritant des espèces menacées.

(...)

« Derrière tous ces débats autour de l'économie verte, se pose en fait la question de savoir qui va payer, résume-t-il. La responsabilité historique de la dette écologique est un sujet géopolitique complexe et dynamique ; à la fois inter et intra générationnel, et qui implique d'autres espèces que la nôtre et même la planète tout entière. »

L'échec du découplage entre croissance et consommation de ressources
« Le sujet de l'économie verte cache celui de l'intégration commerciale », reconnaît pour sa part Laurence Tubiana, présidente de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Que cette économie verte soit ou non le faux nez inventé par l'Europe pour faire barrière aux importations chinoises ou américaines et mieux résister à la crise, pour elle, l'essentiel est ailleurs.

« L'illusion du "découplage" entre croissance économique et consommation de ressources a échoué. Face à la nécessité de changer complètement de modèle, l'économie verte, formule sans doute trop eurocentrée qui ne semble pas la mieux choisie pour entraîner l'adhésion du Sud, propose surtout une solution trop limitée et tardive. »
L'intégralité de cet article sur La Tribune.fr
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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Nico37
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Re: Economie verte : de quoi parle t-on ?

Message non lu par Nico37 » 11 sept. 2013, 15:34:11

L’alliance pour l’économie verte Steven Guilbeault 17/03

Une alliance inédite de gens d’affaires, de personnes issues du monde de la finance, d’ingénieurs et de groupes écologistes propose de faire de l’économie québécoise une véritable économie verte.

Switch, l’Alliance pour une économie verte au Québec, demande au gouvernement du Québec d’assurer une plus grande cohérence de ses interventions par l’adoption d’une vision d’économie verte comme fil conducteur.

Alors que des consultations se tiennent sur la nouvelle politique industrielle (j’en parlais dans ces pages la semaine dernière), que le gouvernement s’apprête à lancer une politique de transports, une consultation sur l’énergie et un nouveau plan sur les changements climatiques, il devient de plus en plus important que les orientations publiques soient guidées par le même fil conducteur.

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mordred
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Re: Economie verte : de quoi parle t-on ?

Message non lu par mordred » 11 sept. 2013, 18:20:37

L'Ecologie, c'est la sauvegarde de la Planète.
Au Ministère de l'Ecologie, ils sont tout sauf écologistes. A-t-on vu un ministre écologiste à Notre-Dame-des-Landes avec les manifestants ? Non.
L'Ecologie sera une révolution mondiale quand tout sera sur le point de basculer dans le Néant; la fin de la Terre massacrée par les capitalistes. Cette révolution ne se fera pas sans dégâts.
Ecoutez un écologiste convaincu et lucide depuis 35 ans.
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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