Qu'en pensez vous ?Depuis la catastrophe de Fukushima, c'est un marché en pleine expansion. La décision du Japon d'arrêter la quasi-totalité de ses 54 réacteurs, puis celle de l'Allemagne d'entamer sa sortie du nucléaire, en stoppant 8 de ses 17 centrales, ont dopé le secteur du démantèlement nucléaire. Sans compter que, trente ans après son déploiement massif en Europe, le parc nucléaire a vieilli, et s'approche de la fin de service. D'après une étude de la Commission européenne datant de 2004, 50 à 60 réacteurs sur les 155 en fonctionnement dans l'Union devraient être démontés à l'horizon 2025.
Au total, 300 réacteurs devront être arrêtés dans les vingt prochaines années. S'ils ne seront pas tous démantelés immédiatement, le nombre de chantiers lancés devrait fortement croître et laisse entrevoir une véritable manne financière pour les entreprises spécialisées dans le secteur. La Cour des comptes la chiffre ainsi à un minimum de 18,4 milliards d'euros pour le seul parc français. Et le cabinet de conseil Arthur D. Little, cité par Les Echos, parle d'un marché de 220 milliards d'euros dans le monde sur vingt ans.
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"CONCURRENCE RUDE"
Résultat : tous les acteurs du secteur sont sur le pont et se livrent une "concurrence rude", de l'aveu même des principaux intéressés. "Toutes les entreprises qui construisent des centrales se disent qu'elles peuvent aussi les déconstruire. Ce sont à la fois les groupes d'ingénierie et conception et ceux de génie civil, car il faut tant développer des procédés et assurer la radioprotection que démolir et découper. Le marché devient de plus en plus compétitif", livre Yves Brachet.
Du côté des Français, on trouve ainsi le géant du nucléaire Areva, le spécialiste de l'ingénierie, maintenance et déconstruction Onet technologies, ou les groupes de construction Bouygues et Vinci (via sa filiale Nuvia).
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Aux côtés de quelques réacteurs en Italie et en Espagne, la France, aussi, attise les convoitises. Le changement de stratégie d'EDF et la décision de procéder à un démantèlement immédiat des réacteurs après leur mise à l'arrêt définitif a en effet ouvert le marché du démantèlement dans l'Hexagone, et ce, malgré la décision de Nicolas Sarkozy de prolonger la durée de vie des centrales au-delà de quarante ans.
>> Lire : "EDF a adopté une stratégie de démantèlement complet et immédiat"
Neuf réacteurs sont déjà en cours de déconstruction, jusqu'en 2040. A Chooz (Ardennes), par exemple, le démantèlement des équipements nucléaires a été réparti en trois lots : les démantèlements du circuit primaire et des équipements nucléaires annexes ont été remportés par Onet, tandis que le démantèlement de la cuve du réacteur et de ses équipements internes est revenu à Westinghouse et son partenaire Nuvia. Montant de ce dernier contrat : plusieurs dizaines de millions d'euros.
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COURSE TECHNOLOGIQUE
Pour se différencier et gagner leur ticket d'entrée dans les futurs marchés, les entreprises concurrentes misent, au-delà du déploiement commercial, sur le développement de technologies toujours plus pointues : techniques de découpe dans l'eau, au laser ou avec aspiration, pour éviter au maximum la dispersion de poussières radioactives, robots dernier cri pour éviter l'intervention humaine, ou procédés de décontamination sans effluents.
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