Qu'en pensez vous ?Le Conseil municipal de Strasbourg a demandé lundi, à l'unanimité moins une abstention, la fermeture de la centrale de Fessenheim dans le Haut-Rhin, à environ 80 km de Strasbourg. Cette centrale en activité depuis 1977, est la plus ancienne du parc nucléaire français. Roland Riès, le maire de Strasbourg, répond aux questions du JDD.fr. La catastrophe de Fukushima a-t-elle précipité le vote de la motion demandant la fermeture de la centrale de Fessenheim?
Fukushima a bien sûr servi de cause proche, mais le débat existe depuis un bon moment. Cette centrale dont la durée de vie était prévue sur trente ans, a été prolongée de dix ans. Alors qu'une motion du même type a été rejetée vendredi dernier par le Conseil régional, la surprise vient du fait que la vote a été quasi-unanime, à l'exception d'une abstention.
Il y a un parallélisme inquiétant entre entre la centrale de Fuskushima et celle de Fessenheim: les deux sont construites depuis plus de trente ans, les deux ont été prolongées pour dix ans, et sont construites sur des zones à risques sismiques. La zone de Fessenheim a une forte densité de population, avec les villes de Bâle, Mulhouse, Fribourg aux alentours. Un séisme important avait détruit la ville de Bâle, située à 40 kilomètres de la centrale, en octobre 1356. Les populations sont inquiètes. Ces villes ont donc décidé de prendre position, en demandant tout simplement à ce que soit respecté le plan de départ: la fermeture de cette centrale après trente ans d'existence.Ce qui me réjouit, c'est la convergence du conseil municipal de Strasbourg, toutes tendances politiques confondues, de faire respecter cette promesse.
Cette motion va-t-elle provoquer la fermeture de la centrale?
Ce ne sont évidemment pas les conseils municipaux qui prennent une telle décision. C'est EDF, le propriétaire qui décidera de la fermeture de cette centrale. Mais le fait que toutes les sensibilités politiques se soit mises d'accord sur ce point est très important, pour que les autorités françaises prennent les mesures nécessaires. EDF pourra difficilement résister aux pressions du gouvernement français. Toutes les questions sur le nucléaire, le sortir du nucléaire seront débattues lors de la campagne présidentielle. Nous avons voulu aller au-delà de ce débat national. Nous nous sommes bien gardés de parler du débat général sur le nucléaire, car bien entendu les avis divergent selon les sensibilités politiques. Nous avons discuté de ce problème dans sa dimension locale, et je suis ravi de constater que nous sommes tous tombés d'accord sur ce sujet.
La position actuelle du gouvernement français est d'attendre le résultats des analyses faîtes par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Mais c'est un élu de l'UMP qui a fait rajouter à la motion que nous demandions la fermeture de la centrale de Fessenheim, et ce quelle que soit la décision de l'ASN. C'est une signification politique forte.
Quelles seront les alternatives énergétiques si la centrale ferme?
Si l'on s'oriente vers une sortie du nucléaire, il va de soi que l'on devra trouver des politiques d'énergies alternatives telles que le solaire ou l'éolien. Mais je pense qu'il est plus important de s'orienter vers une réduction de la consommation d'énergie. Il faut consommer avec parcimonie et faire une chasse au gaspillage.
Le jdd.fr
A plus tard,