Dans les grandes cultures, l’abandon du glyphosate n’engendrerait qu’un faible surcoût dans la grande majorité des cas, inférieur à 2%, révèle une expertise publiée par l’Inrae. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
Si la crise sanitaire ne vient pas tout chambouler, l’année 2021 sera celle de la sortie du glyphosate : ne seront alors autorisés que les usages où il n’existe pas d’alternative identifiée à ce jour, avant une sortie totale en 2023. L’Anses doit d’ailleurs publier dans les prochains mois une analyse de ces usages disposant, ou non, d’alternatives à cet herbicide.
De son côté, l’Inrae a publié mardi 9 juin une évaluation économique de la sortie du glyphosate dans les grandes cultures, après celles consacrées à l’arboriculture et à la viticulture. Pour cela, les auteurs ont analysé les données de l’enquête « Pratiques Culturales sur les grandes cultures et prairies de 2017 », selon laquelle 18,9% des surfaces de grandes cultures reçoivent au moins un traitement annuel de glyphosate.
Lire la suiteSans surprise, c’est pour les agriculteurs recourant au semis direct, sans aucun labour (également appelé agriculture de conservation des sols), que le surcoût annuel moyen est le plus élevé, de 79,83 euros par hectare, « pour environ la moitié en coût de mécanisation, un quart pour le carburant et un quart pour la main d’œuvre », détaillent les auteurs. Ce qui, pour ce type d’exploitation, équivaut à 16% de l’excédent brut d’exploitation, mais jusqu’à 23,4% en Bretagne.
Toutefois, ces cultures en semis direct ne constituent que 1,7% de la surface des grandes cultures françaises. Pour les 80,2% de surfaces labourées au moins occasionnellement, le surcoût annuel moyen est inférieur à 10 euros par hectare (entre 0,9% et 1,9% de l’excédent brut d’exploitation). Il n’est même que de 4,38 euros par hectare pour les exploitants recourant au labour systématique (27,9% des surfaces françaises).
Et pour la viticulture, le surcoût moyen d'un abandon au gyphosate est de 7.1 % de l'EBE.