L'article du Monde est également intéressant : https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.htmlL'association veut contraindre la France à respecter la directive européenne sur les oiseaux et la chasse, qui fête ses 40 ans mardi 2 avril.
ANIMAUX - C’est un combat de quarante ans, et il est encore loin d’être terminé. Ce lundi 1er avril, la Ligue de Protection des Oiseaux a annoncé qu’elle s’apprêtait à porter plainte contre l’État français auprès de la Commission européenne pour non respect d’une directive qui célèbre son quarantième anniversaire mardi.
La plainte vise un ensemble d’infractions relatives à la chasses commises en France. Après des années à multiplier les procédures judiciaires sur chaque point et chaque manquement auprès de la justice française, la LPO dépose cette fois une plainte “globale”, comme l’association l’a confirmé au HuffPost.
“On pense que cela aura plus d’impact. Comme la France est souvent en retard pour faire appliquer les directives européennes dans son droit national, on espèce que cette plainte globale va la pousser à implémenter le texte sur les oiseaux”, explique une porte-parole de l’association au HuffPost.
Ainsi, les recommandations de l’UE de grouper les plaintes, celle qui va être déposée mardi 2 avril porte sur tout les infractions qui “constituent des manquements récurrents aux obligations de protection de l’avifaune européenne issues du droit communautaire.”
Dans le détail, la LPO vise par exemple la chasse à la glu (ou aux gluaux, ces pièges visqueux dans lesquels les volatiles se prennent, qu’ils appartiennent à une espèce protégée ou non), qu’elle a attaquée à plusieurs reprises devant la justice française.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/lpo ... 0dacab66bd
Cette connivence avec les chasseurs est quand même incroyable. La France se sait en infraction - même le Conseil d'Etat donne raison à la LPO à chaque fois que cette dernière le saisit - mais poursuit son opération séduction. Et ce alors que le constat sur la diminution d'espèces d'oiseaux est alarmant.La directive oiseaux établit aussi la liste, parmi les 617 espèces recensées en Europe, dont 204 présentes en France, de celles qui peuvent être chassées – avec des possibilités de dérogations strictement encadrées –, pour autant que ces prélèvements soient « compatibles avec le maintien de la population de ces espèces à un niveau satisfaisant ». Et elle interdit, pour les espèces migratrices, de les « tirer » pendant leur période de reproduction et durant leur trajet de retour vers leur lieu de nidification.
Or, la France, où les chasseurs ont toujours eu l’oreille des gouvernements de tout bord politique, s’affranchit du droit communautaire par « des manquements récurrents aux obligations de protection de l’avifaune », accuse la LPO. C’est ainsi que presque tous les ans, Paris autorise la chasse des oies sauvages au-delà de la période légale, qui s’arrête le 31 janvier. Presque chaque année aussi, l’association saisit le Conseil d’Etat et obtient gain de cause. En 2019 encore, le ministère de la transition écologique et solidaire a pris un arrêté permettant de chasser les oies cendrées tout le mois de févier (avec un plafond de 4 000 prélèvements), les oies rieuses ou des moissons pouvant l’être jusqu’au 10 février. Un arrêté suspendu le 6 février par le juge des référés.
À noter également que la France est la plus laxiste sur le sujet de la chasse d'oiseaux, comme en témoigne ce graphique :