Perpignan, ville à énergie positive en 2015. Comment ?

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 23 juil. 2010, 23:59:00

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Perpignan, ville à énergie positive en 2015. Comment ?

Que se passe-t-il quand une ville veut produire, avec des énergies renouvelables, plus d’électricité qu’elle n’en consomme ? Il faut d’abord trouver le bon mix, les financements et surtout vaincre les inerties de toutes sortes. Un point sur l’expérience de Perpignan.

Au tournant 2007-2008, dans la foulée du Grenelle, la Ville de Perpignan et son agglomération «Perpignan-Méditerranée» se sont fixé un objectif ambitieux en matière d'environnement, avec un volet énergétique clair : d'ici 2015, produire autant d'électricité d'origine renouvelable qu'en utilisent les habitants. En d'autres termes, devenir, en ce qui concerne le résidentiel, une ville à énergie positive. Traduit en chiffres : 26 communes - 225 000 habitants - 436 000 mégawatts/an. (Voir le plan global)

Comment peut-on y parvenir ? Par de multiples voies, rendues possibles par les spécificités de la ville la plus ensoleillée de France et soumise à un régime de vents forts et réguliers :

- de l'éolien : une ZDE (Zone de Développement éolien) de 41 éoliennes pour une production de 294 000 MWh/an, soit 67 % des besoins en électricité de l'agglomération.

- du solaire sous plusieurs formes :
- du photovoltaïque sur les toitures pour une production attendue de 48.000 MWh/an, avec des bâtiments publics (mairies annexes, hôtel d'agglomération, stades, piscines, parkings, etc) selon un programme démarré dès 2006, et accéléré en 2009 ; et du photovoltaïque sur des bâtiments privés. C'est l'exemple du marché Saint Charles, dont la première partie a déjà été réalisée: l'objectif final est d'assurer 10% de la consommation, grâce à 120.000m2 de toitures. Ce sera la plus grande centrale photovoltaïque intégrée en toiture du monde. Le groupe CEMOI, 1er producteur et exportateur de chocolat français, vient également d'investir dans un nouveau site de production avec 11 000 m2 de panneaux photovoltaïques...

- un parc de fermes solaires, d'environ 100 ha. Production attendue : 42 000 MWh/an.Une ferme photovoltaïque a déjà un permis favorable, d'autres projets sont en gestation...
-
- Du thermique : Un réseau de chaleur récupérant la chaleur produite par un incinérateur pour alimenter en énergie un parc de 30 hectares de serres agricoles : 39 000 MWh/an.

- Un programme d'économies d'énergies (-10%) particulièrement dans le secteur du bâtiment (qui représente 43% de la consommation d'énergie en France) et avec la rénovation du parc d'éclairage public.

Des injonctions contradictoires

Est-ce simple à réaliser ? Les obstacles sont nombreux et exigent une volonté politique forte et continue.

Car on a quelquefois le sentiment que l'on travaille sous un régime d'injonctions contradictoires : la France prend un engagement d'augmentation de la part des énergies renouvelables dans l'électricité de 23% mais, de l'autre côté, on multiplie des procédures renforcées qui viennent compliquer la course d'obstacles. Le récent débat sur l'éolien à l'Assemblée nationale en a été l'illustration. Il a montré que l'on n'est pas dans un schéma consensuel, avec beaucoup d'acteurs aux intérêts divergents et des associations souvent très remuantes.

Localement, malgré une démarche ZDE contraignante qui a reçu l'avis favorable de l'Etat, nous avons été confronté a des réactions inattendues de la part de services de l'Etat, lors du premier dépôt de permis. Les négociations sont en cours pour arriver à un accord qui satisfasse tout le monde. on se heurte à des problèmes inattendus, qui peuvent aller aux demandes de l'aviation civile ou aux objections de Metéo France qui considère que ses éoliennes sont trop proches de sa station radar ...

En outre, on ne fonctionne pas toujours dans un cadre stable et homogène, alors que les investissements dans le secteur des renouvelables sont lourds et surtout de long terme. Or le doute que font peser les débats sur le coût de rachat de l'électricité pénalise les plans d'investissements. Et les délais de raccordement des toitures solaires au réseau sont souvent très longs, par manque de clarté dans les responsabilités des gestionnaires de réseaux.

Et je ne parle pas des questions purement techniques, comme les contraintes de l'habitat ancien, où les surfaces et les orientations des toitures ne sont pas toujours adaptées à l'installation de panneaux. Sans compter les exigences liées au centre historique de Perpignan qui est un des secteurs sauvegardé le plus grand de France.

Mais les obstacles ne peuvent compromettre l'ambition de ville positive, tout au plus risquent-ils d'allonger tel ou tel délai. L'objectif de production de l'ensemble du dispositif reste de quelque 440 000 MWh/an, soit la couverture des besoins résidentiels en électricité, pour un investissement évalué à environ 500 M€, avec un retour compris entre 10 et 15 ans.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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mps
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Message non lu par mps » 24 juil. 2010, 12:30:00

Beau projet à soutenir, mais qui devra éventuellement se plier à d'autres impératifs moins théoriques.

On ne pourra continuer à vendre l'électricité produite plus cher à EDF que son prix commercial, c'est évident. Ni entraver l'aviation civile ou la météo. Ni ruiner des centres historiques. Ni faire pivoter des maisons anciennes. Bref, l'implication verte (sympathique) doit s'insérer poliment, et ne pas jouer les terroristes ...

Mais je reconnais que les administrations, elles aussi, campent sur leurs habitudes. Exemple croquignolet : la Région Wallonne encourage vivement les maisons passives . Un courageux bâtisseur achète un terrain et dépose une demande de permis d'urbanisme pour une telle maison qui, pour fonctionner, doit avoir une orientation particulière. Et bien non. Permis refusé parce qu'elle ne serait pas "dans l'alignement" !

Autre règle urbanistique : les velux sont tolérés, à condition de ne pas être visibles de la rue. Et les panneaux solaires sont incorporés à cette protection des "beaux toits". Si la rue est au sud de la maison, il ne  reste donc que le nord pour installer les panneaux icon_confused

Quant aux éoliennes, leur écartement par rapport à toute habitation a beau être minorée de 50 % par rapport aux autres pays, la densité de population fait qu'on ne sait guère où les fourrer. Mais là, je suis d'accord ...

Tout le monde devra donc mettre del'eau dans son vin, et apprendre à construire des projets respectueux de tous les impératifs.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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KALIKO
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Message non lu par KALIKO » 30 juil. 2010, 06:24:00

PAS MORT ?... PLUS FORT !

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