Certes, mais c'est plus difficile pour les effets à long terme.El Fredo a écrit : ↑11 sept. 2019, 23:14:46(...)
Tu peux toujours attendre vu que c'est un sophisme, en l'occurrence prouver la non-observation d'un phénomène (principe de réfutabilité). C'est donc une inversion de la charge de la preuve. C'est plutôt à ceux qui affirment que le glyphosate est nocif d'en apporter les preuves, ce qui ne devrait pas être difficile si c'est vraiment le cas.
Seule l'épidémiologie peut donner des résultats, mais ils sont moins robustes que des résultats expérimentaux.
Les agriculteurs souffrent das l'ensemble moins du cancer que le reste de la population, mais le fait que certains cancers (plutôt rares) soient plus fréquents fait soupçonner les pesticides.(...)En ce qui concerne les cancers, contrairement à ce qu’on imagine souvent, toutes les études indiquent que leur fréquence globale est significativement plus faible chez les agriculteurs que dans le reste de la population, avec des résultats contrastés suivant les types de tumeurs. Dès la fin des années 90, deux méta-analyses américaines donnaient déjà des résultats assez convergents pour dresser un tableau cohérent des particularités des cancers chez les agriculteurs (figure 1).
Dès cette époque, il apparaissait déjà que les cancers des appareils respiratoires et digestifs (les plus nombreux dans la population générale) sont moins fréquents chez les agriculteurs. D’autres cancers (essentiellement des cellules sanguines, du système nerveux ou de la prostate) sont par contre plus fréquents chez eux, mais comme ils sont plus rares (à l’exception du cancer de la prostate), les agriculteurs sont globalement nettement moins exposés au cancer que la population générale.
Figure 1. Synthèse des méta-analyses réalisées sur le risque de cancer en milieu agricole par A. Blair en 1992 (en rouge) et J.Acquavella en 1998 (en rose) (Source : Baldi et Lebailly, 2007 [4]). Exemple de lecture : l’étude Blair a trouvé que la prévalence du cancer du poumon est inférieure de 35 % chez les agriculteurs par rapport à la population générale, l’étude Acquavella 34 %.
Cette plus faible prévalence globale des cancers chez les agriculteurs s’explique probablement par un mode de vie plus sain que celui des populations urbaines : en effet, les cancers les plus sous-représentés chez les agriculteurs sont ceux associés au tabac (les agriculteurs fument moins que la moyenne), et à l’alimentation : cancers des voies respiratoires et digestives.
Le suivi des cohortes AHS et AGRICAN ont depuis confirmé ce constat dans les grandes lignes. Les résultats actuels (2014) de la cohorte AGRICAN donnent même des résultats encore plus rassurants, puisque, pour l’instant, deux types de cancer seulement, (myélome multiple chez l’homme, mélanome chez la femme), y sont plus fréquents que dans la population générale.
Nous l’avons vu, l’expertise collective INSERM retient huit catégories de cancer associées à l’exposition aux pesticides : cancer de la prostate, cancer du testicule, mélanomes malins et tumeurs cérébrales, et quatre formes de cancer des cellules sanguines ou de la moelle osseuse (lymphomes non hodgkiniens, leucémies, myélomes multiples, maladie de Hodgkin). À l’exception du cancer de la prostate, il s’agit de cancers relativement rares, ce qui complique l’identification du facteur responsable.(...)
Reste à identifier le ou les coupables : souvent, les agriculteurs utilisent ou ont utilisé divers pesticides.