La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

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Calvero
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La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

Message non lu par Calvero » 04 juin 2018, 11:00:41

La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

Avec sa cantine scolaire 100 % bio et sa régie agricole, la commune de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, fait figure d’exemple en matière de restauration collective. Une réussite qui « n’est qu’une affaire de volonté politique », explique un des élus locaux.

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  • Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), reportage

« Voici la terre nourricière de nos enfants ! » s’exclame Gilles Pérole, adjoint à l’éducation et à l’enfance (DVG) de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, en remontant l’allée d’oliviers du domaine de Haute-Combe. Une exploitation de six hectares, des champs à perte de vue, des arbres fruitiers et une vieille bâtisse qui deviendra d’ici peu la Maison d’éducation à l’alimentation durable labellisée par le ministère de l’Agriculture. « Elle aura vocation à devenir un vrai centre de ressources », explique l’élu.

Ici, on produit 25 tonnes de légumes bio par an, qui permettent d’alimenter à 85 % les cantines des trois écoles ainsi que les crèches de cette ville de 10.000 habitants, soit environ 1.000 repas servis par jour. Pour arriver à une autonomie complète, la commune met en place actuellement un système de transformation de la surgélation des légumes pour les fins d’hiver. « Concernant les 15 % restant, et notamment la viande, nous faisons en sorte là aussi de rester vertueux », précise l’élu.

La mairie se fournit dans le cadre des marchés publics auprès de la société Naturdis et bientôt auprès d’Échanges paysans, à Gap (Hautes-Alpes). Le pain, quant à lui, est préparé avec une farine bio du Var par un boulanger du village. Ils sont trois équivalents temps plein et demi sur l’exploitation. « Ici, on laisse la nature faire. Les enfants mangent des produits sains, qui ont du goût. J’espère que ça donnera des idées à d’autres communes, et que ça sera ça l’avenir », explique Bastien, aide-maraîcher.

« Ce n’est qu’une affaire de volonté politique » 

Mouans-Sartoux fait en effet figure d’exception car c’est la seule commune, avec Grande-Synthe (Nord), à posséder sa propre régie agricole et à nourrir ses enfants en 100 % bio depuis 2012. En préemptant Haute-Combe, la municipalité a fait le choix de faire pousser des légumes de saison au lieu d’un lotissement, comme le souhaitaient les promoteurs. Dans une région où les terrains sont à prix d’or, le dernier plan local d’urbanisme de Mouans-Sartoux a fait passer les terres agricoles de 40 à 112 hectares. Quelques terres sont devenues constructibles mais souvent ce sont des espaces naturels redonnés à l’agriculture.

« Ce n’est qu’une affaire de volonté politique, note Gilles Pérole. Si on a été en avance, c’est parce qu’on a pris très tôt conscience des enjeux de santé et d’environnement. » Notamment grâce à l’ancien député-maire écologiste André Aschieri, qui a veillé sur la commune de 1974 à 2015 [1] et qui a longtemps travaillé sur ces problématiques au niveau national. Lors de la crise de la vache folle, la mairie a décidé d’introduire le bœuf bio à la cantine. A suivi une réflexion globale sur la restauration scolaire.
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  • La régie agricole de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes.

« On arrive à avoir une cantine 100 % bio sans dépenser plus, explique l’adjoint. En 2008, on avait 25 % de bio, on était à 1,92 euro d’achat aliment. En 2012, on est passé à 1,86 euro. Et de 147 grammes à 30 grammes de restes alimentaires, soit 20 centimes d’économie par repas. On gaspille moins, donc on achète moins et on réinvestit dans la qualité. » Et Gilles Pérole de reconnaître pourtant que produire soi-même ses légumes ne fait pas faire d’économies : « On n’a aucune subvention. Chez un grossiste on paierait 20 % de moins. Mais on l’assume et on fait des économies sur autre chose. » Un repas coûte à la commune 8,39 euros, charges comprises. Pour les familles, selon leur quotient familial, il faut compter entre 2 et 6,20 euros par enfant.

 « Vide bien ton assiette ! Gaspillage-bousillage-sabotage : c’est la fin des haricots ! »

À quelques minutes de l’exploitation, la cantine de l’école primaire l’Orée-du-bois est en plein service. Sandrine Nemri œuvre en cuisine depuis 15 ans et mesure la chance qu’elle a de pouvoir préparer des produits bio dont elle connaît l’origine. « En tant que maman, je trouve ça formidable », ajoute-t-elle. Aujourd’hui au menu, c’est blanquette de veau (originaire de Gap), salade verte de la régie et polenta « cuisinée à la minute pour éviter d’en faire en trop grosse quantité ». Les fruits sont proposés en quartiers et chaque enfant choisit une portion selon sa faim, avec la possibilité de se resservir. Krystelle, la référente cantine, est là pour vérifier qu’ils finissent bien leurs assiettes. Chacun a appris à trier ce qu’il reste sur son plateau. « Vide bien ton assiette ! Gaspillage-bousillage-sabotage : c’est la fin des haricots ! » indique un panneau coloré épinglé au-dessus des poubelles.

« Y a des enfants dans le monde qui ne mangent pas équilibré, alors nous avons de la chance, je crois », nous explique Élisa, 9 ans, en terminant sa polenta. Mouans-Sartoux, ne se contente pas de nourrir sainement ses chères têtes blondes, mais leur enseigne aussi le bien-manger. Afin qu’ils éduquent à leur tour leurs parents. Les familles reçoivent des idées de recettes pour les aider à respecter l’équilibre alimentaire de l’enfant sur la journée. « Nous avons réalisé deux études qui montrent que 85 % des parents ont modifié leurs habitudes alimentaires à la maison », indique l’adjoint. Pendant les temps d’activité périscolaire (TAP), ici, les enfants apprennent à cuisiner.

La commune est à l’origine d’un diplôme universitaire pour former des chefs de projet en alimentation durable au sein des collectivités territoriales et fait partie de divers programmes, dont l’OFSP (Organic Food System Program), qui fournit à l’Organisation des Nations unies (ONU) des propositions pour mieux nourrir la planète. Afin d’essaimer ses bonnes pratiques pour les faire pousser ailleurs.

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Source : Article transmis amicalement à Reporterre par Le Ravi.

Photos : . chapô : © mairie de Mouans-Sartoux.
. régie agricole : © Guillaume Bodin/Zéro Phyto 100% Bio

Article complet sur https://reporterre.net/La-cantine-bio-d ... et-paysans
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johanono
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Re: La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

Message non lu par johanono » 04 juin 2018, 16:05:03

Oui, c'est bien. Il faudrait développer ce genre de pratiques. Mais de telles pratiques sont-elles généralisables dans toute la France ? Ce n'est pas évident. Dans une petite commune de campagne, avec une cinquantaine d'élèves à nourrir chaque jour et des agriculteurs à proximité immédiate, il doit être (relativement) facile de se fournir en nourriture bio. Mais à Paris, ou dans une commune de banlieue parisienne, loin de toute pratique agricole, et avec plusieurs milliers de bouches à nourrir chaque jour, est-ce encore possible ? J'aimerais bien. Mais le doute existe.

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Nolimits
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Re: La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

Message non lu par Nolimits » 04 juin 2018, 16:09:09

johanono a écrit :
04 juin 2018, 16:05:03
Oui, c'est bien. Il faudrait développer ce genre de pratiques. Mais de telles pratiques sont-elles généralisables dans toute la France ? Ce n'est pas évident. Dans une petite commune de campagne, avec une cinquantaine d'élèves à nourrir chaque jour et des agriculteurs à proximité immédiate, il doit être (relativement) facile de se fournir en nourriture bio. Mais à Paris, ou dans une commune de banlieue parisienne, loin de toute pratique agricole, et avec plusieurs milliers de bouches à nourrir chaque jour, est-ce encore possible ? J'aimerais bien. Mais le doute existe.
Pas mieux. C'est toujours le même problème : ce qui marche pour une poignée infime de personnes est il généralisable à des millions d'individus ? Je ne suis pas sûr.

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johanono
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Re: La cantine bio de Mouans-Sartoux nourrit bien élèves et paysans

Message non lu par johanono » 04 juin 2018, 16:21:36

Mais il faut bien admettre que l'agriculture intensive a fait son temps. Elle génère des pollutions, elle génère de la malbouffe, elle pousse les agriculteurs à un endettement important, et n'est même pas viable économiquement car les agriculteurs qui s'en sortent bénéficient de subventions massives. Le passage à une agriculture moins intensive et plus respectueuse de l'environnement est donc nécessaire. Et pour ce faire, il faut que les agriculteurs acceptent eux-mêmes de changer leurs pratiques, et que les consommateurs soient sensibilisés à la nécessité d'avoir une nourriture de qualité, respectueuse de l'environnement, et si possible bio.

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