Les plastiques, ou comment s’en débarrasser

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Calvero
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Les plastiques, ou comment s’en débarrasser

Message non lu par Calvero » 20 avr. 2018, 16:48:39

Les plastiques, ou comment s’en débarrasser

17 avr. 2018, 04:20:03

L’objectif de 100 % de plastiques recyclés en 2025 fixé par Emmanuel Macron devrait être au cœur de la feuille de route sur l’économie circulaire publiée ces prochains jours.

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Un oiseau cherche de la nourriture au milieu de déchets plastiques sur une plage de Naples. / Jens Metschurat - stock.adobe.com

C’est notre chance… et notre plaie. Depuis l’irruption massive du plastique dans notre quotidien, au tournant des années 1970, on ne cesse d’en découvrir les qualités : le plastique – on devrait d’ailleurs parler des plastiques – est solide, léger, malléable, peu cher. Il est partout : dans nos logements, nos vêtements, il équipe nos voitures, allège nos appareils électroniques, conserve nos aliments, s’avère un précieux allié de la médecine… la liste semble infinie.


« Cette matière est tellement géniale que nous en abusons », fait observer Jean-Charles Caudron, à la direction Économie circulaire et déchets de l’Ademe. Le plastique, matière résistante qui se dégrade très mal, s’est en effet accumulé dans l’environnement, créant une pollution massive.


Huit millions de tonnes de bouteilles, emballages, résidus, etc. sont déversées chaque année dans la mer, à tel point que les océans pourraient en 2050 compter plus de plastiques que de poissons… La France n’est pas épargnée. Elle est d’ailleurs en retard en termes de recyclage, avec un taux de 20 % contre 26 % en Europe.

La solution du recyclage


Dès la campagne présidentielle, le candidat Macron avait donc fixé un objectif : « Tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025 », objectif repris par le gouvernement, qui s’apprête à publier la « stratégie déchets » du quinquennat (lire repères). L’enjeu devrait y tenir une bonne place, même si la cible semble hors d’atteinte à cette échéance.


Pour PlasticsEurope, la fédération européenne du secteur, l’objectif est « peu réaliste », un constat largement partagé. Mais certains veulent d’abord y puiser une impulsion. « C’est un signal fort dont les acteurs – industriels, distributeurs, consommateurs, collectivités locales – ont besoin », estime ainsi Arnaud Rolland, chargé du développement durable chez Coca-Cola (12 % des emballages boissons en France).


« La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une vraie marge de progrès, positive Jean-Charles Caudron, à l’Ademe. L’industrie des plastiques est relativement récente et les avancées en matière de recyclage sont constantes ». Outre le PET, polymère de synthèse utilisé pour la fabrication des bouteilles – recyclé à 100 % –, d’autres plastiques sont de mieux en mieux recyclés comme le PVC, le polyéthylène, le polypropylène, etc.


La mer de plastique dans le Pacifique représente trois fois la taille de la France

Des freins persistants


Reste certains freins que la feuille de route devrait tenter de lever. Les lacunes de la collecte, tout d’abord : dans certaines villes comme Paris ou Marseille, seule une bouteille en plastique sur dix est collectée (60 % au niveau national, 90 % en Allemagne). D’où l’idée de consigne qu’a lancée la secrétaire d’État Brune Poirson. Mais la mesure ne séduit guère – surcoût à l’achat, refonte d’un système pensé autrement il y a plus de vingt ans…


Le second frein concerne le coût de la matière recyclée, souvent plus chère que le plastique neuf. « Il y a un enjeu de compétitivité, confirme Arnaud Rolland chez Coca-Cola, qui souhaite intégrer 50 % de matière recyclée dans ses nouvelles bouteilles dès 2025 (contre 25 % aujourd’hui). « Les industriels ont intérêt à cette démarche, décrypte Jean-Charles Caudron, parce qu’il y a une attente des consommateurs mais aussi pour des raisons stratégiques. » Le pari étant que le prix du pétrole, dont est fait le plastique, va monter ces prochaines années.


De la rivière à l’océan, à la source de la pollution plastique

Le danger de la déresponsabilisation


La situation devrait donc s’améliorer. Avec toutefois deux bémols. Tous les plastiques n’ont pas vocation à être recyclés. « Il est clair qu’une partie restera non recyclable, comme le plastique des couches-culottes, par exemple, trop souillé », note l’expert de l’Ademe. Autre enjeu clé : celui de nos usages. Car afficher viser 100 % de plastiques recyclés comporte un risque majeur, celui de déresponsabiliser la société.


« En amont, tout le monde doit s’interroger, conclut Jean-Charles Caudron : les industriels, sur la pertinence d’utiliser du plastique et sur l’importance de la R & D dans la conception des produits. Et bien sûr, les consommateurs sur l’usage unique, la multiplication des emballages, etc. » Un sac plastique, c’est 20 minutes d’utilisation et 450 ans de pollution.


Plastic Odyssey : premier bateau propulsé par des déchets plastiques


––––––––––––-

Une feuille de route controversée sur l’économie circulaire


La publication de la feuille de route sur l’économie circulaire, attendue fin mars, a été repoussée notamment en raison d’arbitrages délicats. Le domaine des déchets mobilise un grand nombre d’acteurs aux intérêts contradictoires.


Trois mesures sont particulièrement débattues : la hausse de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes), la consigne et l’élargissement des filières REP, pour la responsabilité élargie des producteurs, qui oblige ces derniers à prendre en charge la fin de vie de leurs produits – une proposition du rapport Vernier, remis en mars.


D’après l’Ademe, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 345 millions de tonnes de déchets sont produits en France chaque année.

Marine Lamoureux

Article complet sur https://www.la-croix.com/Sciences-et-et ... 1200932217
Bien qu'elles soient récente à l'échelle de l'histoire ne devons-nous pas changer nos habitudes de consommation de toute urgence ?
"Un oiseau né en cage croit que voler est une maladie."

Alejandro Jodorowsky

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johanono
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Re: Les plastiques, ou comment s’en débarrasser

Message non lu par johanono » 20 avr. 2018, 17:03:48

Il en va de cette histoire de plastique comme des autres défis écologiques (le réchauffement climatique, la pollution des cours d'eau, le traitement des ordures ménagères, etc.). Sur le principe, nous sommes tous écolos. Sauf que, dès qu'il s'agit de changer nos habitudes de vie et de consommation pour mieux préserver l'environnement, plus personne n'est d'accord. Spontanément, les Français semblent peu enclins à changer leurs habitudes. Et si le gouvernement veut les y contraindre, ça g........ Il suffit, pour s'en convaincre, de songer aux polémiques et manifestations provoquées par l'écotaxe, les éventuels péages à l'entrée de villes, etc.

Et encore, la France n'est pas le pire pays qui soit en matière d'environnement. Dans certains continents, notamment en Asie, la situation est encore plus catastrophique. Certains pays asiatiques, par exemple l'Inde, sont des pays très sales. Leur conscience écologique est embryonnaire.

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Spartiate
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Re: Les plastiques, ou comment s’en débarrasser

Message non lu par Spartiate » 20 avr. 2018, 18:47:56

Un peu comme la peste au moyen âge, le plastique est partout dans notre société. On conditionne plastique, on mange plastique, on s'habille plastique. Proposer la consigne des bouteilles plastiques c'est très bien, ça motivera bien des gens à partir à la quête de ce trésor qui fait la joie des entreprises de recyclage. D'un point de vue purement capitalistique ces sociétés ont même tout intérêt à maintenir le plastique dans nos vies, étant donné les énormes volumes nécessaires à leur activité. Leur demande n'est aujourd'hui que partiellement satisfaite, si bien qu'elles importent des déchets de l'étranger... !

Mais c'est la face immergée de l'iceberg. Les micro-plastiques sont plus pernicieux. Les vêtements en polyester notamment sont une catastrophe puisque à chaque lavage, les "bouloches" finissent dans les eaux. Et ce sont ces micro-plastiques qui empoisonnent le plus la faune aquatique.
johanono a écrit :
20 avr. 2018, 17:03:48
Sauf que, dès qu'il s'agit de changer nos habitudes de vie et de consommation pour mieux préserver l'environnement, plus personne n'est d'accord.
Il manque trois choses pour sauter le pas : le déclic, la volonté, le courage. :)

Le déclic, beaucoup de monde l'a déjà (il faut avoir une vision très court-termiste ou se contenter de considérer que c'est un truc de "bobos" pour croire qu'on peut continuer à vivre ainsi) mais rares sont ceux qui ont la volonté et le courage. Je ne me prétends pas meilleur que les autres mais convaincu que ma carte bancaire (comprendre mon mode de consommation) a beaucoup plus d'impact que ma carte électorale, j'ai déjà banni l'alimentation carnée (élevage = premier motif de déforestation dans le monde). Mais j'ai encore du chemin à parcourir.

J'ai bon espoir pour les générations futures, moins dans les plus anciennes.

Toujours est-il que le problème de la France, c'est son surpuissant lobby agro-alimentaire. Si on ose s'aventurer dans leur pré carré, ils font du chantage de suppression d'emplois.

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