Sécurité nucléaire : le grand mensonge

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 09 févr. 2020, 09:25:52

Yakiv a écrit :
09 févr. 2020, 08:50:05
Nombrilist a écrit :
08 févr. 2020, 17:34:43
C'est là que je me rends compte que je pisse dans des violons depuis des mois. Je te dis que les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique, et toi tu me réponds que "regarde, la part des énergies renouvelables augmente, donc on est en train de réussir".
Je ne suis pas certain de comprendre le fonds de ta pensée.
Qu'est ce que tu ne comprends pas dans "les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique" ? Je veux bien expliquer, mais je ne vois pas en quoi ce n'est pas clair.

pierre30
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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par pierre30 » 09 févr. 2020, 09:49:25

Nombrilist a écrit :
08 févr. 2020, 17:34:43
C'est là que je me rends compte que je pisse dans des violons depuis des mois. Je te dis que les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique, et toi tu me réponds que "regarde, la part des énergies renouvelables augmente, donc on est en train de réussir".
j'j'ai écouté les conférences auxquelles tu fais référence régulièrement . Elles contiennent beaucoup d'éléments d'analyse intéressants mais je ne partage pas la conclusion ultime qui est que le renouvelable n'est pas la solution. Il y a plusieurs biais dans le discours qui me font plutôt penser que ce n'est pas la solution Unique et que ça ne l'est pas à Court terme, mais que c'est un des éléments qu'il faut suivre pour aboutir à traiter le probleme.
La solution réside dans la recherche et la technologie, le tout associé à des changements dans l'organisation de l'économie mondiale. Peut être aussi des changements dans le fonctionnement du capitalisme.
Ces changements arriveront naturellement avec ou sans douleur selon qu'on les acceptera ou qu'on freinera. La recherche , elle, necessite des choix politiques dont le renouvelable fait partie.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 09 févr. 2020, 10:04:58

pierre30 a écrit :
09 févr. 2020, 09:49:25
Nombrilist a écrit :
08 févr. 2020, 17:34:43
C'est là que je me rends compte que je pisse dans des violons depuis des mois. Je te dis que les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique, et toi tu me réponds que "regarde, la part des énergies renouvelables augmente, donc on est en train de réussir".
j'j'ai écouté les conférences auxquelles tu fais référence régulièrement . Elles contiennent beaucoup d'éléments d'analyse intéressants mais je ne partage pas la conclusion ultime qui est que le renouvelable n'est pas la solution. Il y a plusieurs biais dans le discours qui me font plutôt penser que ce n'est pas la solution Unique et que ça ne l'est pas à Court terme, mais que c'est un des éléments qu'il faut suivre pour aboutir à traiter le probleme.
La solution réside dans la recherche et la technologie, le tout associé à des changements dans l'organisation de l'économie mondiale. Peut être aussi des changements dans le fonctionnement du capitalisme.
Ces changements arriveront naturellement avec ou sans douleur selon qu'on les acceptera ou qu'on freinera. La recherche , elle, necessite des choix politiques dont le renouvelable fait partie.
Tout est dit dans ce que j'ai surligné en gras. Le réchauffement climatique, c'est maintenant qu'il faudrait des solutions pleinement déployées ou au moins déployables en moins de 10 ans. Toi, tu nous parles de recherches qui aboutiront à des solutions pleinement déployables dans 50 ans au mieux si on les trouve (et pleinement déployées dans 70 ans). Arrivés là, autant attendre que la fusion nucléaire soit en place.
Si tu as bien écouté Jancovici, tu as donc bien compris que le solaire et l'éolien, c'est de la calembredaine non pilotable et qu'il n'y a pas pire connerie que les biocarburants ?
Quels biais as-tu trouvé chez Janco ? Merci d'avoir fait l'effort d'aller l'écouter :star1:

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par pierre30 » 09 févr. 2020, 10:58:16

Le réchauffement est un processus long et progressif. On ne peut pas appuyer sur reset pour l'effacer, mais on peut probablement le freiner et peut être le stopper à moyen terme (50 ans c'est bientot). C'est un challenge plus passionnant que la retraite par points, non ?
L'enjeu est la civilisation et même la paix mondiale. La civilisation ne s' est pas construite en 10 ans. Il faut lui laisser le temps de s' adapter et freinant ce bouleversement et en lui donnant des perspectives.

Les biais ? Le premier, c'est que Janco beigne dans le nucléaire. C'est visiblement pour lui une oeuvre indépassable.
Le deuxième est qu'il est centré sur la France et son système économique actuel. Il évacue la possibilité de déplacer la production là où l'énergie est disponible. Par exemple au Sahel (soleil + vent+ espace disponible).
Il tient le discours gaullien d'après la seconde guerre mondiale dans lequel on s' occupe de l'avenir de la nation dans un environnement devenu stable. Or là l'environnement va évoluer.
Il évacue la possibilité d'un changement dans le désir de consommation plus compatible avec la contrainte.
Il évacue surtout le fait que c'est en orientant l'économie vers ces technos que la recherche ira le plus vite.
Le nucléaire peut tout à fait être la béquille temporaire qui donne du temps.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 09 févr. 2020, 16:54:44

Sur le tout dernier point, il ne dit pas autre chose: d'après lui, si on était en absolument tout nucléaire à l'heure actuelle partout dans le monde, alors on ne pourrait tenir que 30 ans avec les réserves connues. Pour le reste, nous resterons en désaccord. Mais de toute façon, c'est ton scénario qui va se dérouler, sauf qu'il fera bien plus de dégâts que tu ne sembles le penser.
Modifié en dernier par Nombrilist le 12 févr. 2020, 23:40:31, modifié 1 fois.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Yakiv » 11 févr. 2020, 22:01:28

artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
- la durée de radioactivité n'est pas la seule chose qui importe, il y a aussi la nature, la capacité de pénétration des rayons et... l'intensité.
Les déchets qui posent le plus de problèmes compte tenu de leur période radioactive sont de type HA-VL (soit Haute Activité - à Vie Longue) ou HLW (dénomination anglophone).
artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
Les déchets pour lesquels ont imagine un entreposage en profondeur (la Hague n'étant qu'un site de recherche à ce propos) sont faiblement intense et pénétrant.
Pas vraiment.
Si les déchets dont on imagine un entreposage en profondeur étaient faiblement intenses, alors il serait inutile de les enfuir en profondeur...
On ne les enfuit pas pour le plaisir de les enfuir.
Les déchets les plus radioactifs seront, eux, enfuis en profondeur.
Nuclear_waste_classificationFr.jpg
Nuclear_waste_classificationFr.jpg (124.6 Kio) Vu 2011 fois
artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
ENsuite le nucléaire produit finalement assez peu de déchets.
"Peu", ça veut dire quoi ?
"Peu", en comparaison de quoi ?
Par exemple les produits de fission hautement radioactifs sont 4 fois moins nombreux que les produits de fission à radioactivité négligeable. Et alors, on est censé en déduire quoi, qu'il n'y a pas tant de déchets radioactifs que ça ?
artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
et tout ça , ça ne remet en aucun cas en cause notre maîtrise de plusieurs technologie de fission nucléaire.
Tout dépend ce qu'on entend par "maîtrise"...
artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
cette phrase est incomplète sur deux points:
- certains pays ont déjà créé des réacteurs à neutrons rapides (ceux-là même que GreenPeace a "réussi" à faire arrêter en France) et d'autres surgénérateurs qui n'avaient pas ce désavantage
Les réacteurs à neutrons rapides génèrent des produits de fissions hautement radioactifs au même titre que les réacteurs à eau, donc des déchets nucléaires.
L'intérêt principal des réacteurs à neutrons rapides est d'améliorer le rendement sur l'uranium dont la plus grande partie pourrait être exploitée. L'émergence de cette technologie a d'ailleurs été motivée avant tout pour des raisons de coût au départ.
Et tous les pays occidentaux, outre la France, ont fermé leurs réacteurs de ce type (USA, RU, Allemagne).
artragis a écrit :
09 févr. 2020, 09:17:23
Plus précisément, ce que dit l'étude c'est que les conteneurs tels qu'ils étaient imaginés avant qu'on ne commence l'étude à la Hague ne seraient pas aussi bon que prévu. Ça fait longtemps que cette conception est en attente d'étude. Maintenant on va donc améliorer ça, car on a plus de connaissances. Et on améliorera en fonction des besoins réels, pas d'un fantasme de Green peace
On va améliorer ça, oui...
Enfin l'objectif n'est pas seulement "d'améliorer ça" mais d'acquérir la certitude quasi absolue que les contenants tiendront le coût pour très longtemps.
C'est une obligation de résultat sur le long terme qui est attendue, pas un engagement à "améliorer ça".

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Yakiv » 11 févr. 2020, 22:04:53

Nombrilist a écrit :
09 févr. 2020, 09:25:52
Qu'est ce que tu ne comprends pas dans "les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique" ? Je veux bien expliquer, mais je ne vois pas en quoi ce n'est pas clair.
La question est "pourquoi" si tu préfères.
Sachant que les EnR ne produisent pas de GES. Donc à production constante, plus la part des EnR augmente, plus la production de GES diminue.
Ou bien tu considères que la part des EnR atteindra une limite très difficilement dépassable à partir d'un certain seuil de façon à ce qu'on atteindra jamais 80% de l'électricité produite comme ça été le cas pour le nucléaire.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par artragis » 11 févr. 2020, 22:11:54

Et tous les pays occidentaux, outre la France, ont fermé leurs réacteurs de ce type (USA, RU, Allemagne).
sachant qu'on n'en est qu'au stade du prototype fonctionnel (en Chine, premier pays à le faire) je pense que tu confonds, ou alors qu'à la traduction des termes anglophones en français il y a des noms qui deviennent confusant.

Et et vu ce que tu désignes comme "intérêt principal", je pense que tu confonds avec les surgénérateurs (style thorium, en France on a Phénix et Super-Phénix, le premier est en démantellement, le second à l'arrêt).
"Peu", ça veut dire quoi ?
"Peu", en comparaison de quoi ?
peu relativement à l'énergie produite, à l'espace disponible et aux capacités réelles (même si ce ne sont que des prototypes, ça reste réel) de retraitement.
ALors oui, les EPR qui savent utiliser du MOX, les sur-générateurs qui savent utiliser quelques déchets sont transitoires mais à l'heure actuelle les réacteurs à neutrons rapide, même dans leur stade expérimental permettent de consommer les déchets en créant des déchets moins radioactifs.
Peu aussi par rapport au danger qu'ils représentent.
pas un engagement à "améliorer ça".
sauf que c'est pas un engagement, les techno sont là. On est en train de perdre la compétence, à cause des anti nucléaires, mais les technos existent déjà. Peut être qu'on en découvrira plus tard des encore meilleures, mais il n'y a même pas besoin d'attendre ça.
Sachant que les EnR ne produisent pas de GES. Donc à production constante, plus la part des EnR augmente, plus la production de GES diminue.
oui mais elles ont un impact sur l'environnement qui n'est pas neutre. Elles sont souhaitables pour avoir un mix équilibré, mais elles ne sont pas une solution vu notre mode de consommation. Lorsqu'on dort, on consomme quand même, notre talon énergétique est élevé. Mais quand on dort, y'a pas de soleil.
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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 11 févr. 2020, 23:25:13

Yakiv a écrit :
11 févr. 2020, 22:04:53
Nombrilist a écrit :
09 févr. 2020, 09:25:52
Qu'est ce que tu ne comprends pas dans "les énergies renouvelables ne permettent pas de lutter contre le réchauffement climatique" ? Je veux bien expliquer, mais je ne vois pas en quoi ce n'est pas clair.
La question est "pourquoi" si tu préfères.
Sachant que les EnR ne produisent pas de GES.
Plusieurs choses:
- Tout ce qui est biocarburant ne ralentit pas, voire accélère le réchauffement climatique car ils émettent au moins autant de CO2 que le fossile (en analysant le cycle de vie et en incluant les effets indirects tels que l'intensification du brûlage de la forêt primaire (le vilain Bolsonaro, toussa)).
- Tout ce qui est production électrique à partir de renouvelable en Europe ne sert à rien car elle ne fait que remplacer de l'électricité nucléaire. Une preuve en est que l'Allemagne, qui est passée à 40% d'EnR dans le mix électrique, émet toujours autant de CO2 qu'avant de se mettre aux EnR.
- Les EnR ne sont pas pilotables, et moi, j'aime bien que mon train roule, même quand il n'y a pas de vent. D'ailleurs, une éolienne ne fonctionne qu'entre 40 et 70 km/h de vent.
- De simples calculs montrent qu'il est absolument irréaliste de penser que des panneaux solaires et des éoliennes puissent fournir l'énergie que nous utilisons à l'heure actuelle à partir du fossile. On est très très loin du compte.
- Les Chinois ont très bien compris tout ça. Ils ont lancé un programme de construction de 100 centrales nucléaires.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Yakiv » 12 févr. 2020, 23:21:51

artragis a écrit :
11 févr. 2020, 22:11:54
sachant qu'on n'en est qu'au stade du prototype fonctionnel (en Chine, premier pays à le faire) je pense que tu confonds, ou alors qu'à la traduction des termes anglophones en français il y a des noms qui deviennent confusant.

Et et vu ce que tu désignes comme "intérêt principal", je pense que tu confonds avec les surgénérateurs (style thorium, en France on a Phénix et Super-Phénix, le premier est en démantellement, le second à l'arrêt).
Phénix et Superphénix étaient des réacteurs à neutrons rapides.
La technique de surgénération est liée aux réacteurs à neutrons rapides.
Et effectivement, la plupart dans le monde sont (ou ont été) expérimentaux.
artragis a écrit :
11 févr. 2020, 22:11:54
peu relativement à l'énergie produite, à l'espace disponible et aux capacités réelles (même si ce ne sont que des prototypes, ça reste réel) de retraitement.
ALors oui, les EPR qui savent utiliser du MOX, les sur-générateurs qui savent utiliser quelques déchets sont transitoires mais à l'heure actuelle les réacteurs à neutrons rapide, même dans leur stade expérimental permettent de consommer les déchets en créant des déchets moins radioactifs.
Peu aussi par rapport au danger qu'ils représentent.
Le problème, c'est qu'ils génèrent les mêmes produits de fission, donc de combustibles "usés" dont on ne sait strictement que faire.

L'avantage des réacteurs à neutrons rapides avec surgénérateur, c'est qu'on peut utiliser l'uranium 238 (c'est-à-dire la part ultra majoritaire de l'uranium naturel) pour le transformer en plutonium (fissile), ce que les réacteurs à eau ne parviennent pas bien à faire.
C'est donc surtout une question de rendement et de débouché pour l'uranium 238.
artragis a écrit :
11 févr. 2020, 22:11:54
pas un engagement à "améliorer ça".
sauf que c'est pas un engagement, les techno sont là. On est en train de perdre la compétence, à cause des anti nucléaires, mais les technos existent déjà. Peut être qu'on en découvrira plus tard des encore meilleures, mais il n'y a même pas besoin d'attendre ça.
Non les technologies ne sont pas là puisqu'on ne sait pas comment produire de l'électricité nucléaire sans produire de déchets nucléaires très radioactifs à très longue vie et qu'on a même pas les technologies pour les stocker de façon fiable durant toute leur période de radioactivité.
Pour moi, c'est donc très largement insuffisant en matière de technologie.
Il ne suffit pas seulement de savoir produire et le reste (dont les déchets) on verra plus tard.
Après tout dépend de ce qu'on attend des technologies et chacun y verra midi à sa porte, mais je fais partie de ceux qui sont intransigeants sur l'exigence de sûreté.
artragis a écrit :
11 févr. 2020, 22:11:54
oui mais elles ont un impact sur l'environnement qui n'est pas neutre. Elles sont souhaitables pour avoir un mix équilibré, mais elles ne sont pas une solution vu notre mode de consommation. Lorsqu'on dort, on consomme quand même, notre talon énergétique est élevé. Mais quand on dort, y'a pas de soleil.
Les EnR ne se réduisent pas au Soleil.
Eau, vent, sol, ça compte aussi.

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Message non lu par artragis » 13 févr. 2020, 07:08:30

Les EnR ne se réduisent pas au Soleil.
Eau, vent, sol, ça compte aussi.
Le vent souffre des mêmes problèmes que le soleil.
l'eau on a déjà une base installée qui consomme un peu plus de la moiitié de le ressource disponible.
Pour la géothermie plus tu vas en profondeur plus il y a des risques pour l'environnement. Et les sources de géothermie, en France ne sont pas suffisante pour combler ce que le nucléaire produit.
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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 14 févr. 2020, 08:18:14

Je trouve qu'il y a une contradiction entre dire qu'on veut faire de la géothermie (qui pollue à coup sûr) et être contre l'enfouissement des déchets nucléaires (qui polluera peut-être).

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Yakiv » 15 févr. 2020, 12:35:47

Nombrilist a écrit :
11 févr. 2020, 23:25:13
Plusieurs choses:
- Tout ce qui est biocarburant ne ralentit pas, voire accélère le réchauffement climatique car ils émettent au moins autant de CO2 que le fossile (en analysant le cycle de vie et en incluant les effets indirects tels que l'intensification du brûlage de la forêt primaire (le vilain Bolsonaro, toussa)).
En effet, ça n'est pas une solution satisfaisante.
Mais s'il est utilisé, il doit bien présenter des avantages par rapport aux carburants traditionnels, non ?
Je crois me souvenir qu' @El Fredo trouvait le bioéthanol intéressant, il faudrait lui demander.
Est-ce qu'il génère moins de particules fines ?
Nombrilist a écrit :
11 févr. 2020, 23:25:13
- Tout ce qui est production électrique à partir de renouvelable en Europe ne sert à rien car elle ne fait que remplacer de l'électricité nucléaire. Une preuve en est que l'Allemagne, qui est passée à 40% d'EnR dans le mix électrique, émet toujours autant de CO2 qu'avant de se mettre aux EnR.
Tout ce qui peut remplacer le nucléaire est donc réduire la production de déchets nucléaires est avantageux.
Il me semble que tu commets la même erreur que celle commise par les législateurs il y a des années :
le CO2 était l'alpha et l'omega des normes moteur, et les particules fines : rien à battre (pour faire très schématique).
Maintenant, on s'en mord les doigts.
Je veux dire par là qu'il faut un peu considérer les déchets et les rejets dans leur ensemble.
Même raisonnement pour le glyphosate lorsqu'on ne se préoccupe pas des autres pesticides. Etc.
Nombrilist a écrit :
11 févr. 2020, 23:25:13
- Les EnR ne sont pas pilotables, et moi, j'aime bien que mon train roule, même quand il n'y a pas de vent. D'ailleurs, une éolienne ne fonctionne qu'entre 40 et 70 km/h de vent.
Il faudra sans doute revoir un peu nos exigences.
Tu es toi même partisan dans une certaine mesure de la décroissance, ça fait partie de cette même logique.
Nombrilist a écrit :
11 févr. 2020, 23:25:13
- De simples calculs montrent qu'il est absolument irréaliste de penser que des panneaux solaires et des éoliennes puissent fournir l'énergie que nous utilisons à l'heure actuelle à partir du fossile. On est très très loin du compte.
Donc tu considères qu'il y a une part limite indépassable.
Je pense qu'on manque surtout de volonté politique pour ma part.
Voici un extrait d'article (contenu intégral payant) du Monde qui traite de la question.
Le Monde a écrit :
Energie : « Le problème principal de l’option sans nucléaire est la reconversion des emplois directs du nucléaire dans 15 ans étalée sur vingt ans »

TRIBUNE

Alain Grandjean
Président de la Fondation pour la nature et l’homme

Cédric Philibert
Ancien analyste à l’Agence internationale de l’énergie

François Lempérière
Président d’HydroCoop


Trois experts des questions énergétiques proposent, dans une tribune au « Monde », un scénario qui permettrait à la France de ne plus recourir à l’énergie nucléaire en faisant appel à l’hydroélectrique, l’éolien et le solaire en réduisant l’utilisation de combustibles fossiles.

Publié le 09 février 2020 à 08h00

« En 2010, le nucléaire était beaucoup moins coûteux que l’éolien ou le solaire, mais un nouveau parc réalisé dans vingt ans à base d’EPR serait plus coûteux »

Tribune. D’ici à 2050, la consommation française d’électricité pourrait atteindre 600 à 700 milliards de kWh (600 à 700 térawattheures/TWh) par an, soit 10 000 kWh par Français, contre 500 TWh aujourd’hui, selon la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Cette augmentation permettrait de beaucoup réduire l’utilisation de combustibles fossiles dans les bâtiments, l’industrie et les transports ; 60 TWh proviendraient comme actuellement des barrages et, pour respecter nos engagements climatiques, environ 640 TWh devraient être fournis par l’éolien et le solaire ou par le nucléaire.

Une option sans nucléaire pourrait par exemple inclure 120 TWh de solaire (soit une capacité de 100 GW), 180 TWh d’éolien terrestre (72 GW) et 340 TWh d’éolien en mer (80 GW). L’option nucléaire pourrait théoriquement remplacer 50 % des productions renouvelables par 320 TWh de nucléaire, avec des réacteurs à construire sur une quinzaine de sites. Très peu de réacteurs actuels seront encore en service à cette échéance…

Acceptabilité des impacts

Ces deux solutions nécessitent un investissement important, comparable à celui qui fut réalisé entre 1975 et 1995 pour créer le parc nucléaire. Ce choix était alors justifié par l’indépendance énergétique et l’économie de devises. Aujourd’hui, l’option nucléaire conserverait des avantages qu’on peut comparer à ses inconvénients.

Elle réduirait les besoins de stockage d’énergie et de centrales à gaz ou à hydrogène liées à la variabilité de l’éolien et du solaire. L’économie annuelle sur ces installations, incluant les pertes énergétiques associées, serait d’environ 3,5 milliards d’euros pour 600 à 700 TWh au total, environ 1/2 centime par kWh. Sur cette question-clé de la sécurité d’une production d’électricité dominée par l’éolien et le solaire, souvent mal comprise, le lecteur est invité à se reporter à la version plus détaillée de cette tribune publiée le 16 janvier dans Enerpresse.
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
Nombrilist a écrit :
11 févr. 2020, 23:25:13
- Les Chinois ont très bien compris tout ça. Ils ont lancé un programme de construction de 100 centrales nucléaires.
Ce qui est extrêmement inquiétant.
Même si les Chinois misent bien plus sur le renouvelable que ce qu'on dit et ce qu'on croit souvent.

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Nombrilist » 15 févr. 2020, 13:50:23

@Yakiv , si tu commences à tout mélanger, on ne va pas s'en sortir. Ici, on parle de réchauffement climatique, et donc d'émissions de CO2, et pas de particules fines. C'est un sujet à part. Doit-on choisir entre CO2 et particules fines? Je n'en sais rien, ça pourrait faire l'objet d'un fil.
Concernant le bioéthanol, j'ai déjà démontré par A+B la belle fumisterie que ça représente. Pour le coup, toi qui veut avoir une vision globale, il n'y a pas mieux pour flinguer la biodiversité que le bioéthanol (coucou Bolsonaro).
L'article que tu as posté semble, comme moi, indiquer qu'il faut continuer à développer le nucléaire. Et enfin, je t'enjoins à écouter Jancovici. Il vient de donner un cours récemment. C'est très long, mais parfois, pour s'instruire, il faut prendre le temps: https://www.youtube.com/watch?v=8uRuO_91fYA

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Re: Sécurité nucléaire : le grand mensonge

Message non lu par Yakiv » 15 févr. 2020, 21:25:56

Nombrilist a écrit :
15 févr. 2020, 13:50:23
@Yakiv , si tu commences à tout mélanger, on ne va pas s'en sortir. Ici, on parle de réchauffement climatique, et donc d'émissions de CO2, et pas de particules fines.
Ici on parle de nucléaire. C'est le sujet du fil.
Même si toi tu considères que le bataille du CO2 doit surpasser tout le reste au niveau des priorités.
Nombrilist a écrit :
15 févr. 2020, 13:50:23
L'article que tu as posté semble, comme moi, indiquer qu'il faut continuer à développer le nucléaire.
A-t-on lu le même article ? :mrgreen:
J'ai d'ailleurs retrouvé la contribution complète, très intéressante.
http://cedricphilibert.net/a-t-on-besoi ... en-france/
Je mets ici les conclusions :
La plupart des pays, et particulièrement en Europe, projettent pour le milieu du siècle une électricité
d’origine essentiellement renouvelable. C’est aussi une option réaliste pour la France qui a un très grand
potentiel d’énergies renouvelables très complémentaires. La production nucléaire mondiale plafonne
depuis 20 ans ; elle fournit actuellement 5 % de l’énergie globale (10 % de l’électricité).

Peu de pays envisagent une part nucléaire de plus de 20 % dans l’électricité future. Grâce à son
expérience et son expertise la France est le seul pays ayant une option réaliste avec 50 % d’électricité
nucléaire (250 TWh/an sur 500).

La différence entre les deux options pour 325 TWh a plusieurs impacts
importants dont deux favorables à l’option nucléaire par rapport à l’option non nucléaire :
• Elle réduit de moitié la présence d’éoliennes dans le paysage ;
• Elle évite la reconversion, en vingt ans mais commençant dans dix ou quinze ans et en vingt ans
du personnel consacré directement au nucléaire ou indirectement près d’une quinzaine de sites.

L’option nucléaire parait défavorable sur trois points :
• Le coût au kWh est probablement plus élevé, la différence pouvant ne pas être négligeable
• Le financement public est plus important, d’environ 200 milliards d’euros, ce qui pourrait
augmenter d’autant la dette publique française.
• Le risque lié à un accident nucléaire peut être moins important qu’actuellement si on construit
des centrales plus sûres et qu’on évite les sites proches des très grandes agglomérations. Il reste
toutefois significatif et les volumes de déchets nucléaires augmentent fortement.

En dehors de la France, l’option nucléaire est très limitée : la production nucléaire mondiale est voisine
de 2 000 TWh/an depuis 1995 et changera peu d’ici 2030, elle fournira alors 6 % de l’électricité qui
dépassera 30 000 TWh.
Nombrilist a écrit :
15 févr. 2020, 13:50:23
Et enfin, je t'enjoins à écouter Jancovici. Il vient de donner un cours récemment. C'est très long, mais parfois, pour s'instruire, il faut prendre le temps: https://www.youtube.com/watch?v=8uRuO_91fYA
Je veux bien regarder mais si j'ai bien compris, ce n'est rien d'autre qu'un lobbyiste du nucléaire.
Nombrilist a écrit :
14 févr. 2020, 08:18:14
Je trouve qu'il y a une contradiction entre dire qu'on veut faire de la géothermie (qui pollue à coup sûr) et être contre l'enfouissement des déchets nucléaires (qui polluera peut-être).
Si dans ton raisonnement tu n'intègres jamais le fait que les déchets nucléaires peuvent altérer la santé même de loin, qu'il faut s'en protéger de manière très spécifique et que ce n'est pas un déchet lambda, on aura du mal à discuter.
Je ne comprends pas bien d'où vient ton attitude totalement insouciante vis-à-vis du nucléaire.

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