[/align]Hôte de la COP22 du 7 au 18 novembre, où les représentants de 195 Etats sont attendus, le pays mise sur des parcs renouvelables géants pour réduire ses importations de combustibles fossiles
Noor. La « lumière » en arabe. Elle jaillit devant nous, comme surgie de terre, au milieu d’un aride plateau rocailleux. Il ne s’agit pas d’un mirage. Ici, aux portes du désert, se déploie la première tranche – Noor 1 – du gigantesque complexe solaire marocain de Ouarzazate. Chauffés à blanc par le soleil, plus de 500 000 miroirs, alignés sur 460 hectares, dessinent à perte de vue un tapis incandescent.
En cette journée d’octobre, l’ensoleillement est généreux et l’installation fonctionne à plein régime. Il s’agit d’une centrale thermodynamique à concentration, dont les miroirs incurvés suivent la course de l’astre du jour et réfléchissent ses rayons, en les concentrant vers des tubes où circule de l’huile de synthèse. Ce fluide, porté à 400 °C, chauffe un circuit d’eau pour générer de la vapeur, qui actionne une turbine délivrant de l’électricité sur le réseau national. « Le principe est le même que celui d’une centrale thermique au charbon ou au fioul, à cette différence que l’énergie vient du soleil », décrit Youssef Stitou, l’un des responsables du site.
Dans la salle de contrôle, les voyants sont au beau fixe. La turbine tourne au maximum de sa puissance, 160 mégawatts (MW). Le système permet même de stocker de l’énergie, en chauffant deux réservoirs de sels fondus. Après le coucher du soleil, la chaleur emmagasinée permettra de produire du courant pendant trois heures, pour répondre au pic de consommation des foyers. Jour et nuit, Noor 1 apporte de la lumière à plus de 600 000 habitants.
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Quand les ressources en eau se tarissent
A l’échelle de la planète, le Maroc n’est, il est vrai, qu’un tout petit pollueur, responsable de 0,15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Soit 2,2 tonnes de CO2 par habitant en 2012, contre 7 tonnes pour un Français, près de 20 tonnes pour un Américain du Nord et 62 tonnes pour un Koweïtien.
Mais il subit sévèrement le dérèglement climatique, qui tarit ses ressources en eau – la disponibilité par habitant a été divisée par trois en un demi-siècle –, met à mal son agriculture et menace son littoral où sont implantées la plupart de ses infrastructures. Il veut donc apporter sa pierre à la lutte contre le réchauffement. Les parcs solaires et éoliens doivent éviter le rejet annuel de 9,3 millions de tonnes de CO2, soit 13 % des émissions actuelles.
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http://www.lemonde.fr/cop22/article/201 ... 25028.html
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