L'agriculture aéroponique, avenir ou illusion ?

[pierre30]

Et les sols sont morts (ce qui n'est pas vrai : il ne faut pas exagérer), parce qu'il y a un manque de respect et une incompréhension de la nature. On pleure sur les bébêtes sympathiques comme un dauphin échoué, et on saccage des ressources moins sympathiques.

C'est l'écologie moderne : porter plainte contre l'agriculteur qui brûle un fossé pour ne pas tuer les petites bêtes qui s'y trouvent, mais changer de smartphone tous les six mois pour glander un peu plus sur internet.

[sandy]

J'ai vraiment du mal a comprendre...

D'un coté vous dites que "les sols sont mort" et que la culture massive pour les animaux est une horreur pour les sols...
Et quand on trouve un moyen de cultiver hors sols, vous êtes contre!

Je ne comprends mais alors pas du tout!!!!

[Ramdams]

Tu as raison, Pierre, mais ce n'est pas en se renvoyant inlassablement la balle (le renvoi de balle étant le sport national français) que l'on agira.

À force de débattre inlassablement afin de savoir quelle est la cause majeure de la crise agricole française, on n'avance pas. Les agriculteurs gueulent sur les grandes surfaces qui, à leur tour gueulent sur les grandes surfaces. L'Etat g..... sur les agriculteurs et les grandes surfaces, ce à quoi agriculteurs et grandes surfaces répondent en gueulant sur l'Etat.

Tout ce temps, où on aurait pu expérimenter, est donc perdu à parler, à débattre, à théoriser et surtout à gueuler.

[karoline]

Donc en gros, les légumes et la viande artificielles seraient un progrès ? J'ai un peu de mal à admettre cette idée.

Apparemment leurs qualité nutritives sont très insuffisantes!

[Baltorupec]

Et les sols sont morts (ce qui n'est pas vrai : il ne faut pas exagérer), parce qu'il y a un manque de respect et une incompréhension de la nature. On pleure sur les bébêtes sympathiques comme un dauphin échoué, et on saccage des ressources moins sympathiques.

C'est l'écologie moderne : porter plainte contre l'agriculteur qui brûle un fossé pour ne pas tuer les petites bêtes qui s'y trouvent, mais changer de smartphone tous les six mois pour glander un peu plus sur internet.

L'état des pollinisateurs et de la faune des sols est catastrophique. De mémoire les pollinisateurs et les vers de terres (très bon indicateur pour connaitre la qualité d'un sol) ont chuté jusqu'à entre 30 et 10 % de leur population normale.

[pierre30]

Les pollinisateurs dépendent aussi de la quantité de plantes à fleurs. Parfois les cultures favorisent leur nombre, par exemple dans la polyculture, et parfois c'est l'inverse. Constater une baisse des pollinisateurs peut-être inquiétant, mais on peut aussi se demander si la densité antérieure était très naturelle.

Tout ça pour dire que ce n'est pas en laissant la "nature" à elle même que le nombre de pollinisateurs va nécessairement augmenter.

Les technophiles adorent les solutions presse bouton, et notre société devient de plus en plus technophile. Mais ce n'est pas un gage d'avenir radieux pour l'environnement. Bien au contraire.

Dans nos régions où la nature est très imprégnée par l'activité humaine, la préoccupation devrait être de ne pas rendre irréversible une évolution et de cesser de pleurer sur des problèmes qui n'en sont pas forcément. Pour cela il est essentiel de bien percevoir l'environnement et de ne pas s'en isoler. Vous avez certainement compris que je n'adhère pas du tout à l'écologie pleurnicharde en vogue dans notre société.

[Nombrilist]

C'est quoi la communion avec la nature ?

[pierre30]

C'est un mot valise qui ne veut rien dire.

Dans mon idée il s'agit de prendre des décisions qui ne sont pas "hors sol". Je ne crois pas que le gars qui va promener 5 fois par an dans la cambrouse est le mieux placé pour décider qu'il faut interdire telle pratique et que cela contribuera à "sauver" la nature. La nature qu'il imagine n'est pas celle du terrain et il traite des problèmes qui ne sont pas toujours ceux du terrain.

Les solutions technologiques hors sol éloignent encore plus l'homme du terrain. C'est exactement l'inverse qui est souhaitable. L'homme n'est pas un nuisible qu'il faudrait mettre en cage.

[Ramdams]

En attendant, lorsque le sol n'est pas exploité, alors il n'est pas pollué. Une agriculture traditionnelle, même biologique, participe à la déforestation, à l'appauvrissement des sols et représente une catastrophe écologique lorsqu'elle se limite à la monoculture (notamment pour les insectes butineurs).

L'agriculture aéroponique permet de remédier au moins partiellement à ces inconvénients. Laisser reposer les sols leur permettrait de se régénérer.

[pierre30]

La surface non exploitée qui retourne à la forêt ne cesse de grandir en France. Et c'est parait-il un problème car les paysages et la biodiversité nécessitent l'intervention de l'homme. Par exemple, les pâturages ouvrent les milieux. Dans le midi, des surfaces abandonnées en jachère se couvrent de pinèdes avec des risques d'incendie, mais aussi l'augmentation de l'acidité des sols et une érosion à cause du non entretien des systèmes de drainage (fossés, murets et talus).

[Ramdams]

Ne pas exploiter les ressources des surfaces ne signifie pas s'y interdire toute intervention humaine, en particulier dans les zones à risque comme dans le Midi.

[pierre30]

Et qui est-ce qui va les entretenir ? Avec quels moyens ?

[sandy]

J'ai vraiment du mal a comprendre...

D'un coté vous dites que "les sols sont mort" et que la culture massive pour les animaux est une horreur pour les sols...
Et quand on trouve un moyen de cultiver hors sols, vous êtes contre!

Je ne comprends mais alors pas du tout!!!!

Excusezm oi, j'aimerais vrament comprendre...

[pierre30]

Les sols ne sont pas morts et je n'ai jamais parlé de culture "massive".

Les sols sont peut-être dégradés dans certains endroits, mais ce n'est pas si étonnant : on les cultive depuis des centaines d'années. Si ils manquent de matières organiques, il est possible d'aménager les cultures pour les restaurer. Par contre si on les abandonne, souvent ils vont disparaître par l'érosion.

[Nombrilist]

Quand l'Homme "entretient" la nature, ce sont des centaines d'espèces qui deviennent vulnérables en France (des centaines de milliers à l'échelle mondiale). Jusque là, nous sommes d'accord j'espère ?
Par ailleurs, une prairie ne devient pas nécessairement une forêt, même si c'est sur qu'une clairière à côté d'un bois risque de subir ce sort. Mais ça prend plusieurs décennies. Quand un agriculteur fauche son pré au printemps, il déglingue toute la reproduction des insectes. Y a pas pire. Quand des vaches pâturent, même chose, les plantes n'ont pas le temps de se reproduire (hormis les plus adaptées au pâturage) et les insectes non plus.
Enfin, l'érosion est indépendante du système de drainage. L'érosion survient quand le sol est nu. Dans le Sud, typiquement, les vignobles.