Bruxelles autorise la production d'une pomme de terre OGM
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Bruxelles autorise la production d'une pomme de terre OGM
Bonjour,
Pour la première fois depuis douze ans, la Commission européenne a donné mardi son feu vert à la culture dans l'Union Européenne d'un produit génétiquement modifié, Amflora, une pomme de terre du groupe allemand BASF. Cette décision provoque la colère des défenseurs de l'environnement et de l'Italie tandis que l'Autriche s'apprête à légiférer pour en interdire la production.
Devant ces critiques, le groupe allemand indique que Amflora «est destinée aux pays qui sont d'ores et déjà prêts à l'utiliser», citant la Suède, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Allemagne. «BASF n'a pas prévu, à ce jour, de la proposer aux industriels français et souhaite tenir compte des particularités et des demandes de chaque pays», a ajouté le groupe. «Chaque Etat est libre d'autoriser ou non la culture de cet OGM», avait également tenu à préciser le commissaire européen chargé de la Santé, le Maltais John Dalli, tentant d'atténuer la controverse en Europe où les aliments transgéniques suscitent des craintes pour la santé humaine et l'environnement. Aussitôt prise, l'Italie a immédiatement protesté contre la décision, appelant à un front commun des pays européens.
En Autriche, le ministre de la Santé, Alois Stöger, a annoncé préparer une loi pour en interdire la culture.
«Très mauvaise nouvelle»
En France, la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a qualifié cette décision de «très mauvaise nouvelle» et appelé le gouvernement français à «refuser la commercialisation et la culture» de ce produit. Le député européen José Bové a dénoncé l'autorisation et appelé la Commission à «sortir de sa tour d'ivoire». «Elle doit entendre enfin les citoyens qui ne veulent pas d'OGM», tempête le militant qui s'est illustré par ses actions d'arrachages de maïs OGM. Dénonçant «un risque inacceptable pour la santé humaine et animale et l'environnement», l'organisation Greenpeace souhaite que la France utilise «la clause de sauvegarde prévue dans la réglementation européenne pour protéger son environnement et la santé de ses citoyens». En 2008, la France avait fait valoir cette clause pour suspendre la culture du maïs OGM MON 810, le seul jamais cultivé en Europe, comme l'ont également fait cinq autres pays membres dont l'Allemagne.
Une culture destinée à l'industrie du papier
La pomme de terre OGM en question, l'Amflora, est développée par le groupe allemand de chimie BASF, qui attendait ce feu vert depuis plus de treize ans. Elle n'est pas destinée à l'alimentation humaine, mais à la production d'amidon pour l'industrie du papier en Suède. En outre, ses «sous-produits pourront être utilisés pour l'alimentation animale», a encore précisé le commissaire européen. Or, font valoir les écologistes, ce tubercule contient un gène marqueur de résistance aux antibiotiques. «Risques médicaux, environnementaux, tout allait contre cette autorisation», juge Greenpeace. «Disséminer des OGM de la pomme de terre BASF dans l'environnement pourrait augmenter la résistance de certaines bactéries à des médicaments, comme des traitements contre la tuberculose», estime-t-elle.
Pour prendre cette décision, Bruxelles s'est retranché derrière les avis favorables de l'Agence européenne de sécurité des aliments et a promis tous les contrôles nécessaires sur sa production. Mais aucune garantie n'a été apportée que cette pomme de terre ne se retrouverait jamais dans la chaîne alimentaire.
«Il n'était pas judicieux d'attendre plus longtemps»
Face aux critiques, la Commission a renvoyé les gouvernements européens à leurs responsabilités. «Ils auraient pu décider de dire non à cette autorisation et l'affaire se serait arrêtée là. Mais aucune majorité n'a été trouvée» dans un sens ou un autre «et il est revenu à la Commission de décider». «Il n'était pas judicieux d'attendre plus longtemps», s'est défendu M. Dalli, invoquant aussi la nécessité pour l'Europe «d'aller de l'avant» vers les «nouvelles technologies». De son côté, le groupe allemand a immédiatement salué la décision, envisageant «une mise en culture commerciale cette année», selon un de ses responsables, Peter Eckes. BASF évalue à entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora. Un seul OGM avait été autorisé à la culture, en 1998 dans l'UE: le maïs MON 810 développé par Monsanto, toujours en attente du renouvellement de cette autorisation. Sept pays -- France, Allemagne, Autriche, Grèce, Hongrie, Luxembourg et Pologne-- ont interdit la culture de ce maïs en raison des risques de contamination pour les cultures traditionnelles et biologiques.
Qu'en pensez vous ?
A plus tard,
Pour la première fois depuis douze ans, la Commission européenne a donné mardi son feu vert à la culture dans l'Union Européenne d'un produit génétiquement modifié, Amflora, une pomme de terre du groupe allemand BASF. Cette décision provoque la colère des défenseurs de l'environnement et de l'Italie tandis que l'Autriche s'apprête à légiférer pour en interdire la production.
Devant ces critiques, le groupe allemand indique que Amflora «est destinée aux pays qui sont d'ores et déjà prêts à l'utiliser», citant la Suède, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Allemagne. «BASF n'a pas prévu, à ce jour, de la proposer aux industriels français et souhaite tenir compte des particularités et des demandes de chaque pays», a ajouté le groupe. «Chaque Etat est libre d'autoriser ou non la culture de cet OGM», avait également tenu à préciser le commissaire européen chargé de la Santé, le Maltais John Dalli, tentant d'atténuer la controverse en Europe où les aliments transgéniques suscitent des craintes pour la santé humaine et l'environnement. Aussitôt prise, l'Italie a immédiatement protesté contre la décision, appelant à un front commun des pays européens.
En Autriche, le ministre de la Santé, Alois Stöger, a annoncé préparer une loi pour en interdire la culture.
«Très mauvaise nouvelle»
En France, la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a qualifié cette décision de «très mauvaise nouvelle» et appelé le gouvernement français à «refuser la commercialisation et la culture» de ce produit. Le député européen José Bové a dénoncé l'autorisation et appelé la Commission à «sortir de sa tour d'ivoire». «Elle doit entendre enfin les citoyens qui ne veulent pas d'OGM», tempête le militant qui s'est illustré par ses actions d'arrachages de maïs OGM. Dénonçant «un risque inacceptable pour la santé humaine et animale et l'environnement», l'organisation Greenpeace souhaite que la France utilise «la clause de sauvegarde prévue dans la réglementation européenne pour protéger son environnement et la santé de ses citoyens». En 2008, la France avait fait valoir cette clause pour suspendre la culture du maïs OGM MON 810, le seul jamais cultivé en Europe, comme l'ont également fait cinq autres pays membres dont l'Allemagne.
Une culture destinée à l'industrie du papier
La pomme de terre OGM en question, l'Amflora, est développée par le groupe allemand de chimie BASF, qui attendait ce feu vert depuis plus de treize ans. Elle n'est pas destinée à l'alimentation humaine, mais à la production d'amidon pour l'industrie du papier en Suède. En outre, ses «sous-produits pourront être utilisés pour l'alimentation animale», a encore précisé le commissaire européen. Or, font valoir les écologistes, ce tubercule contient un gène marqueur de résistance aux antibiotiques. «Risques médicaux, environnementaux, tout allait contre cette autorisation», juge Greenpeace. «Disséminer des OGM de la pomme de terre BASF dans l'environnement pourrait augmenter la résistance de certaines bactéries à des médicaments, comme des traitements contre la tuberculose», estime-t-elle.
Pour prendre cette décision, Bruxelles s'est retranché derrière les avis favorables de l'Agence européenne de sécurité des aliments et a promis tous les contrôles nécessaires sur sa production. Mais aucune garantie n'a été apportée que cette pomme de terre ne se retrouverait jamais dans la chaîne alimentaire.
«Il n'était pas judicieux d'attendre plus longtemps»
Face aux critiques, la Commission a renvoyé les gouvernements européens à leurs responsabilités. «Ils auraient pu décider de dire non à cette autorisation et l'affaire se serait arrêtée là. Mais aucune majorité n'a été trouvée» dans un sens ou un autre «et il est revenu à la Commission de décider». «Il n'était pas judicieux d'attendre plus longtemps», s'est défendu M. Dalli, invoquant aussi la nécessité pour l'Europe «d'aller de l'avant» vers les «nouvelles technologies». De son côté, le groupe allemand a immédiatement salué la décision, envisageant «une mise en culture commerciale cette année», selon un de ses responsables, Peter Eckes. BASF évalue à entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora. Un seul OGM avait été autorisé à la culture, en 1998 dans l'UE: le maïs MON 810 développé par Monsanto, toujours en attente du renouvellement de cette autorisation. Sept pays -- France, Allemagne, Autriche, Grèce, Hongrie, Luxembourg et Pologne-- ont interdit la culture de ce maïs en raison des risques de contamination pour les cultures traditionnelles et biologiques.
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« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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Pour info, un mec sur LCI ce matin faisait le bilan de la culture OGM dans le monde. 9% des terres cultivables mondiales sont dédiés à la culture OGM. Les USA représentent 89% de ces 9%. L'Europe, quant à elle, dédie 0,2% de ses terres cultivables à la culture OGM. L'Espagne est la plus grosse productrice d'OGM avec 100.000 hectares pour 24 millions d'hectares de terres cultivables.
Cela démontre la très grande réticence des européens envers les OGM, technologie qui ne leur apporte rien en tant que consommateurs et qui est très controversée dans son utilisation actuelle. Il n'est pas non plus très étonnant de constater que c'est l'Espagne - désormais synonyme européen pour "mauvaise qualité en matière agricole" - qui y a le plus recours.
Dans le cas de cette patate, j'ai cru comprendre que le problème réside dans un gène résistant aux anti-biotiques, et susceptible de se répandre dans le sol en contaminant la faune et la flore par les eaux de ruissellement.
Cela démontre la très grande réticence des européens envers les OGM, technologie qui ne leur apporte rien en tant que consommateurs et qui est très controversée dans son utilisation actuelle. Il n'est pas non plus très étonnant de constater que c'est l'Espagne - désormais synonyme européen pour "mauvaise qualité en matière agricole" - qui y a le plus recours.
Dans le cas de cette patate, j'ai cru comprendre que le problème réside dans un gène résistant aux anti-biotiques, et susceptible de se répandre dans le sol en contaminant la faune et la flore par les eaux de ruissellement.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
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- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
"Dans le cas de cette patate, j'ai cru comprendre que le problème réside dans un gène résistant aux anti-biotiques".
C'est le cas de tous les OGMs transgéniques. Comme tu le dis, le consommateur et les pays riches n'ont pas grand chose à gagner dans l'histoire. Dans les pays pauvres, je ne sais pas.
C'est le cas de tous les OGMs transgéniques. Comme tu le dis, le consommateur et les pays riches n'ont pas grand chose à gagner dans l'histoire. Dans les pays pauvres, je ne sais pas.
Je ne connais pas le dossier sur le bout des doigts mais comme tout le monde j'ai vu tel ou tel documentaire et recueilli plein d'informations contradictoires. Je me souviens très bien d'un long documentaire sur Arte au début des années 2000, qui constatait l'échec patent de la culture de coton OGM en Inde, mettant sur le carreau des dizaines de milliers d'agriculteurs et en poussant un grand nombre au suicide. Cette variété n'était pas assez résistante à la chaleur et tout a fini par cramer très rapidement, avant même la première récolte.
Je suis preneur de tout exemple de culture OGM ayant été bénéfique pour les consommateurs. J'attends toujours la patate qui rend intelligent ou la banane qui file la trique mais pour l'instant les concepteurs de semences OGM ne s'intéressent pas tellement à ces problématiques.
Je suis preneur de tout exemple de culture OGM ayant été bénéfique pour les consommateurs. J'attends toujours la patate qui rend intelligent ou la banane qui file la trique mais pour l'instant les concepteurs de semences OGM ne s'intéressent pas tellement à ces problématiques.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
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Ce qui est incroyable c'est que ce soit toujours des instances lointaines et à la démocratie très floue qui décident de ce genre de choses qui ont un impact local. Ce serait plutôt aux conseils généraux de décider s'ils acceptent le risque de pollution OGM de leur département, ou aux communes ?
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
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