Election en Afghanistan

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politicien
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Message non lu par politicien » 20 août 2009, 07:36:00

Bonjour,

Le processus de "reconstruction" de l'Afghanistan, lancé fin 2001 au lendemain de la chute du régime taliban, va connaître, jeudi 20 août, son défi le plus sérieux, avec un scrutin présidentiel attendu, dans un climat d'extrême tension. A la campagne de déstabilisation déclenchée par les talibans (à Kaboul, mardi 18 août, une voiture piégée visant l'OTAN a fait 7 mort, et 17 personnes ont été tuées, le lendemain, dans l'attaque d'une banque) s'ajoutent les effets délétères d'une concurrence entre candidats, menaçant de rouvrir de vieilles rivalités ethniques. 
   La communauté internationale, qui a lourdement investi pour stabiliser ce pays, stratégique dans la lutte contre le terrorisme djihadiste, observe avec la plus grande anxiété cette montée de la fièvre afghane, le plus grand péril étant un brutal déraillement du processus démocratique, conformément aux voeux des insurgés.  Le premier enjeu de ce scrutin, qui sera couplé avec des élections aux conseils de province, est tout simplement celui de sa crédibilité. L'exceptionnel dispositif de sécurité déployé autour des bureaux de vote - 300 000 membres de forces de l'ordre (soldats de l'OTAN, police et armée afghanes) - suffira-t-il à prévenir les attaques violentes annoncées par les talibans ? Encouragés par le désenchantement de la population à l'égard d'une "reconstruction" riche en promesses non tenues, ces groupes insurgés, talibans ou autres, contrôlent déjà dix districts (dans le Sud) et en menacent 130 - sur un total de 380. Ils sont en mesure de perturber les opérations sur un tiers du territoire. Au risque d'une faible participation s'ajoutent de vives inquiétudes sur la fraude. Les opérations d'inscription sur les listes électorales ont déjà été entachées d'irrégularités. De vives controverses s'annoncent donc sur la crédibilité du scrutin. Le sort du président sortant, Hamid Karzaï, est le deuxième enjeu de la consultation. Elu en 2004 avec 54,5 % des suffrages, le chef de l'Etat est donné favori par certains sondages (à la valeur scientifique hautement contestable), mais la vitalité de la campagne de ses rivaux pourrait l'acculer à un second tour. Le climat d'insécurité que font régner les talibans dans le sud pachtoune, son fief politique, le dessert également.  Aussi cherche-t-il à compenser cette faiblesse en multipliant les ralliements de chefs politiques - parmi lesquels des ex-chefs de guerre très controversés - affiliés aux communautés ethniques de l'ouest, du centre et du nord du pays. Sur son "ticket", il a ainsi offert les postes de vice-présidents au Tadjik Mohammed Qasim Fahim, ex-lieutenant du commandant Shah Massoud (assassiné en septembre 2001), et au chiite hazara Karim Khalili. Il s'est aussi assuré le soutien du Tadjik Ismaël Khan, l'homme fort d'Herat, et surtout de Rachim Dostom, fameux chef de milice ouzbek accusé de crimes de guerre dans le nord du pays. Poussé par M. Karzaï lui-même en exil en Turquie, M. Dostom vient de regagner son fief nordiste pour exprimer opportunément son soutien au président sortant.  Alors que les Américains l'avaient pressé, à partir des années 2004-2005, de purger son entourage de tous ces seigneurs de guerre, obstacles à l'édification d'un Etat de droit en Afghanistan, M. Karzaï fait précisément aujourd'hui le contraire. De l'avis des observateurs de la politique afghane, ce type de manoeuvre illustre la crise de confiance entre le président sortant et Washington. Proche de George Bush, M. Karzaï s'est senti, à juste titre, boudé par Barack Obama, très critique sur l'incurie et la corruption de son gouvernement. Au printemps, la rumeur avait même couru que Washington avait "lâché" M. Karzaï. Faute d'alternative, l'administration de M. Obama semble être revenue à des dispositions légèrement plus favorables, mais la défiance persiste. Les difficultés de M. Karzaï profitent évidemment à ses rivaux. Le plus sérieux d'entre eux est Abdullah Abdullah, ancien ministre des affaires étrangères (limogé en 2006) et, surtout, ancien proche de feu le commandant Massoud, dont il cherche à capter l'héritage. La candidature de M. Abdullah a suscité un vif enthousiasme populaire, notamment dans les fiefs de l'ex-Alliance du Nord, la coalition militaire que dirigeait Massoud contre l'ex-régime taliban au pouvoir à Kaboul entre 1996 et 2001.  Le souvenir de cette guerre ayant opposé les Panchiris (habitants de la vallée du Panchir au nord de Kaboul, appartenant à l'éthnie tadjik) de Massoud et les Pachtounes pro-talibans pèse lourdement sur élection, menaçant de raviver des plaies non cicatrisées. Le duel Karzaï-Abdullah est perçu par beaucoup d'Afghans comme la réédition de la rivalité historique entre Pachtounes et Tadjiks, et ce bien que M. Abdullah soit à moitié pachtoune et que Karzaï se soit entouré de non-Pachtounes. Au-delà des attaques des talibans lors du scrutin de jeudi, la date la plus sensible sera l'annonce des résultats définitifs, autour du 17 septembre, séquence de tous les dangers où les mauvais perdants pourraient être tentés de s'exprimer sur la voie publique.   Qu'en pensez vous ? Pensez vous qu'un jour se pays retrouve définitivement la paix ? 
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keserasera
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Message non lu par keserasera » 20 août 2009, 12:03:00

Non ! Nous ne comprenons rien à l'Islam et tant que nous n'aurons rien compris à l'Islam, il sera inutile de vouloir instaurer là-bas un régime "démocratique", "laïque", à l'occidentale.
Le Pakistan et l'Arabie Saoudite, franchement, croyez vous que ce soit mieux ?
"je me suis souvent demandé et me le demande souvent encore, ce qui peut bien différencier une mauvaise bronchite d'une bonne" Pierre Dac

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