Qu'en pensez vous ?Le geste peut avoir des allures de provocation. Jeudi 20 septembre, le gouvernement suédois présentera devant le parlement son budget pour 2013. A rebours des plans d'austérité généralisés en Europe, le pays scandinave, membre de l'Union sans avoir adhéré à l'euro, ose la relance.
Le programme est loin de ressembler à un "new deal" : le gouvernement de coalition de centre droit mise sur une expansion budgétaire représentant 23 milliards de couronnes suédoises (2,6 milliards d'euros), soit entre 0,5 à 1 point de son produit intérieur brut (PIB). Mais la démarche est suffisamment singulière, en ces temps d'austérité, pour être remarquée.
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AIDE À L'EMPLOI AUX CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE
Pour le reste, le gouvernement accorde des réductions d'impôts aux retraités, un sujet qui avait déjà fait l'objet d'un combat âpre entre gauche et droite lors des élections de 2010. Et veut s'attaquer au chômage de longue durée : 2,1 milliards de couronnes sur quatre ans y seront consacrés.
Le gouvernement instaurera ainsi, à compter de 2014, une aide à l'emploi de chômeurs depuis plus d'un an et demi : il paiera, pendant un an, aux entreprises qui les feront travailler entre 80 % à 85 % du coût salarial.
Le gouvernement de M. Reinfeldt compte amadouer son électorat avant les élections de 2014. Mais le pays entend aussi lutter contre la crise de l'Union monétaire qui commence à contaminer l'économie suédoise. Au deuxième trimestre, la croissance n'a été que de 0,7 %, contre 1,4 % en première estimation. Et les exportations du pays, qui assurent la moitié de sa richesse nationale, et sont en grande partie à destination de l'Union européenne, ont connu une croissance nulle sur la période.
La Suède, pour l'heure, n'est pas menacée de récession. En 2013, la Commission européenne mise, dans son rapport daté du printemps dernier, sur une croissance de plus de 2 % pour le pays.
Mais il faut éviter une aggravation du chômage. Un fléau que la Suède n'a jamais véritablement éradiqué depuis la grave crise bancaire des années 1990, souligne Caroline Newhouse, économiste chez BNP Paribas. En août, le taux des sans-emploi a encore augmenté à 7,8 % (8,2 % pour les hommes), selon le bureau des statistiques (SCB).
Le pays peut se permettre de telles dépenses. Ses finances publiques ont de quoi faire envie – la dette est estimée à 35 % du PIB cette année par la Commission européenne, pour un excédent budgétaire de 0,3 % du PIB.
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